fleurs de lotus

par Ecrire, jeudi 17 septembre 2015, 12:28 (il y a 3152 jours)

Je m’étais liée à une camarade de lycée. Nous avions sympathisé en Terminale. Plus tard, j’avais rejoint la Sorbonne pour y étudier la philosophie, tandis qu’elle entrait en classe préparatoire. Je me flattais de l'avoir pour amie, sans en être tout à fait convaincue. De fait, le lien se révélerait à terme moins consistant que je ne l'avais souhaité… A la réflexion, nous étions si dissemblables que notre compagnonnage me paraît aujourd’hui improbable. Autant elle se montrait diserte, assurée et audacieuse, autant je comptais mes mots, doutais de moi et n’osais rien. En somme, j’étais son exact négatif. Etait-il possible qu’elle m’ait adopté pour se flatter, m’exhiber en qualité de « faire valoir » ? Peut-être était-elle moins sure d’elle qu’elle ne l’affichait ?


En tout cas, je la voyais parfaite en tous points. J'imagine qu'elle n'en était pas loin. Ses longs cheveux blonds encadraient des traits délicats. Ses prunelles reflétaient un azur constamment limpide. Quelque fut l’état de la météo, elle se déplaçait avec l’aura d’une île ensoleillée. Elle ne mesurait que six centimètres de plus que moi, soit un mètre soixante-quinze. Mais son allure, sa taille fine et ses membres déliés décuplaient sa stature. Et puis il y avait cette poitrine, haute perchée, dotées de tendres vigies rosâtres dans la partie supérieure. Depuis j’ai appris qu’on désignait cette forme par l’appellation : « fleurs de lotus ». L’avant-scène idéale... Le genre qui déclenche incontinent l’enthousiasme des testostérones. (...)

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