Noïades

par (kelig), dimanche 10 mai 2015, 23:13 (il y a 3282 jours) @ (kelig)

Je songe comme en pleine mer, à vingt mille des rives, largué à la baille. Aux vagues chaloupes, ballottent, tantôt balancent dans les creux, tantôt font croire à leurs cimes, éphémères. Mini tourbillonnantes, m'entraînent parmi les plis. Quelques mouettes rient des ébats à grands éclats stridents, tournoyant dans les airs, je respire par intermittence nageant dents de scie. je sens le froid et le chaud - touchant proche, eau et sel au corps jusqu'à l'intérieur de la bouche, les yeux noyés. Quels temps fait-ils ? Me demande une nouvelle fois. Entrevue de nuages transparents et lactés, au bleu flouté, avec un soleil fêlé, double. Descendue de la nuit, apparaissent des confins du cosmos les îlots d’étoiles scintillantes, tels des archipels lointains, pacifiques, disséminés en signes mouvants mystérieux avec - imagine - une vénus bergère lumineuse et familière comme guide et des croissants s’élargissant et refluant chaque nouvelle lune jusqu’à former un dessous de hanches de femme, ou encore un sein rond et plein, et aussi un visage. Et des animaux parmi les cieux. Un voyage une Odyssée une permission de rêver dans les visions de ciel mouvant, dans l'immensité, avec une vue grossie puis rétrécie et compagnie, au microscope macroscopique télescopant l’imaginaire. Je suis les marées montantes et descendantes au gré des désirs parmi les algues détachées des rochers. Loin de penser les vents soufflant large. Musique allant venant en toute liberté. Écoutée en transports, hypnotisé à sa merci. N’en croyant pas mes oreilles, au bord d'être parti pour infinir. Pénétré entière, répondant mu par. Orienté vers celles en tous sens, en correspondances des multiples voies d'ambivalence. D’étranges formes naissantes en flots sous mélodie. Flammes d’eau, enroulées, tourbillonnantes, ondulantes parmi l’invisible. Me laisse entraîné par des sirènes si belles, allant d’écume comme sur la neige, suivant un sillage bleu maritime. Tout proche de me laisser noïer, d'amourir en barrière de Corail - un prénom au désir intime à la fibre mémorielle en cellule immortelle - échoué à l'île pacifique un vendredi sain de vie sauvage tel un Robinson Crusoé, amoureux d'une femme en poésie.

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