marée

par Rémy @, dimanche 01 janvier 2017, 16:06 (il y a 2671 jours) @ essim

Bernique signifie aussi (se) refuser : « Tu crois qu'il aurait pu faire un geste ? Mais bernique, pas question, il n'a rien voulu entendre ». Ça reste de la famille d'échouer ou d'être perdant, et de Véronique refermée par le Christ. Va savoir ce qui a pu rapprocher la porteuse de victoire des grecs de ces significations-là ! C'est de l'étymomagie.

Sinon question savoir si la bernique est collée ou pas, dans une flaque ou pas, etc., les associations qui vont avec le mot ne reflètent pas forcément la réalité scientifique de la chose. Et le propre de la bernique est bien de s'incruster dans la pierre et de s'y accrocher indéfectiblement.

Berenn, liquide ? Ça ne serait pas plutôt issu de l'ancien français brenn, bran, qui signifie merde ? On le trouve dans Rabelais, et dans la farce du cuvier : laver les langes brenneux de notre enfant.

C'est ça l'ennui, quand on mélange deux langues, et de pays proches, qu'on hérite de significations fauzamicales... Surtout autour du français, où grec et latin ramènent leur fraise sans qu'on les invite. Au premier mot étrange, a fortiori dans une phrase courte et elliptique comme certains pouets les cultivent, l'imagination du lecteur est allumée et se met à chercher des sens et des associations tous azimuts ; et il les trouve plus souvent dans l'assonance et dans le dicton que dans la vraie science ni dans ce que le pouet avait envie de dire ; et c'est la force de la poésie, que d'évoquer mille choses imprévues, mais c'est aussi la raison pour laquelle il est si important et si difficile de trouver le mot exact.

Mets donc bernique, au lieu de te prendre la tête à travers des racines que trop peu partagent, non ?

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