Esprit corporate

par casimir, lundi 28 septembre 2015, 22:38 (il y a 3140 jours)

Il était dans la salle d'attente sa lettre
De motivation accompagné d'un CV
Étaient placés dans une chemise de
Couleur verte elle-même à l'intérieur
D'une serviette en cuir acheté afin de
Faire bonne impression le jeune
Homme s'apprêtait à rencontrer un
Homme plus âgé qui pourrait peut-être
L'employer à des taches diverses telles
Que du secrétariat ou des manipulations
Opérés depuis les outils informatiques
Word ou Excel la journée commencerait
A 9h30 pour se terminer à 17h30 il était
Socialement convenu qu'on lui attribuerait
Certaines responsabilités en relation avec sa
Formation le jeune homme entra dans le
Bureau s'avança vers son potentiel futur
Employeur lui serra la main s'assit sur une
Chaise en face de son bureau lorsque
L'homme plus âgé commença à poser une
Série de questions les sensations lui
Permettant d'entretenir une certaine
Continuité avec le réel la maîtrise de son
Discours tout se dissipa totalement sa
Main sur la chemise en carton le brûlait
Tandis que sa langue semblait collée à
Son palais son discours était confus
Saccadé cet entretien banal pris une
Tournure métaphysique où les échecs
S'enchaînant représentaient comme une
Punition divine l'humiliation comme si il
Était au centre d'une arène que tous
Pointaient leurs doigts vers lui en riant
Le monde même du travail était une
Abominable machination pour le réduire
Non pas au néant mais au statut éternel
D'être inférieur le souvenir d'un stage lui
Revint où renvoyé à son incompétence
Flagrante il ne trouvait nulle part où s'abriter
Hormis dans une armoire à fourniture
Comme un tout petit cloporte se roule
En boule en attendant que le temps passe
Entre deux agrafeuses deux rames de papier
Tandis qu'au dehors tels des vautours ou des
Charognards les collègues semblaient
Conspirer à son avilissement oui c'est
Cela une telle cohésion malveillante à son
Encontre ne pouvait qu'être d'ordre
Métaphysique une telle organisation qui
Obéissaient aux ordres d'un supérieur
Invisible vivant au dernier étage qu'on aperçoit
Le matin qu'on salue avec déférence une fois
Dans la journée tout cela ne pouvait provenir
Que des enfers les plus sombres qu'au
Cauchemar d'un poète aux divagations
Hallucinés du mauvais rêve d'un architecte
Qui provoquait comme la répulsion naturelle
La peur face à un serpent imperturbable qui
Déroule ses anneaux l'effroi paralysant devant
Le boa qui s'apprête à vous enserrer étouffer
Toute vie le potentiel employeur constatant
Le mutisme du jeune homme fit un sourire
Gêné puis le remercia en lui souhaitant bon
Courage.

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