TABULA RASA (del sol)

par 413, mercredi 06 août 2014, 15:14 (il y a 3545 jours)

Il faudrait que tout le monde doute, et nous ne douterions pas les uns des autres. Aussi vais-je encourager l’examen, la recherche d'une vérité, certes, mais de cette impuissance face à toute forme d’absolu que nous avons. Presqu'un éloge de l'échec avoué, vais-je faire sous peu. Sisi

La vérité recherchée frénétiquement fatigue très vite, et, au final, anihile tout examen méthodique. La vérité précède la critique. On sait sans y être préparé ; on en ressort violé, vierge à chaque coup du sort, et tout cela va trop vite.



Nous sommes, je pense, dans une époque ultra-mystique, presque prophétique ; à la fois dans l’ensemble et dans l’individualité de chacun. L’orient est à nouveau l’Orient des romantiques: la base du fantasme romanesque, d’un ailleurs qui sauverait de la monotonie des temps, de sa dénaturation et de l'obscurantisme ou du cynisme ambient.



- D’où peut-être ce besoin d’afirmation religieuse incontrôlable, qui va jusqu’à infiltrer le discours politique. Et là où nous devrions être critiques et vigilants face au déluge d’informations qui nous bombardent AUTANT par la télé, QUE PART internet (j’insiste sur ce point), là où nous devrions rester sceptiques, indifférents, presque, nous nous engouffrons tête première dans tout ce qui crie le plus fort, le plus vibrant, le plus prophétiquement braille que le monde est laid, «à cause des autres»..



On veut du sincère ! On ne doute pas d’un homme qui hurle. Bref. J’en reviens au doute: il est toujours curieux de voir que cette «ultra-moderne solitude» (big up !) a comme des relents de nombre d’or, ou de vérités cachées. Je rencontre de plus en plus de jeunes (comme moi) qui, soudain, se prennent d’un élan révolutionnaire disproportionné et totalement passionné ; le genoux tremble, le débit augmente, la voix monte - monte ! - et l’oeil est brillant. Et de se retrouver face à un être qui, hier, vivait simplement dans une réalité confortable, et qui, aujourd’hui, sous l’avalanche d’informations contradictoires, sous le tonnerre des dénonciations et anti-dénonciations et anti-anti-dénonciations, ne croie plus mais SAIT, quelque part au milieu d’un désert affectif.



Et ce savoir est friable, car il se base sur un sentiment, un affect justement, de désapointement général, sur un malaise latent, souvent étranger à ce savoir. C’est le corps qui veut savoir, c’est instinctif (sensuel), donc privé d’examen (ou celui-ci vient après (...et dieu inventa le collabo)),.



- Je reparle du corps car il faut bien insister sur ce rapport à la peau, à l’enveloppe d’un individu. Je disais y'a pas long que l’ultime rempart entre nous et la folie, c'est la peau, et je maintiens cette position. - Le doute est à prendre sur la peau, le doute c’est ressentir un vent chaud dans un froid polaire, c’est un frisson glacé en plein cagnard ; c'est une erreur de jugement ; c’est une illusion d’optique, une faille dans la compréhension de la réalité globale vécue individuellement. Les sens nous trompent, et comme nous appréhendons tout par nos sens, ressentir c’est se tromper (C’est un parti pris, et ce sophisme est absoluement contestable. Merci Pessoa.)



Bref.



D’où le doute, à chaque instant, le psychotique ne sortira jamais de sa psychose car il ne doute plus de la réalité de ses visions, il n’a plus de limites, de remparts entre le fantasme et le réel, comme un enfant qui croit disparaître sous sa frange, ou en fermant les yeux ; il n’a plus de peau, il fuit de lui-même et c’est un écoulement terrible ; le doute permet de rester debout - enraciné, même - lorsque le vent nous pousse vers ce qu’il veut. Il faut «se prendre la tête», même entre ses mains parfois, il faut savoir souffrir, savoir aimer, savoir boire, savoir acheter même, savoir se battre, savoir offrir un cadeau à sa fille, et savoir souffrir encore, et savoir être en colère, savoir se détester ou bien s’avoir tout simplement. - Il faut savoir ce que l’on fait, et lorsqu’on ne doute plus, on ne sait plus ce que l’on fait. On perd sa liberté quand on choisit trop vite de savoir, lorsqu’on retire sa peau d'un coup, ses remparts, et que l’on sort à découvert pour la beauté du bruit des balles, de l'héroïque, ou de ce qu’on en dit ; pour un fantasme ; pour assouvir un besoin très enfantin de se vider, et d’ouvrir une barrière vers le pays des roses, des bleus, des bleus marine et des rouge-sang, vers le pays des Merveilles. La réalité est un rêve que personne ne partage. Réveillez-vous ok, mais n'ouvrez pas les yeux d'un coup.

TABULA RASA (del sol)

par casimir, vendredi 08 août 2014, 01:45 (il y a 3543 jours) @ 413

du descartes, mais en bien mois intelligent

TABULA RASA (del sol)

par casimir, vendredi 08 août 2014, 01:56 (il y a 3543 jours) @ 413

J'affirme, religieusment, ma croyance aux dogmes catholiques

TABULA RASA (del sol)

par zeio, vendredi 08 août 2014, 17:19 (il y a 3543 jours) @ casimir