une route, mais sans image

par seyne, mercredi 20 juin 2018, 13:18 (il y a 2130 jours) @ Périscope

Je continue la réflexion, après avoir lu ce que tu viens de poster, qui est très intéressant, je sens bien en effet de quelle façon la métaphore et l'image peuvent être des échappatoires et des facilités, et de quelle façon j'y ai tendance.

Ceci dit, dans ce texte-ci, la disparition de la route introduit un contre-sens : personnellement je n'ai pas utilisé la poésie pour éviter de tomber. J'avais une vie très stable mais au moment où un hasard m'a remise en face de cette "possibilité" : me remettre à écrire, j'ai vraiment eu le sentiment de pénétrer dans un autre pays, un arrière-pays, et de partir en exploration.
Ce qui arrivait, les rencontres que j'ai faites (rencontres de longue durée), le monde des forums internet, le monde de l'édition poétique, mais surtout toutes les interrogations foisonnantes qui sont apparues les unes après les autres, tout cela me donnait vraiment l'impression de suivre une route que je ne connaissais pas, que je découvrais au fur et à mesure, comme le pays dans lequel elle existait.

Maintenant c'est un peu différent, j'ai l'impression qu'il faut que je choisisse une ou plusieurs directions, et surtout que je sois seule, que je creuse. Mais je rencontre l'angoisse que ce texte disait.

Tous les extraits qui ont été postés après sont des réponses.
Ce que tu me dis avec ta route sans image en est une aussi : s'interdire une facilité, c'est sans doute une des contraintes qu'on peut utiliser pour aller plus loin. Même si personnellement j'aime la poésie de "voyant", la poésie farcie d'images qui se télescopent et se superposent. Des images qui effectivement ne sont pas de simples métaphores un peu bébêtes, un peu éculées, mais disent quelque chose d'inconnu, dans leur étrangeté et leurs chocs.

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