une niaiserie capitale sur un thème banal quoique étonnamment peu représenté (méprisé?) en poésie

par vagabond vagabondant, mercredi 07 septembre 2016, 17:34 (il y a 2787 jours)

Ode à l'amitié









De la terre amie, mon amie, mon ami,
un jardin de soleil et de nuit
s'ouvre légèrement puis envahit l'espace.

C'est le même poème qui, dans les bustes, se tait.
Le même rire contagieux qui, dans nos gorges,
comme un fol étourneau, s'affirme.

Et notre gîte, en exil, danse sur le sommeil sa drôle de salsa.
Le ciel, enfin, a cicatrisé et les étoiles chantent,
les oreillers volètent et tout s'allume :
d'une oeillade, je tranche et je caresse.

Toutes les fenêtres, abolies,
fument et s'ignorent.
Nous avons aux lèvres,
comme au fond de l'âme,
une joie transparente.

Des vents amis, mon amie, mon ami,
qui nous traversent et vous révèlent
les solitudes se dispersent et se résorbent
comme la cendre des cigarettes
en trois secrets négligés.

Et l'invective, au seuil de la tendresse profonde,
(cette tendresse hantée par le temps ivre)
rompt le cou de la mélancolie, de la mort :
de cette louve à deux masques qui rôde
dans le théâtre du monde.

Toutes les fenêtres, abolies,
fument et s'ignorent.
Nous avons aux lèvres,
comme au fond de l'âme,
une joie transparente.

C'est le même poème qui, dans nos bustes, se tait ;
le même rire contagieux dans nos gorges, comme
contre le mur l'étourneau claque le frelon triste.

De la flamme amie, mon amie, mon ami,
à nos tempes battantes, oblongue,
cuisent à feux doux les vieux chagrins.

Cette petite cour aux merveilles modestes
(que borde une vaste étendue de joie sèche)
(que bordent aussi des lumières filantes)
cette petite cour
dont l'effervescence des âges se ressouviendra
du même sourire d'amour.

Et toutes les fenêtres abolies,
encore fumeront en ignorant le temps.
Aux lèvres, encore, nous aurons
comme au fond de l'âme, enfin
cette ardeur transparente.

Tout recommencera.

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