Jeux de Foi

par 411, samedi 10 octobre 2015, 13:53 (il y a 3129 jours)

La suite de mon dernier texte rap. On va dire le miroir.


Jeux de Foi

je suis un homme de peu de foi
et je t'appelle et je te vois
t'arpente te hume et te défie
je suis un être de l'écrit

je nais de n'être cet esprit
qui saurait t'encadrer de moi
comme on espère à demi-mot
comme on s’écœure à pleins poumons

je n'ai que l'air d'un petit rot
je suis l'esquisse d'un brouillon
le maladroit bonhomme en trop
qui tend la joue sur les photos

qui prend ses os pour des secousses
et ses angoisses pour des potos

tout est là caché sous la merde
ça brille lors que les fous s'achèvent
et sous la neige on voit danser

des corps entiers sous la pensée
se cache un ordre d'avancer
rien ne saurait nous émouvoir

je suis ton fils de peu de fric
ton île horrible au bord de l'eau
ton imaginaire et le risque
de te soustraire au corps de l'autre

rien ne saurait nous émouvoir
qu’existe-t-il après l'ouvrage
lorsqu'il provoque un tel outrage
qu'il puisse évoquer sainteté

j'ai du corps du tanin du nez
le souffle né pour insulter
pourtant si faible est ma carcasse
sous ma tunique d'apparat

je suis un homme au foie malade
à l'apparence d’aparté
la peau marquée les ongles noirs
je te le jure le son peut voir

ce qu'il y a caché sous la peau
ce qu'il en va de l'outre-tombe
ce qu'on en croit des gouffre-mondes
où la conscience est en lambeaux

tout tourne coule s'ouvre pour pourrir
tu peux mourir d'un coup de trop
d'un pot pourri de tes défauts
je veux créer le vert automne

le verre détone ce vers t'étonne
et pourtant rien n'est plus commun
que de ne plus croire à l'orée

lorsqu'on s'égare en Adorée
ce pays pauvre et sans destin

tu es ma mère et je t'en veux
je veux te prendre par la main

te sortir le grand jeu la fin
des temps te montrer le sang jeune
le vin fleurissant dans mes tempes

tu es une mère de peu de moi
le feu de joie d'un homme triste
et comme cible on peut faire mieux
tu es ma joie de peu de feu

si je le peux je te tuerai
entre volonté et pouvoir
tu es l'enfer et je te veux

sans la présence des colères
sans la tendresse des mouchoirs
rien ne saurait rien ne pourrait

rien ne voudrait nous émouvoir




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