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par cat, samedi 23 août 2014, 19:10 (il y a 3505 jours) @ konsstrukt

euh... t'as pas besoin d'être a ce point condescendant... Christophe.. mais bon. peut-être ne le réalises-tu pas..?
surtout que ça n'apporte rien à personne, ça n'ouvre pas de "porte communiquante" non plus :(
mais laissons cela...


... ton mot/eur interne peut très bien choisir sa foi et entrer en religion des Techniciens Producteurs de Littérature, au bout du compte ça ne voudra toujours rien dire (surtout sans aucune référence à l'appui...) et la seule chose qui parlera sera "la vie du livre", mais plus particulièrement sa mort...

tu sais, certains écrivent parce qu'ils sont l'écrire, ils le sont à tel point qu'ils ne sont que cela, et le plus beau c'est qu'ils ne le savent pas. s'ils le savaient ils écriraient soudainement des baudruches gonflées d'orgueil et de vanité (d'ailleurs ça c'est déjà vu), mais ceux-là, ne sont pas des techniciens producteurs de littérature, ils ne sont pas non plus dans la quête mercantiliste, non plus qu'en religion. ils respirent quelque chose qui les traverse, une amplitude, et leur tâche est de le traduire au plus proche, de le rendre vivant, encore, ils défrichent des territoires, disloquent des apparences, fuient les miroirs, ouvrent des forêts, transmettent un sentier, et, parfois, marquent ou transforment un siècle. et personne ne sait qui, seul le siècle suivant le nomme parmi les cohortes bruissantes des milliards de pages écrites, le siècle nomme ces seules mains, comme étant celles d'un écrivain. alors les universitaires tireront des quantités énormes d'analyses techniques et des conclusions qui n'auront sans doute aucun rapport avec le travail d'écriture d'untel auteur, ils croiront, ils croiront savoir, eux, alors que très souvent ce même écrivain ne savait pas lui-même...
mais surtout, ce n'est pas la technique qui fait l'écrire — ça me fait penser aux esprits secs et pétris de conventions qui dirent que Picasso ne savait pas peindre — la technique est un moyen, le moyen des autres, et le moyen de ceux qui ont fait une recette de ce moyen (et des recettes sonnantes dans leur compte en banque). seulement le moyen des autres reste le moyen des autres... je veux dire que le plus important est la dernière chose à laquelle on aura pensé, et surtout la chose qui n'est jamais enseignée, c.a.d. à personnaliser ladite technique, l'intégrer puis la digérer/transformer pour qu'elle devienne quelque chose qui soit à la fois naturelle à la personne de l'auteur et si maîtrisée qu'elle en devienne...plus subtile que subtile, voire, invisible.

...puis, ce qui fait l'écrire dans la personne n'a pas de nom, et ne doit jamais, au grand jamais, en avoir.



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pour en revenir à notre cher Denis H., et pour le lire depuis une bonne dizaine d'années, il est clair que la somme des lectures qu'il ingère aura sculptée sa main, et en quelque sorte, qu'il en tire une technique (probablement inconsciente et/ou imprécise) qui se façonne lentement mais sûrement tout en approfondissant et en teintant subtilement sa recherche et son "travail" persistant. elle s'affine diablement. et je trouve que c'est un des rares à façonner et polir son propre "cadre", sachant que ceux des autres ne lui conviennent pas. et je pense que cette "personnalisation" et cette liberté lui sont des plus capitales. et si ce n'est pas le cas et que je me trompe, je lui dis que c'est pourtant ce qui fait sa main, ce qui fait, à mes yeux, son nom.








... pour finir, j'ai pendant longtemps "bardasser" pas mal de textes d'écriveur, je l'ai toujours fait dans l'optique ou l'idée de base que "je ne connais pas et j'espère découvrir et rencontrer véritablement", aussi pour vérifier et me vérifier, valider/invalider, le fond et la "technique", pour solidifier un aspect de la main de l'auteur (ou mon propre argument), trouver le point faible ou la force, parfois pour que celui-ci (ou celle-là) voit ou s'aperçoive de telle ou telle chose, regarde autrement son écriture (me permettant à moi aussi de voir autrement), se mobilise dans son écriture ou mobilise celle-ci, pour pousser l'appartenance, fermement. j'ai toujours espéré la "revendication" et le débat approfondi comme une rencontre de l'écriture de l'auteur approché. vrai, la plupart n'auront pas répondu, n'auront pas défendu, n'auront pas soutenu, vrai aussi, plusieurs ont "bougé", consolidé, acquis plus de caractère et de maîtrise. le geste, je ne l'ai jamais souhaité unilatéral, et c'est en approchant l'écriture des autres, en l'approchant au plus près de ce que je peux que j'aie pu entrevoir "la manière" personnelle (ou son absence) d'une technique chez des écriveurs. hors de toute technique, c'est ce "vouloir mieux appréhender" des poétiques différentes, qui m'aura amené à développer ma propre technique en autodidacte, et c'est ce qui m'aura enseignée le plus, mobilisée le plus, assouplie aussi... tiens, faudrait que je les remercie, tous, parce qu'ils m'ont appris énormément, et aussi que ce qui fonctionne pour une personne ne fonctionnera pas forcément pour une autre. ainsi je pourrais passer plein de textes "à la moulinette", pas un n'auraient un même fond ou de mêmes qualités.. ils seraient comme autant de personnes !

alors tu vois Christophe, il y a des recettes qui fonctionnent avec certaines personnes et elles en sont très satisfaites, et ce qui fonctionne pour toi c'est tant mieux, tant que ça te soutient et te nourrit.

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