nt
après une journée où on a été seule
enfin quelque chose se raccorde. je te retrouve enfant de moi, de mon plus véritable enfant de ma voix de la
solitude seule
je me re-
pose et me
trouve et toujours dans cet espace
Blanc, si grand o pause
amplitude sans écho, coton blanc de nouveau-né.
s’asseoir en équerre, laisser de l’autre côté de la baie le croissant de lune
la table est faite de mosaïque froide
le vent est tombé.
tout est en vie.
enfin quelque chose se raccorde. je te retrouve enfant de moi, de mon plus véritable enfant de ma voix de la
solitude seule
je me re-
pose et me
trouve et toujours dans cet espace
Blanc, si grand o pause
amplitude sans écho, coton blanc de nouveau-né.
s’asseoir en équerre, laisser de l’autre côté de la baie le croissant de lune
la table est faite de mosaïque froide
le vent est tombé.
tout est en vie.
correction
après une journée où j’ai été seule
enfin quelque chose se raccorde - je me retrouve
enfant de moi, de ce qui est véritable
enfant de ma voix de la
solitude
seule
je me repose
et me trouve
et toujours dans cet espace
Blanc, si grand - pause
amplitude sans écho, coton blanc de nouveau-né.
s’asseoir en équerre, laisser de l’autre côté de la baie le croissant de lune
la table est faite de mosaïque froide
le vent est tombé
et tout est en vie.
enfin quelque chose se raccorde - je me retrouve
enfant de moi, de ce qui est véritable
enfant de ma voix de la
solitude
seule
je me repose
et me trouve
et toujours dans cet espace
Blanc, si grand - pause
amplitude sans écho, coton blanc de nouveau-né.
s’asseoir en équerre, laisser de l’autre côté de la baie le croissant de lune
la table est faite de mosaïque froide
le vent est tombé
et tout est en vie.
correction
J'aime beaucoup. TU as bien fait d'épurer encore plus dans cette deuxième version. Une épure, oui, une relation à l'instant "blanc" que ton écriture essaiera toujours de saisir, comme un sursaut d'intelligence qui passe surtout par le corps, la position dans l'espace (ce "corps en équerre"), et une tendance à la métaphore discrète, juste. "Et tout est en vie", cette fin me plaît aussi. Bref. Bon pour moi.
correction
j'ai écrit et posté ça assez vite, parce que j'étais saisie par ce ressenti (se retrouver soi-même), et paradoxalement, certaines choses pouvaient paraître artificielles.
Je regrette que Florian ait retiré ce qu'il avait posté juste après, qui peut-être se moquait ("je me tranche le citron") mais qui était bien, intéressant.
je me pose la question : comment écrire et vivre avec les autres à la fois ? Est-ce qu'il n'y a pas une sorte d'incompatibilité latente, pour moi ? et qu'est-ce que ça signifie ?
Je regrette que Florian ait retiré ce qu'il avait posté juste après, qui peut-être se moquait ("je me tranche le citron") mais qui était bien, intéressant.
je me pose la question : comment écrire et vivre avec les autres à la fois ? Est-ce qu'il n'y a pas une sorte d'incompatibilité latente, pour moi ? et qu'est-ce que ça signifie ?
...
le passé s’éloigne à toute vitesse, se dévitalise.
on doute de lui c’est comme un roman lu il y a longtemps
dont on a oublié la fin, qu’on ne relira même pas
parce qu’il n’était pas si inépuisable, ni fort.
l’avenir met son curseur pas très loin du bout de la règle.
c’est avec le présent que j’ai maintenant à faire
la femme du présent, que je suis devenue.
jamais je n’ai senti cela.
c’est comme si j’étais un animal, un animal bien précis.
une chatte borgne qui aime se tenir
sur un muret ombragé à l’affut de ce qui passe
une vache ou un taureau dont l’oreille porte un numéro en plastique.
sa vie, son existence, est un intervalle du temps
aucune autre chatte aucune autre vache n’est la même.
aucun autre corps n’est
ni n’a été
ni ne sera
ce corps-là
on doute de lui c’est comme un roman lu il y a longtemps
dont on a oublié la fin, qu’on ne relira même pas
parce qu’il n’était pas si inépuisable, ni fort.
l’avenir met son curseur pas très loin du bout de la règle.
c’est avec le présent que j’ai maintenant à faire
la femme du présent, que je suis devenue.
jamais je n’ai senti cela.
c’est comme si j’étais un animal, un animal bien précis.
une chatte borgne qui aime se tenir
sur un muret ombragé à l’affut de ce qui passe
une vache ou un taureau dont l’oreille porte un numéro en plastique.
sa vie, son existence, est un intervalle du temps
aucune autre chatte aucune autre vache n’est la même.
aucun autre corps n’est
ni n’a été
ni ne sera
ce corps-là
correction
tiens, moi aussi... je me pose cette question depuis un bout et/ou essaie de composer avec...et je trouve ça extrêmement difficile.
correction
d'autant plus difficile que "se retirer" des autres c'est quand même perdre l'essentiel du courant, aussi.
correction
oui, du courant de vie (général) aussi, et ça vient mettre en contradiction ou se mettre en opposition avec le courant de vie à soi, du moins pour moi c'est l'impression ou le sentiment, comme un grand tiraillement. autrefois je me levais à 4h du matin pour avoir au moins trois heures pour écrire tous les jours, mais là oubliez ça, c'est impossible, faudrait que je m'enfuis je ne sais où... que je m'enferme dans une pièce capitonnée barrée de l'intérieur ! hahahimpossible (découragée)
je n'ai même pas envoyé mon manuscrit encore — entends-tu mon hurlement intérieur ?
je n'ai même pas envoyé mon manuscrit encore — entends-tu mon hurlement intérieur ?
correction
j'aime bien ce que tu files là
(je sais je parle pas beaucoup)
(je sais je parle pas beaucoup)
correction
le forum est en mode torpeur estivale...
correction
c'est bien vrai.
...
l’image d’une géode.
autour, le monde immense dans lequel elle est prise, enchâssée, un monde en mouvement de roches métamorphiques, plein de beautés et de menaces, plein de choses inconnues, d’infinités de façon de les voir, de les décrire, un monde qui peut-être est entré dans une catastrophe ou s’hypnotise sur elle. une impression d’accélération vraie ou fausse, de chagrin impuissant, d’effroi, de joie fausse, de faux plaisirs.
mais aussi d’un éternel bouillonnement, recommencement.
plus près du centre, entourant le noyau et la cavité centrale, c’est comme la chair d’une pêche : les proches, les autres, les actes, la vie diurne. La vie d’une femme, encore forte, qui doit penser à pas mal de choses pour les autres, ne rien oublier, et comme c’est facile finalement, cette préoccupation toujours renouvelée, cet oubli de soi. Cette chair du fruit c’est en tout cas ce qui est vivable, palpable, visible, aimable, ce qui a un sens évident. peut-être c’est la seule chose qui devrait vraiment compter.
mais il y a aussi un noyau, brun et râpeux, presque noir. quelque chose de coupable et de manquant, une honte de soi qui vous saisit au réveil, une géode, oui. triste et souvent mauvaise. et au centre, dans une forme de liquide, un embryon qui voudrait naître, qu’on aime.
autour, le monde immense dans lequel elle est prise, enchâssée, un monde en mouvement de roches métamorphiques, plein de beautés et de menaces, plein de choses inconnues, d’infinités de façon de les voir, de les décrire, un monde qui peut-être est entré dans une catastrophe ou s’hypnotise sur elle. une impression d’accélération vraie ou fausse, de chagrin impuissant, d’effroi, de joie fausse, de faux plaisirs.
mais aussi d’un éternel bouillonnement, recommencement.
plus près du centre, entourant le noyau et la cavité centrale, c’est comme la chair d’une pêche : les proches, les autres, les actes, la vie diurne. La vie d’une femme, encore forte, qui doit penser à pas mal de choses pour les autres, ne rien oublier, et comme c’est facile finalement, cette préoccupation toujours renouvelée, cet oubli de soi. Cette chair du fruit c’est en tout cas ce qui est vivable, palpable, visible, aimable, ce qui a un sens évident. peut-être c’est la seule chose qui devrait vraiment compter.
mais il y a aussi un noyau, brun et râpeux, presque noir. quelque chose de coupable et de manquant, une honte de soi qui vous saisit au réveil, une géode, oui. triste et souvent mauvaise. et au centre, dans une forme de liquide, un embryon qui voudrait naître, qu’on aime.
...
j’ai aimé quand Houellebecq a dit que la qualité qu’il admirait le plus maintenant c’est la bonté. je suis d’accord avec lui, moi aussi j’admire maintenant plus que tout la bonté.
mais quand on dit ça, cette admiration, c’est qu’on se rend compte à quel point on en manque.
on sait aussi qu’on n’y est pour rien.
la bonté profonde, comme la beauté, c’est un don.
on peut faire comme si on l’avait et c’est déjà quelque chose, cet effort, cette tension, cette dissimulation lucide, ce souci de ne pas nuire, ces actes bienveillants.
mais le courant de la bonté, on le reçoit ou pas, en naissant, en vivant. ça vient avec le fait d’être aimé, d’aimer en retour. c’est présent dans le visage, les actes, et ne demande aucun effort.
c'est comme une ombre lumineuse où les autres peuvent se reposer.
mais quand on dit ça, cette admiration, c’est qu’on se rend compte à quel point on en manque.
on sait aussi qu’on n’y est pour rien.
la bonté profonde, comme la beauté, c’est un don.
on peut faire comme si on l’avait et c’est déjà quelque chose, cet effort, cette tension, cette dissimulation lucide, ce souci de ne pas nuire, ces actes bienveillants.
mais le courant de la bonté, on le reçoit ou pas, en naissant, en vivant. ça vient avec le fait d’être aimé, d’aimer en retour. c’est présent dans le visage, les actes, et ne demande aucun effort.
c'est comme une ombre lumineuse où les autres peuvent se reposer.
...
En train, sur une assez longue durée, une sorte de zone industrielle avec ces énormes bâtiments préfabriqués qui se ressemblent, les gazons cernés de bordures de ciments, les sigles, les drapeaux qui pendent aux mâts. Quelqu’un est venu taguer ces grands murs de tôle, d’énormes lettres molles pas très belles, un travail sans inspiration où il s’agit surtout de laisser sa trace, et c’est fait avec beaucoup de persévérance car il y en a sur au moins un kilomètre. La peinture employée est en partie argentée, qui reluit et brille dans la lumière atténuée et presque horizontale. Du coup c’est beau, surtout que les feuilles des peupliers tout autour luisent de la même manière en s’agitant dans le vent. Le train passe, on arrive à (...) bientôt, on a quitté la végétation méditerranéenne pour une épaisseur plus verte d’arbres et de talus où les mauvaises herbes dressent de grandes hampes. Bientôt elle vont grainer. Je reviens chez moi.