suite... du Cycle des rêves

par Claire, vendredi 13 juin 2014, 16:36 (il y a 3604 jours)

2 - Rêve du camp



Cette nuit j'ai rêvé que je vivais dans un camp, longé par un grand fleuve.
C'était une sorte de camp de scouts. Je devais partir, mais avant il fallait préparer un foulard enroulé pour une petite fille, trop petite pour le faire elle-même. Un garçon plus âgé me montrait : d'abord deux noeuds aux extrémités, fines et souples, qu'on noue devant le cou. Et puis la partie centrale qu'il fallait enrouler autour de longues brindilles trouvées dans des arbustes, pour rigidifier le foulard. Le camp était aussi un camp de réfugiés, de passage. Le fleuve qui le longeait était gris et puissant (il avait un nom allemand). Il était très pollué, avec des sortes de bancs d'huile jaunâtre, et en plongeant et en nageant sous l'eau, j'avais fait quelque chose, dérangé un équilibre, et l'huile s'était mêlée à l'eau, ce qui avait rendu trouble le fleuve entier. La vie était devenue difficile pour les poissons et les plantes, et j'étais tourmentée de cette erreur. Avais-je voulu le purifier ? De toute façon il était trop tard pour revenir en arrière. Peut-être un jour trouverait-on une solution ....ça me dépassait.
Je venais d'avoir un enfant, mais je ne parvenais pas à me souvenir de sa date de naissance (21 ou 22 août ?). Il était très petit, né depuis quelques semaines. L'accouchement avait été facile : j'avais attendu mon tour pour entrer dans la salle de travail, après d'autres femmes du camp. Je me promenais en le portant devant moi, sa tête dans le creux de ma main - il semblait tranquille.
Je devais partir avec ce petit enfant, m'occuper de lui désormais, ne pas oublier. Il fallait dire adieu à cet endroit.

vagues, les vagues d’âges
se suivent et se recouvrent
comme les tuiles de la mer
dans un lieu fait pour revivre
entouré de frontières
aisées à franchir.
je laisse dans ta main de fillette
la tige primitive
tresse-la
qu’elle soit comme un faisceau de preuves
de tout ce qui fut vécu
- et pour toi la preuve
que tu es venue, que tu restes ici à ton tour,
initiée.

les erreurs, les fautes,
la place commune,
et voir renaître.


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