— 1.1.4

par Claire, mardi 04 avril 2017, 10:58 (il y a 2598 jours) @ catr

très intéressantes ces variations.
Ta fille avait bien raison quand elle parlait de : "japonais". Le texte, et l'ensemble de ses colorations blanches, subtiles, m'a beaucoup fait penser à Yoko Ogawa. Aussi à sa façon de faire résonner subtilement douleur et contemplation, sensorialité.
J'ai lu un livre où elle allait plus loin, du côté du bondage (je ne sais plus comment on appelle ça traditionnellement au japon, mais il a quelque chose d'érotique et de mortel dans sa tradition : certains techniques servaient à tuer le gens lentement)...bref il y a quelque chose d'extrême oriental dans cet érotisme culinaire, que j'ai retrouvé aussi dans un livre taoïste, "Les contes du livre intérieur", de Zhuangzi : L'histoire du cuisiner Ding, qui débitait un boeuf en quelques minutes, la chair semblant tomber d'elle-même séparée des os.
A celui qui l'interroge il dit : "Aujourd'hui, je ne me sers plus de mes yeux pour voir mais m'accorde au rythme naturel des choses. Se fondant sur le nature intime des choses, ma lame décèle les grandes lignes de séparation et se dirige spontanément vers les articulations. Elle suit les espaces naturels et ne rencontre plus aucun obstacle.(...) Les articulations possèdent des interstices et ma lame est fine, dès lors elle a toute la place pour se mouvoir".

Je crois que ces réminiscences s'opposaient en moi à la lecture des débordements émotionnels de Mathilde, beaucoup plus occidentales, romantiques comme je disais, et que cela explique peut-être l'impression de déséquilibre dont parlait zeio.

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