notes de brouillon pour un article sur le bateau ivre de rimbaud

par Claire, mardi 29 mars 2016, 14:54 (il y a 2959 jours) @ dh

si, je me souviens très bien de ma rencontre avec ce poème : c'était la première fois que je comprenais un poème un peu hermétique, parce que je crois qu'il répondait à mes aspirations d'adolescente. "quand avec mes haleurs ont fini ces tapages/ les fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.".... y compris la sauvagerie meurtrière qui permet cette libération. Donc première grande leçon de poésie : le sens qu'on perçoit intérieurement.
Deuxième grande leçon "les mouches qui bombinent...etc" : la poésie est l'art de faire du beau avec tout, même le pire. Et puis j'ai toujours admiré la simplicité directe de sa langue, à une époque encore marquée par un vocabulaire poétique plutôt précieux.

Donc je suis assez rimbaulâtre. Mais il est évident que c'était un adolescent puis un homme invivable, surtout après le viol probable qu'il a vécu adolescent par des soldats ("Mon cœur triste bave à la poupe...").
Et je ne vois rien de beau dans la fin de sa vie, cette aventure poussée par une quête toujours déçue de profit, dont témoigne sa maigre correspondance. Ce n'est jamais pour de belles raisons qu'on renonce à écrire, je trouve.

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