Incarnation // commentaire

par cat, lundi 02 mars 2015, 18:10 (il y a 3351 jours) @ julienb

Incarnation
par julienb @, dimanche 01 mars 2015, 16:02 (il y a 1 jour, 1 heures, 35 minutes)






Cette frayeur interne qui décorpore ton corps – qui détisse tes muscles et broie tes os sous couvert de silence et de saisons obscures
– c’est de la glace pilée sur ton cœur de feu ;
Tu marches avec les visions de visages qui s’extirpent du songe, traverses la nuit de neige et de cendres en désignant les alcôves vénéneuses d’où s’exhalent des vapeurs délectables ;
Tu piétines le ciel bleu ciel qui ne reflète au mieux que les marais stagnants du crépuscule et fait pleuvoir des acides qui déchiquettent la chimie du monde, sa matière épaisse et terne ;
Tu cloues sur place les rêves des autres et attend à la fenêtre orientale que les express venus d’ailleurs s’arrêtent à la gare de ton esprit ;
Tu bois le sang du temps qui passe et boit ton temps, ton sang, ta vie ;
Cette citerne intérieure qui se vide de toi – qui décide de tes sucs dans un vacarme macabre de patience et d’obstacles insaisissables
– c’est une place glacée rougie au fer de tes vœux.






d'abord ces deux vers m'ont "parlé", la sensation sans doute, mais aussi parce que ces matières sont très proches de mes "matériaux"
– c’est de la glace pilée sur ton cœur de feu ;
– c’est une place glacée rougie au fer de tes vœux.

...ils viennent ceindre entourer tenir et soutenir, ils embrassent (ou font office de cadre) ce qui serait un noyau de sens & chairs.

les vers du "coeur de texte" sont empreints d'une étonnante maladresse, les qui et adverbes et épithètes sont autant de branches en surnombre, buissonnantes, représentant un étouffement, un trop senti.. je ne sais pas trop si le [je] narrateur accuse ou s'il constate... mais c'est plutôt puissant..

le tout fait une musique et/ou tableau d'un bleu très froid où les noirs, les rouilles et le rouge (tâches et sons) se lustrent et se matifient alternativement...peut-être les intensités sont-elles trop égales ou semblables... mais j'aime assez, oui... entre lyrisme et crissements, il y a un quelque chose de aime/haine.. un mélange humain... hm

suis curieuse de lire d'autres textes de ta main

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