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par Louis @, mardi 08 mars 2016, 19:05 (il y a 2980 jours)

dans vingt jours ou environ, on peut l’espérer, il fera beau. voilà qui porte la pensée à sa conséquence véritable : se taire. le corps suit enfin une nécessité impérieuse, qui le résume à la longitude de ses jambes, géographie plus aimable que celle apprise dans les livres. le paysage : il y a dedans tout ce qui peut tenir lieu d’opinions, enroulées dans chaque objet comme une évidence, qui aurait la politesse de ne pas se redoubler en se désignant elle-même. les yeux sont pleins du lange de ce qui peut sans efforts se soutenir. il n’est de joies faciles, coutumières que l’indéterminé. par quoi elles s’annoblissent. sous la lumière tout présente un visage semblable aux miroirs lorsqu’on les fait lentement tourner sur eux-mêmes, récoltant la moisson des angles d’incidence. pas une forme qui ne vaille la peine d'être tenue, je sais le soleil par coeur. c'est un babil qui arrive de part et d’autre, prend corps, se fait vent. pendant ce temps on disperse les pensées comme à la marelle. le vent n'est qu'un ruban qui insiste. je ne ferai pas aux objets leur petite récitation. là dessus, on troquerait contre le premier inaccoutumé venu n'importe quelle de ses habitudes. je suppose qu'exister est une habitude de pensée ; il doit y en avoir de pires, car ce serait trop d’efforts, à s’y déprendre. toutes les opinions me sont passées, même si je n'ai jamais pu en tenir une sans en rire : pour le reste, on s'ennuie. lorsque les objets respirent, ils passent un guillemet sous leurs doigts, s'alourdissent d'une densité comme on fait lorsqu'on la sent de sa présence. le reste s'endort sous les palmes des parenthèses. qu'on mette les présences au porte-manteau, j(ouvre ma vie comme un livre en plein milieu. les phrases sont des fruits qui en gardent la mémoire. je recrache mon imagination comme un chewing-gum qui pourrit dans ma bouche.

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