Bukowski - Poème pour une vieille femme aux dents gâtées

par zeio @, samedi 03 septembre 2016, 21:15 (il y a 2791 jours) @ Lectrice :))

Cette fascination pour la pauvreté ou la déchéance, je l'éprouve aussi, je ne sais pas si elle est toujours honnête, c'est possible, elle vaut le coup en tout cas d'être creusée.
Cette personne perd d'abord son humanité, elle n'est pas une femme, mais une "mendiante", "une loque humaine". D'un côté, c'est la rencontre de ce que nous aurions pu être dans d'autres circonstances, mais : "la distance nous séparait". À la fin tout de même elle devient une "Dame" avec un D majuscule (une femme qui a gagné en noblesse) il y a donc, finalement, un mouvement qui tend à lui rendre une humanité. Mais est-ce que ce mouvement est guidé par la culpabilité, le désir de ne pas laisser planer le moindre doute sur sa propre honnêteté ainsi que celle du poème (poème dont il est question mais qui reste caché). Ou, au contraire, est-ce que c'est un aveu sincère, la reconnaissance d'une réelle humanité chez cette "loque humaine".
"J'ai toujours son image gravée en moi" cette phrase est la preuve que l'image de cette personne a été intériorisée, assimilée, et donc qu'elle est intimement mêlée avec l'image que tu te fais désormais de toi-même. La "loque humaine", qui est devenue "Dame" avant finalement de rentrer en toi, ou, peut-être, est-elle devenue "Dame" au moment où elle est entrée dans ton for intérieur (à travers le sourire échangé), pas avant.
Dans tous les cas, pour moi ce petit texte montre à nouveau la relation complexe que tu entretiens de façon générale avec les femmes, et avec l'image de toi-même que celles-ci te renvoient.

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