actu août 2014

par zeio, dimanche 03 août 2014, 01:00 (il y a 3554 jours) @ konsstrukt

Je suis d'accord avec ce que tu dis sur le vie qui émane des textes.
Dans les textes et livres que j'aime il y a cette sensation d'une chose qu'on dérange/anime et qui rend des flammes.
Beaucoup d'auteurs ont exprimé l'idée que pour rendre sa
création vivante il fallait mettre sa propre peau sur la table.
C'est un travail chamanique en quelque sorte.
Libidinal.


Sinon je trouve que cette suite s'abandonne à des idées plutôt faciles, trop peut-être comme les civilisations crépusculaires qui méprisent tout ce qu'il y a de vivant. C'est tout à fait vrai, aux niveaux personnels aussi. Mais ça me semble déjà lu mille fois.

Dans ces textes on sent comme une volonté de revenir au basique (valeur du travail, discipline, vie), c'est tout à fait valable mais je trouve que curieusement, ils n'ont pas tant de vie ou de niaque comme tu dis, comparé à d'autres textes de toi. Manque une certaine rage, les roues tournent un peu dans le vide pour le coup. Une certaine inertie. Peut-être pas assez condensés. Ils ne sont pas aussi bien écrits par ailleurs. D'habitude il t'arrives de lâcher les lests, qui retombent en faisant un bruit écrasant, éparpillant sur le sol des tracts avec marqué "vivre" dessus. Cette fois, c'est (de mon point de vue) comme des lâchers de ballons qui vont se perdre dans l'atmosphère et qu'on ne verra pas ou de loin.

Quelque part si tu écris "vous me direz si j'ai perdu la niaque ou pas" c'est que tu as une petite idée ou au moins un petit doute.
Ils sont aussi moins narcissiques et nihilistes je crois.

Reste que, comme j'ai, dit, j'adhère sur le fond les idées soulevées sont toutes valables vraiment, mais elles manque de charges, de détonations d'angoisse ou de style (dans le sens où je l'avais exprimé l'autre fois).
Il y a toujours cet humour sous-jacent présent, mais là encore, diminué.


En fait, histoire d'aller un peu plus loin, j'y sens comme une tentative de revenir à un état de vitalité adolescente mais qui ici sonne faux. Des tournures comme "moi en ce moment", "y a des copains qui", on a l'impression que tu as mis un manteau trop court. Ça sonne comme une peau jeune déjà ridée. Je trouve, mais là c'est mon avis tout à fait subjectif, que l'extrémité de cette adolescence de la forme est cousue de fil blanc et ne te vas pas tant que ça. On sent une maturité profonde dont tu n'as pas laissé passer la tête hors de l'eau. Je trouve que tu es beaucoup plus fort quand tu laisses passer au-dessus du mur cette maturité de pensées et de visions, et de style (toujours pareil, par style j'entends : voix, pas le costume) que tu détiens pourtant et qui est vraiment capable de bêcher la terre.

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