Foin de ces bavasseries, aujourd'hui je suis bavarois

par Rémy @, dimanche 11 décembre 2016, 01:59 (il y a 2703 jours) @ essim

Ce mot-là en particulier je n'y crois pas trop... C'est juste Chemla et Libé qui papotent, il n'y a pas là-dedans de vérité profonde susceptible de se pérenniser...

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Je reviens tout juste de la fête d'anniversaire des schuhplattlers gays de Berlin, que je fais danser à l'accordéon - et ç'a été une grande réussite ! L'Association des Bavarois de Berlin est venue en personne, attention, c'est une reconnaissance, et non des moindres ! Les hommes étaient arrivés cramponnés à leurs femmes et serrant les fesses dans leur culotte en cuir (on ne sait jamais, un de ces pervers de pédés pourrait soudain ressentir un désir incontrôlable pour un vieux chauve ventripotent et commettre un viol par surprise, là, devant 60 personnes) mais ont réussi à se détendre en constatant qu'on était surtout là pour faire de la musique et danser ; et puis leurs mégères leur ont dit lâche-moi la grappe vieux crampon que j'invite un beau jeune pédé, je n'arriverai peut-être pas à le convertir mais lui au moins sait endiabler la polka. Question beaux jeunes pédés, il y en avait au moins trois, dont deux couples ; les autres sont des messieurs de mon âge, c'est-à-dire avec du blanc dans la barbe - ce qui ne les empêche pas d'être tous très séduisants sous leurs chapeaux verts, et, pour ceux qui dansent, de tenir la forme, parce que les danses bavaroises, c'est fichument sportif et pas pour les mous du genou. Surtout que l'autre accordéoniste avait un peu le trac et nous a mené la musique à un tempo, eh bien, endiablé, voilà, endiablé, secondé par un tubiste XXL qui marquait la cadence sans faiblir, et par moi qui courais derrière sans un instant à perdre. On s'en est tirés comme des chefs. Avant ça le chef de la meute avait poussé la chansonnette avec moi à l'accompagnement, l'autre accordéoniste avait dédié une chanson à son mari en s'accompagnant lui-même, ce qui justifie largement le trac, un troisième participant qui fait du one-man-show et de la pop nous avait donné deux chansons supers, et notre maître à danser avait fait une démo époustouflante de verbunk hongrois - évidemment, ignares comme vous êtes, vous ne savez pas ce que c'est que le verbunk hongrois : moi non plus jusqu'à ce soir, eh bien je vous le dis, c'est époustouflant, les coups partent dans tous les sens, les danseurs hongrois c'est pas des mous du genou non plus. Le public attentif écoutait sans un mot et applaudissait chaleureusement entre les numéros tout en poussant des hurlements yodlés, on se serait cru à la télé bavaroise, avec tout le sérieux et le respect qui seyent aux réjouissances folkloriques de ces pays qui ne sont pas peuplés de petits rigolos. Le maître à danser a dirigé un reel (c'est une danse folklorique irlandaise) ; parmi les invités se trouvait un orchestre qui a pris la relève en faisant danser sur de la musique pour cuivres de Bohême, et la valse, et la polka, et plein d'autres danses savantes et endiablées, même que je regrette amèrement de m'être spécialisé dans la musique alors que si je savais danser, j'aurais tournoyé à perdre haleine avec tout un tas de beaux barbus à chapeaux verts. On a mangé des boudins blancs à la moutarde sucrée (avec des bretzels), du fromage de foie avec de la salade de patates tiède, et du goulache de cerf avec des champignons - pas la moindre choucroute en vue, désolé Denis, c'est pas le bon pays - et bu de la bière pâteuse que vous ne pouvez même pas vous imaginer tellement c'est lointain, exotique et délicieux. C'était su-per. Prochaine répète jeudi qui vient, les troupes sont motivées, ça va plattler du feu de dieu :-) Venez nous voir si vous en avez l'occasion ! Berlin, c'est plus si loin que ça fut...

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