au feu

par c., mercredi 12 novembre 2014, 14:55 (il y a 3424 jours) @ Claire

oui (je sais pour l'avoir vécu et le vivre, l'activité transforme). mais le but du texte n'est pas la thérapie, le texte n'est pas thérapeutique. ..ou peut-être l'est-il mais je ne tiens pas à m'y arrêter, m'y arrêter m'empêcherait d'écrire — l'analyse paralyse, dit-on...





je suis dans un passage, un long passage sans écrire. devant et derrière, un interminable corridor s'étire dont les parois parralèlles enfilent une multitude de portes donnant la sensation d'avancer continuellement dans un hôtel sombre et désert. il y règne un silence perpétuel où j'entends plus fort que je ne le devrais mon souffle et les battements de mon coeur. mille portes à ouvrir, ou à passer. il y avait d'abord eu la porte de la colère et de l'écrire noir sur noir, celle de la douleur et des chagrins, la porte du Nord et des banquises, la porte de pierre et la chambre des tresses, la porte des éons, puis celle du relatif, puis encore, celle du subjectif-relatif, la chambre des épurs et la porte de la distanciation. puis il y a eu la chambre de musique et des chuchotements, celle du beau, celle de la justesse puis la chambre de mémoire, de l'intimé extimé, de la beauté de la laideur, la porte du diffus et l'antichambre flou, la porte de l'unication, celle de la nudification, la porte toute crue, la porte violée, la porte de tison, la porte de bois et la chambre de Forêt et son jardin des fourrures. puis j'ai beaucoup rêvé dans la chambre métaphysique, la chambre psychique, la chambre de réflexion, pour ensuite ouvrir la porte d'eau et la chambre des rivières, puis il y a eu la chambre des falaises et des chemins longeant quelques précipices, la chambre d'ondes, la chambre des rêves, la porte de Mai et Juillet, la chambre d'Octobre le rouge où je suis longtemps restée, la porte d'hiver et la chambre de Neige où je retourne attendre son arrivée, puis la chambre des tableaux... puis encore celle d'Orphée, la chambre d'Euridice, puis celle de Persephones, et récemment, la chambre des concerts. j'en passe plusieurs, j'en nomme trop sans doute, mais je pense avoir parcouru quelques étages, et me trouve devant une porte... la porte du Monstre et de la terreur. je ne sais pas pourquoi j'arrive devant cette porte maintenant, mais j'ai appris que la seule chose qui me permettre de "sortir" d'une de ces chambres et d'en refermer la porte est d'y entrer, d'en faire le tour minutieusement, et d'y écrire jusqu'à épuiser la chambre. ou .. m'épuiser moi-même.

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