poème de chagrin

par Claire @, mercredi 10 septembre 2014, 11:21 (il y a 3487 jours) @ zeio

Je vais essayer de redire les choses d'une façon qui me convienne mieux.

J'ai posté ce poème, écrit il y a longtemps, parce que j'étais frappée des liens avec le poème de Rod, et plus frappée encore du fait que l'un est dédié à une personne très proche, l'autre à un ami très éloigné puisque je ne l'ai jamais rencontré "en vrai" (seulement des mails, la lecture de ses poèmes, et deux coups de fil).
Les liens les plus frappants ce sont bien sûr une sorte de méditation sur le corps, vivant, affaibli, mort, et puis la question :
« et quoi
maintenant ? » à laquelle répond : « est-ce qu'on s'arrête là,
maintenant ? ».

Le chagrin, je crois que dans les deux cas (même s’il n’est pas comparable, bien sûr), il tient en partie à une communication qui est restée incomplète, qui laisse plus de questions que de réponses, et aussi à l’énigme du malheur. Dans le cas de cet ami, je disais aussi que la distance qui existait, le fait que j’étais restée longtemps sans nouvelles, et le fait de pouvoir relire les mails qu’il m’avait écrits, de repenser à sa voix et à ce qu'il m'avait raconté, l’avait rendu à nouveau complètement vivant pour quelques heures, ce qui n’est pas le cas vraiment pour quelqu’un qui partage notre vie

Je m’interrogeais ensuite sur ces liens qu’on dit « virtuels », qui se tissent souvent sur des années, et qui conjuguent l’éloignement et une étonnante proximité, d’une façon mystérieuse et prenante, nouvelle je crois pour l’espèce humaine.
Pour moi, c’est l’occasion de vérifier par quelles étranges voies passe la communication affective, les liens entre l’esprit, la parole et le corps, et la nature indicible et incompréhensible de l’amour. Comme si c’était un « corps pur », qu’on habille sans cesse de toutes sortes de rationalisations et d’explications car il nous fait peur, alors qu’il n’est, en réalité, qu’une pure sensation/émotion, une sorte de flamme blanche à température parfaite, qui nous baigne et nous emplit, si on l’accepte sans conditions.

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