poème sans titre

par konsstrukt @, lundi 04 août 2014, 15:58 (il y a 3525 jours) @ marianne

alors, à mon oreille :


L'été dansait
comme un pollen
autour d'abeilles nerveuses

Le désir
était devenu
mon centre de gravité


alors, à mon sens, les deux strophes ci-dessus, mises l'une à la suite de l'autre, n'ont, rythmiquement, aucun sens. ça rallonge, sa raccourcit, ça termine sur des syllabes ouvertes ou fermés, les césures sont un coup symétrique un coup paumé au tiers un coup inexistante, sans que j'ai à aucun moment l'impression que l'ensemble de ces éléments produise une cohérence rythmique, j'ai plutôt l'impression d'une absence de souci concernant cet aspect-là de l'écriture. en revanche, quand on isole la deuxième strophe, je trouve qu'elle sonne tout à fait juste.


Dans mes nuits
papillonnaient des yeux mi clos
et des mains attentives

Dans mes nuits
la flore était fraîche
et la faune brûlante,
on se raccrochait
à des lianes de soupirs
à des liserons de caresses


là, il me semble que les rejets ne fonctionnent pas, rendent la lecture heurtée alors qu'elle pourrait couler davantage ; par ailleurs le dernier vers, encore une fois je parle d'oreille et c'est quelque chose que je vais avoir du mal à expliciter ou à démontrer, mais je le sais, c'est comme ça, sonne faux. pas dans l'absolu, mais la manière dont il se déroule après ce qui précède, ça coince, il se prend trois pieds de trop.

Le corps n'existait plus
qu'à l'état
de précipité

Peaux et membranes
faisaient figure
des miroirs absorbants


ces deux derniers sont pas mal, mais il y aurait moyen je pense, de leur donner plus de nerf. ils sont, comment dire, ils sont approximatifs.

bon, c'est juste une opinion, hein, mais je la fonde sur mon travail, et aussi sur la lecture des innombrables très mauvais textes qui m'ont été envoyés pour la grosse revue, et sur les quelques très bons qui m'ont donné des leçons assez fortes - considérant qu'on apprend davantage de ce qui est raté de ce qui est réussi, bien sûr.

mais je ne te demande pas de changer quoi que se soit, entendons-nous bien. c'est ton texte et c'est tout, il est comme il est. nous ne faisons pas un travail éditorial, là, on discute juste à bâtons rompus.

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