"mépris et paradoxe"

par 'trine & réglisse, vendredi 03 octobre 2014, 14:54 (il y a 3465 jours) @ VeM

VeM, je vais tenter d'expliquer (même si j'aime pas du tout expliquer) deux choses
et le plus succinctement possible... pour ne pas faire une tartine de je..

voilà : pour tout dire, je suis, au yeux de presque tous, une illettrée, une sans culture
(au sens "Français"). je suis une sans études supérieures, ce qui fait de moi
une sans-abri littéraire. ça ne veut pas dire que je n'ai pas beaucoup lu et
que je ne sais rien du monde, ça veut plutôt dire que je passe par la bande,
le côté, la marge, le champ, plutôt que de passer par la grande route. la première
raison de ça c'est la dyslexie (dyslexie d'homonymes & dyslexie propre - c'est dû
à mon ultra-gauchitude renversée.. j'ai le réflexe d'écrire de droite à gauche, mais
je peux écrire dans tous les sens facilement, et je ne peux pas lire si je suis fatiguée
parce que mon cerveau se met à lire les mots et les syllabes de droite à gauche,
ça me demande beaucoup de concentration, autrement je lis environ 75 pages
à l'heure... c'est pas si mal...), la seconde raison est que ma pensée est arborescente
(non-linéaire) et ça me propulse dans toutes les directions, tous les sens.. et ceci
rend difficile le servi de cours longs, de discours théoriques, où mon esprit s'envole..

en aucun cas je ne peux exprimer, ressentir, penser, ou m'approcher du mépris
à propos d'un illettrisme quelconque...

ensuite.. mon travail d'écriture a d'abord été de renverser le handicap : trouver la
qualité du défaut et pousser au maximum ses tenants jusqu'à en faire éclore une
technique personnelle, une approche de la langue écrite, une incertaine philosophie,
puis peut-être approcher d'une certaine une maîtrise, à tâton, à force d'essais,
recommencés, persévérants ...et ça m'aura bien pris dix ans pour arriver à quelque
chose d'assez solide.. bon, ceci est peut-être un paradoxe en soi, ou le paradoxe
appliqué... ? je ne sais pas.. par contre je sais que je me méfie de toutes les conventions,
des moulages, de ce qui fixe à jamais, fige dans la cire ou le béton...

étant donné que je me sens moi-même comme un paradoxe vivant, je ne peux que faire avec
..et donc accepter, ça, parmi tout le reste des choses que la vie et l'époque nous font avaler...

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