Ami ombre - ami lumière

par Kel, mercredi 27 août 2014, 09:31 (il y a 3529 jours)

Homme sans frontière
Femme sans domaine
Enfants sans racine
Tout à-coup à corps subis
Coups du sort à tort reçus
Il lège sur les esprits
Un air simple un appel

Tenons-nous la main

Avant dans les bois d’enfance, au taillis
Les chemins précédant l’errance
Les ronces, la fougère et le genêt
A la lande d'an heol, on entrevoyait des trésors
En fouillis, découvrait au hasard
des chances
Trottinant dans les fleurs en foliespérance
Le temps de nuages gris, entremêlé aux fugaces embellies
Tout près de t'écrouler, ou bien de t'envoler
Au bord des talus, mulot, escargot, crapaud
Se perdre pour mieux se retrouver
En verse
De verte papillonne

Parti pour les grandes villes blafardes
Où l'on se consomme d’artifice, ennui
Me consumai aussi ainsi, transi
Je vis du pays comme on dit... Tu parles
L'autrefois s'est fini

Pourtant toujours,
Le temps balance
Au gré des intempéries
A la pluie, la neige, le vent des nuages
Au ciel bleu, au soleil
Avec ses chants aériens
Ses vols planés à rêver
Migre tes esprits vers là-bas


Au Nord, les nuages filent à la traîne
Des têtes charbon
A l’Ouest les éclaircies charrient
Les morceaux de mica
Rien de nouveau depuis la nuit profonde
Des étoiles voiles
Les galets s’entrechoquent encore au gré des marées
La mer et ses vagues trament avec le sable
Au fil de mer nos vies
Miroitée de rayons d'espoir



File à l'Est du Sud
Toujours l'opposé
Attire
Semence au chant en friches
Graines parmi la bruyère
Semé de peu
Frissonnent les ajoncs
Se récolte le blé la mie de pain froment
La croûte de riz au lait beurrée
Et farine de sarrazin

Les petits cailloux rouges
Parsèment sous les chaussures
Souviennent à nos pommes
Collés au cœur chausson
Les printemps d'amour
A la résine de cerisier grimpés
Pour nous recueillir chaque année
Les fruits goûtus

Une fibre mémorielle
File sous la paume
Dans un courant d'ondes clair
Parcoure les lignes vives
Des croisements des chemins
Des rencontres inattendues
Transformées
Des bouts ensemble
Des camaraderies

Par malheur parfois
Telle blanche hermine meure plutôt debout
Que souillée de boue

Pour tout le temps
Tu as l'esprit pacifique
D'une clairière
A mille lieues des guerres
Où le soleil du sud endort le jour
D'une lueur simple
Comme ordinaire

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