Question (subsidiaire ?)

par Claire, lundi 02 février 2015, 10:32 (il y a 3369 jours) @ zeio

quelques idées en vrac :

"ça me fout la honte"...oui, c'est bien ça le problème. La question de l'écriture féminine reste encore très prise, pour les hommes comme pour les femmes, dans le registre du "il faut", "on devrait", entre devoir et politiquement correct...J'aime bien ce que dit denis, parce que je trouve aussi que "où y'a d'la gêne y'a pas de plaisir".

Quand je disais que j'ai un grand plaisir à lire des femmes dont l'écriture est libre, c'est de ça que je voulais parler. J'ai vu une vidéo d'Eric Seymour où il disait que les femmes ne créent pas d'œuvres de génie, sauf exception, parce qu'elles ne sont pas transgressives. J'ai trouvé ça bien intéressant, ce lien entre transgression et art, et puis aussi l'idée que les femmes sont peu transgressives (heureusement pour l'humanité, elles mettent plus d'énergie à maintenir la vie qu'à détruire, mais malheureusement pour l'humanité elles ont été et restent très soumises aux diktats sociaux).

En fait, il y a maintenant plein de femmes transgressives, mais d'une façon qui me semble souvent peu habitée : soit parce que c'est la mode, soit parce que c'est faire comme un mec, soit parce qu'elles ont subi une transgression traumatique. Mais la transgression naturelle de la liberté de l'art, qui n'est référée qu'à sa propre vision, c'est assez rare effectivement chez les femmes.
En fait, je crois que la vraie liberté c'est quand on est enfin sorti de cette problématique soumission/transgression. Et les femmes ont encore du chemin à faire par rapport à ça.

Alors souvent elles écrivent des trucs soit d'une transgression forcée, soit soumises à des idéalisations un peu bébêtes et socialement reconnues, en particulier autour d'un féminin bien imprégné de toutes sortes de représentations consensuelles....et c'est chiant à lire.


Quant au thème d'un féminin primordial qui resterait à explorer pour enfin le dire, oui, ce serait bien intéressant si on réussissait à éviter l'idéalisation, qui n'a jamais été du côté de la liberté de penser.

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