un poeme découvert en vacance(s), de Martial Lengellé

par Claire, dimanche 14 août 2016, 18:56 (il y a 2811 jours)

Colonne





Quelle que soit ton innocence
tu ne traverseras pas cristal
ni eau ni diamant (ni opale.)
Ni rivière ni pluie ni anses.
Ni fumant ni neige ni carbone
l’ombre pas plus que l’argent
l’arbre pas plus que le vent.
Ni jour ni la nuit ni l’heure
tu ne traverseras ni le sang.
tu ne traverseras ni la peur.
Ni les feux le soufre l’ozone
ni minéraux ni sel ni saveurs
la glace , moins que la tombe
et l’ombre , moins que la vie
ni marais ni bocage ni plaine
ni monts ni collines ni prés.
Nul amour nulle joie ni peine
aucun âge nulle ride ni corps
absence de soleil , de forêts
de clarté de regards d’amour.
Nulle onde nul désir et voix.
Ni haine ni rancoeur et choix
fautes aucunes , pardon aucun
ni chairs , péché ni plaisirs
innocence aucune , âme aucune
nulle neige ni dégel et froid
et rechute et refonte et crue
tu ne traverseras pas la boue
ne traverseras pas les hontes
ni le dégoût et ni l’humilité
nul charbon bois cendre deuil
ni l’aveuglement , ni la mort

Et en chaque Nuit un tombeau.
Et en chaque tombe , un oubli
fait d’un Corps et d’une peau
et d’une ombre et d’une envie
Et dans l’ombre , une ancolie
et dans le Corps les animaux.
Ainsi soit la Mort , Animaux.
Et dans le vent les ossements
et dans les os, un grincement
qui soit le cric et la poulie
et la voile , et le gréement.
et dans le Ciel une embellie,
et dans le Crâne un firmament
Ainsi soit la Mort , Animaux.
(etc.)

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