Ultimes braises

par Kel, vendredi 12 septembre 2014, 13:44 (il y a 3513 jours)

nous nous étions donnés l'un à l'autre
nus dans l'entièreté sans retenue
une lave, te souviens nos volcans ?
Nos montagnes à gravir, d’escapades en escalades
et les fenêtres par où allaient s’envolaient
nos bouffées d'amour rougies au soleil
à pleine lumière incandescente
jusqu’au soir à la bougie
parmi la nuit étoilée
nous faisions l’amour toujours
partageant la même nourriture
les choses simples de tous les jours
courant à nos langues en nos salives à nos yeux
nous buvions la rosée de notre ivresse
corps perlés en gouttes de désirs
nos gestes allant moi à toi toi à moi
fenêtre ouverte au grand jour
au printemps de prairie citadine
nous allions promener main dans la main
nous nous arrêtions selon nos envies
nous embrasser
nos braises à l'intérieur
et nos feux allumés dans la cabane
et sous nos foulards sur les plages
comme des voiles pour nous cacher
à nos échanges sensuels
chez nous nos sueurs ruisselaient le long du plafond
comme jusqu’au tissu et sur nos chairs
blottis dans notre nid
avec les piaillement des oiseaux
dans le leur au-dessus
de nos bouche-à-bouche
suspendus, nous faisions l'amour en accord
notre petite musique partout en balade
nos corps ensemble embaumaient l'appartement
jusque la  mezzanine
mêlée à la tendresse complice
de notre prime rencontre
nous faisions l'amour crû et sauvage
sans calcul nous donnant à fond
jusqu'au fond de nous-mêmes
comme aux temps de premières flirts
un tel plaisir à fusionner
on aurait dit une création
une invention divine
nous nous aimions rien qu'à nous gouter
les lèvres, avec la langue venant
suçant notre pouce érotique
oh mon amour déchus nous sommes
tu restes en moi pour moi une perle
un diamant nacré dont j'ai perçu la pureté, quelque part
en nos moments innocents dans nos jardins en commun
nos mousses nos fleurs nos champs à friches
tout en délice de caresses
nos brins de malices nos 'tits lous
je me souviens de l'éclat de tes rires
et tes lumineux sourires
quand je passais la main sur ton visage, dans tes cheveux
sur ta bouche heureuse, tes yeux brillaient
après nos longues transes habitées
achevés par la jouissance l'un en l'autre
nos cœurs même au diapason
nous nous buvions secrètement
avec passion jusqu'à nous dire avec la langue
tous les mots d'amour vrai que nous avons ressenti
nous partagions sans écouter une once de raison
sans retenue nous laissions couler
avec le temps tout mouillé de nous
laissant à la porte les gros soucis tracas
cruciaux problèmes, qui nous attendaient
au tournant de ta vie, avec la vie moderne aussi - quoi
eh oui nous roucoulions
en partie, seulement en partie
parce que aussi à travers les échanges et au fond
nous souhaitions encore et encore
mais nous avons échoué
sur des rives séparées
peut-être avons-nous triomphé
malgré toutes les souffrances endurées
par l'amour – comme un enfant
en nous pour toujours ?
le sentir vivre et vibrer
je t'aime encore étrangement
avec celles que j'ai aimées
tu t'es collée à ma ligne de cœur
indélébile
j'ai longtemps cru en nous
mais si je ne puis plus t'aimer
c'était impossible cette histoire
rien que nous deux
je me leurrais je n'avais pas saisi la trame
mais je ne suis plus le même homme du coup
j'ai connu un bonheur avec toi
mais tans d'épreuves
tant de souffrance aussi
ramené aux ombres aux morts
enfin lâché au bord du ravin – du précipice
tu as tracé la route
ou j'ai lâché la tienne - la vôtre
on s'est vautré l'un contre l'autre
comme on dit c'est la vie n'est-ce pas ?
Tu parles.
Un peu moins tourmentant vers la fin
j'aurais préféré, me suis simplement cassé
la figure en déchirure
plongé pour de bon, sans au-secours
échappant de justesse
à l'attraction mortelle du grand vide
sauve qui peut maintenant
et que vive la vie sauve l'amour
au firmament des étoiles
échappées du désastre.

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