On a assassiné Homère

par seyne, mercredi 07 novembre 2018, 13:28 (il y a 1994 jours) @ Périscope

Si je me permettais, je dirais que c'est un texte très oedipien, renvoyant à l'effarement et l'angoisse de l'enfant confronté aux corps adultes de ses parents et à toutes les traces de leur sexualité.
L'atmosphère étouffante de l'appartement, son désordre, les traces que recherche l'homme de moments anciens passés à deux, la proximité physique imposée, l'exhibition des sexes ou des sous-vêtements, les conduites de séductions (complices) à peine voilées, l'importance des sens "de proximité" (tact, odorat) font verser le texte carrément dans l'incestuel et on comprend bien avec quel soulagement le jeune homme va rejoindre les hauteurs solitaires de sa petite chambre et les délices aseptisés de la purée mousseline.

Cela serait tout simple si la surprise ne jaillissait pas en cours de récit : la "photographie" extirpée du fouillis ambiant n'en est pas une, c'est un tableau, et la représentation de ce qui pourrait être la "scène primitive" n'est pas une image de coït mais une image de massacre. L'art fait irruption et décale tout.
Alors, sexualité et meurtre, prédation, sont-ils parfois liés ?

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