LENTEUR
LENTEURLes ânes tirent la faneuse
devant le long mur du cimetière
Le soleil culminant a mangé toutes les ombres
Des cyprès pointent leur langue vers le ciel
Ils ne se disent rien sous leur chapeau
des paillettes d’or à leurs sabots
Les ânes qui se croisent échangent leur peine
Un silence sans nuage
Il a une chemise propre
soulever la paille pour la sauver d’une mort pourrissante
elle a une blouse noire
son bâton tape les ânes
Que disent les gens qui sirotent leur café à l’ombre des tanières
On entend l’interminable raclement des faneuses
Il n’y que les morts dans le cimetière qui savent
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