La décision

par Périscope @, lundi 08 mai 2017, 18:10 (il y a 2544 jours)

La décision



Les rues sont souvent les intestins de la ville.
Mais l'arrivée du mauvais temps est agréable pour le voyageur l'abri.
Le vent commence à faire rouler des pièces d'or sur la route.

L'arrivée du mauvais temps nettoie la ville.
Les petits endroits vont jouir des ombres printanières.
C'est en se réveillant que l'homme prend conscience de son sommeil.

Oui oui les petits endroits seront les meilleurs.
Les ombres y rendront éblouissant le soleil.
C'est l'astre noir qui ouvrira nos yeux en premier.

Le voyageur quand il médite se confond avec le tronc des arbres.
Les femmes à la place de leurs jambes ont des gibets où les hommes se pendent.
Des bougeons en fleurs seront solitaires sur la branche.

Dans le ciel agnostique la passion est un soleil de trop.
Pourquoi aux étrangers on préfère parler de ce qui nous est proche ?
La femme accroupie en vain essaie de cueillir une fleur au bord de l'autoroute.

Une abeille dans l'air s'immobilise pour trouver l'effluve idéale.
Finalement une enveloppe aux choses est nécessaire, dira l'étranger.
Il y a trop de bouches glacées comme un canon de revolver, rétorque le voyageur.

Les héros dans leurs vestiaires sont souvent l'antithèse du rêve.
Sur les fleurs de l'autoroute la coccinelle dévore le puceron.
Ainsi la conscience veut toujours comprendre l'énigme de son enfantement.

Sur l'étang l'ombre des arbres se laisse toucher.
Au loin le ciel noir ressemble à un chiffon de cuisine.
Répondre par la raison à un homme désespéré est une insulte de plus.

On aimerait tant pouvoir lire dans la forêt, mais les arbres sont trop bavards.
Les étrangers défigurés résistent mieux à la tentation de sortir dans le monde.
Les gens qui sont nus sur la plage deviennent méconnaissables.

Si tout est influence, il faut savoir où on met les pieds, dit le voyageur.
Mon soleil est l’éclairagiste de mes poussières.
Le martellement des gouttes de pluie réveille bien le dormeur.

Son esprit toujours doit demeurer sensible à l'éclosion.
Là-bas les draperies de la neige cachent les chiffons des pauvres.
La louche du soleil ramasse sa crème fraîche sur les sommets.

Mais s'interdire de penser c'est encore penser, explique le dormeur.
Les reproches n'ont jamais rapprocher personne.
Ainsi l'étranger s'en va quand la nature enfile son costume de printemps.

Et les bancs de brume ne sont que la fumée d'un ogre fumant sa pipe dans le bocage.
Les enfants choisissent de se suspendre aux branches les plus fragiles de l'arbre.
Alors le voyageur naturellement décide de rentrer dans la ville.

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