forum bleu blues

par casimir, vendredi 08 août 2014, 01:22 (il y a 3543 jours)

On est tous là
Tous écorchés c'est certain
Certains sortent à peine de l’hôpital qu'on appelle Paris
Ou Sainte-Anne métro Glacière ou la France
Avec nos poèmes dans les bras
Des poèmes trop lourds pour nous d'ailleurs
Mais toujours plus légers que notre existence
Des poèmes à déchirer de nos deux mains
Des poèmes que même nous créateurs peinons à déchiffrer mais
Quand nous comprendrons que le monde est un verre qui se remplit sans nous
Je veux dire que l'usine généralisé ce n'est plus seulement que le travail
Mais l'Esprit diablement organisé, si diablement organisé
Si bien organisé qu'il ne laisse plus de vide qu'il ne peut remplir lui-même
On donnerait alors cher pour être quelqu'un d'autre
On est là les bras ballants et les doigts moites
La ligue 1 va revenir sur Bein Sports et Canal +
Une pseudo aventure du quotidien et toi mon ami du forum bleu
Vous tous
De quoi vous a t'ont dépossédé ?
D'amour, d'eau fraîche, d'argent, d'être ?
N'est ce pas l'heure de la révolte ?
Heureusement il y a Gogol et je ris avec lui
Je partage la vodka, les femmes absentes et le ridicule des hommes
Les femmes absentes derrière un rideau d'opium
La femme absente qui me fait languir et désespérer
Je ris seul dans des stations de métro pleines
Quelque part je suis russe, polonais, slave, cosaque
Quelque part j'ai conquis l'Europe et brûlé des villes
Quelque part j'ai été héroïque
J'ai cela dans mon sang, rivière qui recoupe le grand fleuve de l'histoire
Qui pour certain n'est jamais deux fois le même
Je rêve d'Ulysse, d'Iliade, d’Odyssée, de retour
Mais je travaille et
On travaille comme on cauchemarde
En espérant revenir assez tôt pour pouvoir garder quelque liberté
Mais nous sommes là comme un tissu oublié dans un placard
Mangé par les mites
Je donnerais bien l'Enéide pour un verre à boire
Je ne suis qu'un idiot mais idiot je veux être
Pour avoir le mérite de porter l'auréole
Ha mes frères, vous que je lis, parfois je voudrais mourir
Et mourir parmi vous
J'ai pleuré parfois comme si je regrettais les vieilles pierres
Qu'on m'enterre sous la tonnelle
Que l'on m'épargne toute douleur
Tant de gens meurent si inutilement
La poésie est la seule réponse qui ne soit pas inutile
Ha mes amis du forum bleu je voudrais être capable de parler de poésie
Je voudrais vous parler sans cesse car là réside le charme
Mais parfois même les mots rencontrent la mort
Si bien qu'il faut la convaincre de ne plus être
Là réside la volonté là réside ce que seul on peut appeler l'absolu sans craindre de perdre son âme
Alors il faut parler
Parler sans cesse et sans futur
Parler jusqu'à ce que la bouche elle-même, organe sublime, perde sa salive
Et se termine en désert maghrébins devant les relents des vagues de la Méditerranée
Si le numéro du Clown est soigneusement calculé la poésie a elle l'éternité
J'étais là à dompter le tigre
J'étais là devant l'éléphant
J'étais là partout à vendre de l'ivoire et des armes
Dans tous les ports dans toutes les gorges de l'Afrique
Le silence de Rimbaud même était une farce
Je riais à peine
C'était trop facile et encore je voulais m'enivrer
Cesser de taire ce qui m'emportait
Ha j'espère toujours aller plus loin
Moi qui ait vu mon propre futur mille fois se terminer
J'ai éclaté tous les miroirs car eux-mêmes
Ne savaient rendre ce que j'étais
J'étais un alphabet sans fin
Les couleurs devenaient monotones
J'étais la prostituée de Verlaine
Violé lors de la commune
Une Muse avec sa cithare et encore
Personne n'avait vu le monde comme je l'ai vu
Je connaissais le Veda par cœur et j'enchantais les dieux
Le monde avait perdu toute couleur
Et je lui donnais signe
Comme le phare étend sa lumière
Roussel, Rigaut, Gilbert Lecomte, Cravan, Jarry, Poe ?
Etes-vous là ?
Prophètes nus d'une planète qui s'écrase contre le soleil comme le veau s'abat contre les flancs de sa mère
Je suis un de ces astéroïdes lunaires à l'immonde gloire caverneuse
Même pas de noir sommeil mélancolique
Je suis mort et parmi vous
Etincelle de Tesla
Abruti et heureux
Comme avec une femme
Idiote et avec moustache
J'ai aimé des femmes aux culs magnifiques
Bercés d'une virgule
Comme une moustache de diplomate
J'ai aimé
Combien de fois elles s'épanchaient dans mes bras sans réponse
Combien de fois les femmes espèrent l'amour
Et idiot je les voyais idiotes
L'amour est un caniche dont il faut lâcher la laisse
Éternelle comme le travail
Je reviendrais contre le travail
Mille fois et cent mille fois si il le faut
Lors du travail tout perd de sa valeur
Et l'homme de son humanité
Le travail devrait appeler l'homme et non l'inverse
Si pour cela il faut les vers de la Fontaine
Alors je pourrais les produire
J'ai les dents dures, qui se perdent, et l’œil myope
Abécédaire du moine copiste
Pas plus beau que Sartre, moins fin que Corbière
Squelettique comme un Verlaine désossé
Moins chiant qu'un vers d'Apollinaire
Aussi mélancolique que Baudelaire
La rue se traîne jusqu'à mon immeuble
Rue Augereau, c'est également mon tombeau !
A condition de payer les charges !
Le futur dit qu'il faut raquer je traînerais
Mes guêtres dans tout Paris
On y me doit de l'argent partout j'espère que
Lorsqu'en j'en serais réduit à quêter
On me pardonnera jusqu'à l'excès !
Alors adieux beaux demoiseaux et je vous adore
D'Izarra à Ilex, de Cloud à denis h, de mce à tam,
Je pense n'avoir oublié personne !

Fil complet: