Le prêt à penser

par zeio @, jeudi 04 mai 2017, 15:41 (il y a 2539 jours) @ Écrire

Les discours de Rémy sont pointus par certains côtés, ils sont documentés, et dépassent certains « prêts à penser » je suis d’accord avec toi, mais ils souffrent aussi de contradictions intellectuelles et d’incohérences dont j’ai parlé plus bas. Par exemple il dénonce les mots fourre-touts mais les utilisent, les termes sans nuances tout en revendiquant l’absence de nuances (un discours « avec des nuances (…) n’aiderait personne à réfléchir ». N’est-ce pas absurde ?). La France considérant la politique comme un « opéra baroque », lui-même renonçant à voter en raison d’une queue trop longue et de gouttes de pluie trop nombreuses. Je ne reproche pas à Rémy de ne pas avoir voté, il fait ce qu’il veut. Je pointe juste une incohérence du discours entre reprocher aux uns et aux autres de ne pas prendre la politique au sérieux, et de ne pas soi-même aller voter, ce qui est tout de même la concrétisation de la participation à la politique du pays.

Mais tu ne prends pas vraiment ombrage de ces manquements à la rigueur car les discours de Rémy vont dans le même sens que les tiens, notamment au sujet de « l’anarcho-capitalisme » (d’ailleurs, dans le fond je suis d'accord sur le sujet des inégalités, désastres écologiques etc. Comment ne pas l’être) , une orientation similaire sur ces points précis jouant au moins autant en sa faveur que la cohérence et la rigueur intellectuelle.

J'ajoute une autre incohérence : vous dîtes que le tout est de ne pas jouer sur les émotions. Mais des termes comme "fils de Sachs", "Anarcho-capitalisme" ou "Ultra-libéralisme" font partie de ces anti-concepts dont le but est de susciter une forte impression, une émotion chez le lecteur. Car ils ont une part d'irrationnel. Une fois de plus on dénonce chez les autres ce qu'on fait soi-même, le tout, peut-être dans le fond de faire passer quelques idées, qu'elles soient justes ou non.


« Le courage de penser par soi même ». C’est une affaire bien compliquée, de penser par soi-même et par expérience j’ai remarqué que ceux qui la portent en étendard, qui revendiquent de penser par eux-mêmes sont souvent les premiers piégés par leurs « propres monstres » et dans les pensées préétablies. En ce qui me concerne j'ai toujours eu tendance à préférer suivre le discours de ceux qui doutent, ceux qui pèsent le pour ou le contre, posent des questions, font preuve d'une certaine humilité et sagesse, plutôt que ceux qui servent les certitudes, plats bien chauds et goûteux dans nos assiettes.

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