精度 — figuration nº2

par Kel, mardi 09 septembre 2014, 12:39 (il y a 3516 jours) @ cat...

Aux lents demains qui rechanteront (peut-être)

Je suis pas devin, ni prophète… Depuis des ans, j’espérais chaque année le soulèvement populaire qui nous élèverait de notre fausse commune. Mais il n’est point venu soeur Anne, la barbe bleue à père noël, perdurent les murs murs. Tans de faux départs, d’illusions achevées, à se cogner la tête à tête, de quoi mille fois déchanter... Et ce flux sans résistance qui nous entraîne en flot continu vers le même sens... Bas, où il n'y a qu’impasse où ne plus aller, avec la crainte d’y rester – à tout jamais – immobilisé, bah. Ca fout la trouille, ça noue le bide d’y penser, se retrouver nez à nez face au néant, sans rien. Du quotidien, beaucoup de choses retenues, d’aspirations, on n’ose plus trop songer à mieux, on renonce au fond de soi, on oublie... On en est venu, au fur à mesure, à prendre la vie comme elle ne vient plus, à son coeur de corps défendant, cherchant sans se le dire une paix impossible réfugié dans le cloître de son petit univers isolé, et parfois quelques connaissances oui, aident un à passer les mauvais jours, mais il n’y a plus rien de rassurant les heures filantes à l'agonie... Vide dévide, on en vient à perdre sa vie, petite à petitesse. Tout autour, comme une gigantesque toile d'araignée sans fin s'étend, s'entend, cent ans, se dédoublant à l'intérieur de chacun pris au fil d’une sourde angoisse. Dans les derniers retranchements, on tente de se rattacher aux ultimes proches, des bouées, des branches, des fusibles, de se protéger, de faire abstraction de l’empire emprise, nous y sommes inextricablement mêlés, nous aimerions bien parfois nous en détacher, nous savons que c'est impossible, seul, on peut pas, on n’a pas le droit, ni le pouvoir, sinon de dire, nous ressentons un sentiment d’impuissance, d’abattement profond, intimement, jusqu’à la moindre de nos cellules étudiée, comme nos pensées, disséquées et manipulées sans précautions, objets de recherches dites innovantes en laboratoire... Il faudrait pouvoir leur échapper, protéger au moins notre coeur, notre esprit de leurs griffes. Les antirêves voudraient d’un monde parfait, comme Monsieur. Il se fait déjà tard... On se réveille ci et là par mouvements endoloris, éclats de rue sociale, on tente de résister à l'anesthésie de l’Anastasie intégrée, généralisée, mais le feu trop faible ne prend pas, vivent le temps d’une saison puis rendent les armes et meurent de trahisons de manque de convictions. Continuer d'y croire, comme une maladie d’amour animale, l’espérance est traîne et nous entraîne encore dans ses sous-bois sauvages, dans les recoins aventureux de nos désirs inaliénés, où nous puisons nos ressources à nos sources rebelles pour nous relever...  Tisser les réseaux en sourdine. Esprits camarades, de chants, de poésie et de visions, de silence, haïssons de concert la Grande Camarde de l’esprit asservi, bouleversons les constats figés, réenchantons nos idéaux à l’hunanimamitié retrouvée.

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