encore un tocard de faqueux

par zeio @, vendredi 30 octobre 2015, 03:38 (il y a 3121 jours) @ Rod.

Je trouve au contraire que c'est bourré de fioritures et que l'auteur pioche goulûment dans le champ lexical dit de la poésie telle qu'elle est définie dans les cercles morts.
C'est écrit à l'os, et pour cause, ça n'a pas de chair.
Après, il existe peut-être des squelettophiles, il en faut pour tous les goûts.
J'ai l'impression de manger des cailloux. Ça ne me fait pas plus rêver qu'un amoncellement de pastilles qui donnent la chiasse.
Peau, regard, ciel, silence et j'en passe.
Tous ces termes à forte teneur "poétique" enfilés comme des perles, qu'on retourne dans tous les sens, écrase perpétuellement jusqu'à les vider de toute substance vitale.
Qui donc a décrété que la poésie devait essentiellement être une enfilade de termes dits "poétiques" entrecoupés de blancs et d'expressions hermétiques successives ?
C'est un tour de passe-passe pour masquer une inertie.
Il n'y a rien à s'y nourrir, rien à y souffrir. Il n'y a pas le moindre lien avec la vie.
C'est un bercement mental, une hypnose mauvaise.
C'est la poésie morte et enterrée.
La poésie pour les poètes, obnubilés par l'image qu'ils se font d'une création qui doit être opaque, épurée, indigeste, pour prétendre à la Poésie.
Elle ne s'adresse plus aux êtres vivants, mais à une sorte d'entité glacée qui finirait, dans un dernier relent d'hypnose, par jouir de sa propre inanité devant un dictionnaire.
L'épuration comme refuge de ceux qui n'ont rien à dire.
Sans émotion, sans humour, sans vécu. Sans générosité surtout. L'épuration des harpagons.
Il a 24 ans mais il écrit déjà comme un vieux.
Au demeurant je me base uniquement sur ces quelques poèmes que j’ai lu de lui.
Peut-être en a t-il écrit d’autres qui ne sont pas sur le même mode.
Pardon si je suis intolérant, rod, d'ailleurs c'est vrai, je le suis.
Et j'ai bien peur de l'être de plus en plus.
Je sais bien que la vision que je me fais de la poésie n'en est qu'une parmi d'autres.
Mais j'ai envie de la défendre bec et ongles. La poésie c'est quand même autre chose que cette mascarade.
Jamais ce type de textes ne sera lu ailleurs que dans les sphères confinées et consanguines, assemblées de poètes qui applaudissent machinalement avec en arrière-pensée la justification d'un mode d'écriture auquel eux-mêmes s'adonnent.
Cette vaste déprime...
Ça n'évoque pas autre chose qu'une capitulation qui ne dit pas son nom.

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