je m'en vais > jean echenoz prix goncourt 1999

par Rémy @, jeudi 16 février 2017, 00:33 (il y a 2627 jours) @ zeio

Il y en a un énorme au musée de Berlin, le tableau fait au moins 3m de haut, ça représente un gros monsieur assis à une petite table dorée, revêtu d'un grand habit en velours épais surbrodé - qui devait peser 20kg facile - et intensément rose, rose tyrien. D'époque baroque, donc XVIIe ou XVIIIe siècle. (D'ailleurs regarde les portraits de Louis XIV, c'était une vraie drag queen, avec ses talons rouges et ses bas blancs.)

C'est ma grand-maman qui me l'a dit : après-guerre, les Américains distribuaient des habits aux enfants, et pour réduire les coûts de production et faciliter le travail de distribution, ceux pour filles étaient roses et ceux pour garçons, bleus. Il faudrait vérifier, mais je ne vois pas pourquoi elle aurait inventé ça...

Avant, je crois que ce n'est pas tant que les hommes n'auraient pas porté de rose, c'est que les femmes n'en portaient pas non plus. Au XIXe siècle on s'habillait surtout en noir, brun, bleu foncé et blanc, on le voit sur les tableaux, et les habits folkloriques (qui datent de cette époque) ont des touches de couleurs franches, du rouge, du bleu, du vert, pour les deux sexes, mais pas du rose. Les bébés étaient tous enfouis sous des montagnes de dentelles blanches ou blanc cassé. Les danseuses chez Degas portent des collants et des justaucorps couleur peau, mais des tutus bleus, blancs, verts : le rose est "de fonction", pas un choix d'habillement. D'ailleurs ça expliquerait que le bonnet de femme sur le tableau soit dit "rouge" alors qu'il est peint rose...

C'est intéressant, il faudrait trouver où se renseigner sur l'histoire des couleurs.

Fil complet: