Au commencement de nouveaux temps

par Claire @, lundi 24 novembre 2014, 13:05 (il y a 3434 jours) @ Capitaine Fracasse

ok si tu m'y invites :


Une pucelle aux regards lubriques
Me dévisageait fin le visage plein d'intérêt
En remuant salace sa bouche menue exotique
Que j'imaginais salivante
Je prenais quelqu'orgueil de ce spectacle dément
Moi plein de moeurs et de catholiques raisons

Mais lorsqu'elle se leva
Par ce déhanchement de corps de seins d'esprit
Ma croix tomba d'un seul
J'entendis l'ange, le Christ, Dieu tout le paradis
Maudissant mon nom un clairon des tempêtes de la mort

J'oubliais?(passé simple si sentiment soudain) alors les raisons qui m'attachaient à ma femme
La pudeur publique qui nous fait avoir honte
Les sentiments les plus étranges qui nous envahissent ces moments-là
Et les voisins présents qui n'en finiront de médire

J'allais ?(idem) sans plus de gêne ni plus d'idées de morales
Vers cette passion qui s'élançait vers moi
Le contact fut fougueux violent et brutal
Tout un peuple de chevaux galopant sur la plaine
Il eut fallut qu'on gronde qu'on crie qu'on conspue qu'on nous frappe
Pour que l'on daigne bien sortir de nos ébats

Et la nuit fut longue...
On demanda au petit prince de redessiner le ciel
Des éléphants géants et des mirabelles
Des écureuils bleus et de magnifiques petits lièvres

Puis nous avons commencé à chanter
Toutes les mélodies de toutes les gammes de toutes les époques du monde
Et nous n'en furent (fûmes) pas rassasiés
Lorsque de notre duo nous en passions aux chants d'oiseaux

Au matin sublime
De plus grands systèmes solaires tournaient encore au-dessus de nos têtes
De grands oiseaux scintillants prenaient leurs envoles
Et la table était mise et remise pour de savoureux longs festins

Mais au bas de la chambre nuptiale
Des flics nous attendaient arme-au-poing
Entourant l'immeuble bringuebalant
De leurs gyrophares tyranniques et sonnants

Nous criâmes VIVE L'ANARCHIE !
Mais leurs cigares l'entendaient pas de cette République
Ils nous jetèrent alors dans leur prison infâme
Qui vous font l'oeil et l'esprit plus sombre que le noir

Nulle idée de regret
Nous referons l'amour mille fois
Aussi loin que nos corps seront froids enchaînés
Nos âmes sont désormais à jamais liées
De faire et refaire quelques landes enchantées

Le procès vint il fallut nous faire distance
Condamnés à mort pour bêtises dépravations
Comme si seule sur nos vies la loi avait son empire
Je l'appelais MA BELLE de ma plus tendre bouche
Elle me répondait JE T'AIME de sa plus tendre moue

Au jour de l'exécution
Il y avait beau monde devant le peloton
Ma femme mes enfants Père et Mère et de sordides musiciens
Attendant que ce démon sorte de nos bouches
Mais une fois encore il en fut tout autrement

Voilà comment tout ceci se termina

L'officier déclara nos fautes la sentence
Que le juge indifférent bucolique approuva
Huit carabiniers au garde-à-vous se tenaient
Tous jeunes et de la vie sans expérience

L'officier nous demanda un dernier mot une dernière parole
On lui rit aux éclats
Loin d'un cortège de vertu, la vie
Mais d'un feu qui sublime les pas

Il leva alors son bras pour nous faire taire
Invoquant la terreur de millénaires de tyrannie
Qui s'abbatirent (s'abattirent) sur nous d'un seul
Comme mille éclairs se déversant en trombe

Nous eurent (eûmes) le temps
Le temps de contempler une nouvelle fois la vie
De nous conter les merveilles du monde
En larmes en sangs et en sourires.



J'ai vu en corrigeant que le blanc après "d'un seul"...revient deux fois et qu'il est donc volontaire, et c'est bien trouvé, mais on se demande à la première lecture si ce n'est pas une coquille.

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