Bêtisier d’été

par dh, mercredi 13 juillet 2016, 12:55 (il y a 2844 jours)

Préambule

Ce bêtisier sera un collage de citations extraites des sites de critique littéraire Poezibao, Sitaudis, Libr-critique et Ccp. J’espère que le lecteur averti éprouvera autant d’amusement à la dégustation de ces petits amuse-gueules d’inanité sonore que j’en ai eu à les choisir et à les réunir.


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Le poème est avulsion du corps qui ne subsiste plus qu'en lui, pesé et rendu à sa dimension la plus désespérante, la plus indicible, mais épris d'une vivacité qui lui échappe à mesure de l'avancée phrastique. Ici se lit une volonté de s'émanciper des contours de toute chose, une violence qui bornoie une autodestruction substantielle à la venue du poème en soi.

un homme jamais quitte d’aimer marche à marche descend aux margelles. Testamentaire, disruptif d’échos, d’une ferveur que le temps n’a pas déprise, de braise lente invétérée martelant à flanc de syntaxe de tautologiques accords, un cantique de l’ontique.

Avec ce risque d’un savoir de la langue qui se perd ou mue, la présence d’éléments de concrétion (pierres, glaise…), alternance du Tu et du Vous, une écriture de type oraculaire où les deux isotopies du savoir et de la langue se mêlent.

Les relations complexes qui dissonent et consonnent des situations, de négations qui ouvrent à la confrontation d’un monde, de nuit, de langue dans les langues …

Mettons-nous en bouche avec une antanaclase et quelques paronomases :

Je ne dis pas un style, nous n'avons pas affaire à un alliage de fond et de forme dont les propriétés seraient supérieures à celles de chacun des constituants mais à un nouvel élément poétique dont le symbole occupe désormais une place inédite au tableau littéraire - quel est le contraire d'une ombre ? - et dont le symbole serait Lk - Mendeleïev n'est-il pas le quasi contemporain de Dostoïevski que Lk cite tant ?

Le climat n'est plus au beau fixe au sein d'une suite de notes antéfixes. L’air est de moins en moins vrai là où le papier authentifie des paroles ouvertes et vaines qui emporte notre langue vers des pays clandestins loin des paradis exaltés d'un prétendu sens.

La strophe va à nouveau faire chanter cette relation d'un je qui s'exprime et de l'autre auquel sa réflexion s'adresse.

Ce sont tous les froussards et les mesquins qui continueront de bavarder à propos de la poésie sans rien y comprendre.

Le lecteur sera littéralement dérouté par cette collision d’actions (au sens large) qui se passent de verbes ou de sujets, de pronoms (un des ressorts de la langue italienne consiste d’ailleurs à s’en passer), qui, en somme, désoriginent la parole et désubjectivent le sujet, dénouant les rapports et restituant par le texte l’opacité d’un monde trop touffu pour s’épuiser dans l’explication linéaire.

Tout le geste de la poésie, et de Zabolotski, va être de briser cette entreprise de dénomination, afin, une fois l’assujettissement détruit, de faire apparaître la singularité de la nature, et de ceux qui, entrant en communion avec elle, la composent (au sens également musical du terme), s’enchevêtrant, même sans se toucher, dans l’espace du visible, ce lieu côtoyant l’infini.


(à suivre...)

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