Jeux du hasard

par ., lundi 29 décembre 2014, 18:07 (il y a 3378 jours)

De ce qu’il se passe des objets en interaction avec mon âme, des actes pénétrants qui se fixent quelque part en photo sans la lassitude de l’inertie. Je me retrouve dans la réserve d’une bibliothèque communale d’un petit village que je n’ai jamais habité mais dont je me souviens, devant une table où un torchon blanc qui découvre par l’intérieur les rebords de curieux livres dont je n’arrive pas à lire les titres, une disposition particulière qui se prête à la solution d’un mystère, ma main qui écrit avec une encre de bleuets sur la première page en pensant simultanément au deuxième que je délaisserai toujours pour une autre impression de flou- ce que je vis au fil d’une page parallèle qui n’est pas de cet univers. Toujours autour de moi, les poussés d’ombres d’une présence passée liquide où s’alignent sans chronologie, disparition après disparition, les qualités des précédents. La terre fumeuse de mes mains (le Moyen âge), un ancêtre avec deux dents cassées sur le sourire, des cathédrales tonnerres où il ne s’arrête jamais de pleuvoir le hasard comme nécessité du temps à la mémoire. J’écris. La confusion de mon histoire comme le plus vieux souvenir que je peux lire sur les bouches des cicatrices. Mon premier amour transformé, où vient un second tout aussi amour (le visage du prochain être aimé) à une mesure devant moi. Mon ivresse que j’ai tant essayé de saisir, dont j’ai vu la gloire d’un passage vers la prise de mon être et les multiples fenêtres de mes femmes à chaque buisson intérieur, lorsque je remonte pour plaisir la nuque émue d’une jeunesse jusqu’à la perle de gorge.
Je vis! briller comme une tache de soleil sur les paupières qui se réveillent, le reflet de mon visage qui s’en va dans l’errance de mon amour sublime sur toutes les vies qu’il peut suggérer dans les différences de couleur de l’iris (là où se tient le regard), qu’il me plait à sentir leur pénétration comme celui de jours anciens, où j’aperçois enfin la berge, l'oubli de l’homme qui m’attend. Les imprécisions du destin qui ont fait des êtres d’ici ceux qui m’accompagnent

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