j'ai1 000ans [ lavéritéestdanslapoésie]

par aliocha, vendredi 11 janvier 2019, 08:27 (il y a 1925 jours)

Je m’enferme
Je ne vois plus personne
Je me tais
Je compte les heures
Et les semaines
A ne rien faire
Quelle autre activité
D’ailleurs
Que le néant
Pour mieux se connaître
Je prends des photos
En noir et blanc
Car la couleur est éternelle
Je fais des clins d’œil
Aux machines
A la pluie
Au soleil
A mes pieds
En bas de la falaise
Une heure que je fais ça
Et en retour
Rien
Personne
Je pense aux jours heureux
Comme si nous n’étions qu’un
Je m’enferme
Je pense à toi
A la matière
A la peau
Au goût que ça laisse
Entre les mains
L’Amour
L’idée de perdre
Je sais très bien
Que je ne reviendrais jamais
Te dire à l’oreille
L’objet perdu
Je m’enferme
Pourtant
Le portail du jardin est ouvert
A la pluie
Au soleil
Jour et nuit
Je ne sais plus quel jour on est
Je dis blanc
Je dis noir
Je me perds
Je dis n’importe quoi
Je compte les tuiles coupantes
sur le dos glissant d’un chien
Je moque les certitudes
Et le vent frais dehors
J’écris sur les murs
Sur les pierres
Pour graver l’invisible
Dehors il manque un arbre
Sur mes mains
A côté de la route
Je sais faire du vélo
Ouvrir des portes
Je sais compter jusqu’à sang
Comme toutes les fleurs rouges du jardin
Pourquoi mentir
Pourquoi tant d’effort pour rien
Je m’enferme
Je ne vois pas le bout du tunnel
D’ailleurs
Y avait-il une route dans le tunnel
Je n’en sais rien
Il est tard
La route est sombre dans le tunnel
Il est tard
Y a t-il une route dans le jardin ouvert
Je m’enferme
Pourquoi mentir
Il n’y a que les acteurs
et les musiciens morts qui me fascinent
Je les écoute
C’est comme si le temps
C’était arrêté sur nous
En bas de la falaise
Et le vent frais dehors
Ne changera rien à l’affaire
Je compte les heures et les semaines
A ne rien faire
D’ailleurs
Quelle autre activité
Que le néant
Pour mieux se connaître
Je prends des photos
En noir et blanc
Car la couleur est éternelle
C’est l’amertume des jours heureux






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