Idée de la prose : G. Agamben

par zeio, samedi 20 septembre 2014, 21:07 (il y a 3499 jours) @ Claire

Merci Claire pour cette citation d'un auteur d'ailleurs que je n'ai jamais lu.
Quelque part, cette porosité entre le vers et la prose, réduire la différence à la seule question de l'enjambement, je trouve ça réducteur, atrophiant...et le symptôme ou signe supplémentaire de la dilution de la poésie. À la fin, la prose aura cet enjambement (elle l'a déjà d'ailleurs), et le mot poésie ne signifiera plus rien, ne sera plus un genre à part entière, mais un morceau d'histoire littéraire, caduque, suranné, englouti, un souvenir qu'on raconte à l'école... On ne trouvera plus, pour la distinguer, que des définitions occultes qui toucheront au fond mais plus jamais à la forme. Je suis sûrement vieux jeu, mais cette soi-disante liberté totale est aussi une régression, je pense (ça n'est que mon avis vieux jeu - bien que je considère au fond qu'il soit réellement moderne) qu'il est important d'en avoir conscience. Il existe une différence entre la réinvention et la ruine, d'une liberté totale dans la forme, où ne subsiste que l'enjambement, on atteint même pas la pâte à tarte. C'est quand même oublier le plaisir de la symétrie,. Et l'art de la variation qui n'a lieu qu'au sein d'un certain agencement rythmique, qui me paraît indispensable et propre absolument au vers. Agencement rythmique, "centre de suspens vibratoire" qui répond au besoin de musicalité propre au vers et qui peut d'ailleurs se passer de forme fixe, il y a d'autres moyens.

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