comme je l'aime

par catr, vendredi 04 mars 2016, 17:06 (il y a 2982 jours) @ dh

non, denis, ce n'est pas de la merde. le poème de Valéry est à lire, longtemps.. pour ne jamais tenter de l'écrire, pour dresser sa main à ne pas refaire ce qui a été fait. tous les poèmes des livres anciens et moins anciens doivent être lus, absorbés, décantés. et idéalement ces matières poétiques devraient être intégrées pour ensuite servir de terreau et d'humus pour "planter" des choses autres, neuves, différentes, dans lesquelles se détecteraient quelques traits d'ADN, à peine une filiation, discrète, parce que poésia est une matière du vivant et que le vivant commande une transformation.


ce qui est merdique, c'est de dire que tout ce qui s'écrit en ce moment, que tout ce qu'écrit notre époque, est de la merde. je dis ça pour la simple raison que tous, ici, ou sur d'autres espaces, en d'autres lieux, toutes les mains écrivantes, plongées et baignées dans "l'époque" sont aveuglées de et par cette même époque (c'est comme avoir le nez sur l'arbre qui vous cache toute la forêt). personne ne peut dire ce qui restera de tout ce qui s'écrit maintenant, personne ne peut prévoir ce qui sera retenu dans cent ans... mais encore, ce qui importe réellement, je pense, ici, maintenant, et ce qui est oublié, voire complètement oblitéré, c'est l'enthousiasme de ce que nous faisons ou tentons de faire, pour soi et/ou ensemble, l'énergie qui y est mis, l'engagement de chacun dans l'écriture, la vision de chacun qu'avancent les textes déposés, la sorte de travail qu'un texte propose, la lecture à quelque degré que ce soit, mais plus encore la qualité des échanges autour (fort rare qualité et je le déplore)...

ce qui est merdique c'est de chier sur la tête de chacun, comme tu le fais le plus souvent, pour maintenir ton rôle de fou du roi que tu avais autrefois sur le forum bleu — alors que cela n’existe plus —, et ce qui est merdique c'est de penser et d'agir comme si ce que les autres font ne sera jamais à la "hauteur" de ce que toi tu fais, parce qu'en fait vois-tu, personne n'est au-dessus des autres, personne ne vaut plus, aucune écriture ne vaut plus, et ce que je veux dire par ça c'est que, à mon sens, toutes les voix vivantes sont valables puisque existantes, toutes les mains existantes sont valables puisque vivantes. tous les êtres, leurs expressions, leurs communicables, composent la réalité à partir de leur propre réel. l'écriture trace, petit à petit, et depuis le début du monde, un sillon de pensée et d'état d'être, et transmet au futur des voix — autant que des voies — pour que toutes les voix (voies) coexistent et qu'elles rendent le monde au monde.

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