profession de foi
comme si je pouvais prendre des mots
les jeter sur le papier
et faire quelque chose de beau
les gens diraient c'est bien c'est
comme si les mots étaient vivants
et depuis des années je fais comme si
écrire à partir de
voir fleurir un lotus dans l'ordure
étaient des occupations justifiées
pour archiver des perceptions
je fais avec peu je me protège du bruit de tout
ce qui est écrit sur la pierre repose dans le végétal
les convulsions du monde ne me concernent pas
la poésie nous apporte du bien à tous
sauf si quelqu'un a d'autres motifs pour s'en servir
les jeter sur le papier
et faire quelque chose de beau
les gens diraient c'est bien c'est
comme si les mots étaient vivants
et depuis des années je fais comme si
écrire à partir de
voir fleurir un lotus dans l'ordure
étaient des occupations justifiées
pour archiver des perceptions
je fais avec peu je me protège du bruit de tout
ce qui est écrit sur la pierre repose dans le végétal
les convulsions du monde ne me concernent pas
la poésie nous apporte du bien à tous
sauf si quelqu'un a d'autres motifs pour s'en servir
profession de foi
Ce poème (que j'ai déjà lu quelque part) peut en première impression sonner comme un aveu d'échec ("comme si je pouvais...", "depuis des années je fais comme si"...), pourtant, subtilement, derrière ce "rideau" trompeur on devine un sentiment guerrier. Ce qui le rend profond et rempli d'implications subtiles. Ce sentiment je trouve est surtout concentré dans cette ligne "ce qui est écrit sur la pierre repose dans le végétal" qui est un retournement du monde, une transfiguration, la recherche d'une impossible unification des contraires (la pierre et le végétal) qui annonce un dépassement de la réalité : "les convulsions du monde ne me concernent pas".
Ce geste (déposer les armes ordinaires, avouer un "échec" avant d'empoigner des armes invisibles de poète) me rappelle Pessoa.
Ce geste (déposer les armes ordinaires, avouer un "échec" avant d'empoigner des armes invisibles de poète) me rappelle Pessoa.
profession de foi
Quelques extraits de Pessoa en échos. Désolé par avance, si je suis dans l'erreur. Mais je crois qu'il y a un parallèle.
J’emporte avec moi la conscience de ma défaite, comme l’étendard d’une victoire.
J'ai toujours été un rêveur ironique, infidèle à mes promesses intérieures. J'ai toujours savouré — étant autre, et étranger — la déroute de mes songes, spectateur fortuit de ce que j'avais cru être. Je n'ai jamais ajouté foi à cela même en quoi je croyais. J'ai rempli mes mains de sable, auquel j'ai donné le nom de l'or, et puis j'ai rouvert les mains et je l'ai laissé s'échapper. La phrase était mon unique vérité. Une fois la phrase dite, tout était accompli, le reste n'était que du sable, comme il l'avait toujours été.
L’infini se trouve dans une cellule comme dans le désert. La tête appuyé sur une pierre, on dort d’un sommeil cosmique.
J’ai toujours trouvé que le plus grand mérite consistait à obtenir ce qui est hors d’atteinte, à vivre là où l’on est pas, à être plus vivant une fois mort que de son vivant – à obtenir, enfin, quelque chose d’impossible, d’absurde, et à surmonter, comme autant d’obstacles, jusqu’à la réalité du monde.
J’emporte avec moi la conscience de ma défaite, comme l’étendard d’une victoire.
J'ai toujours été un rêveur ironique, infidèle à mes promesses intérieures. J'ai toujours savouré — étant autre, et étranger — la déroute de mes songes, spectateur fortuit de ce que j'avais cru être. Je n'ai jamais ajouté foi à cela même en quoi je croyais. J'ai rempli mes mains de sable, auquel j'ai donné le nom de l'or, et puis j'ai rouvert les mains et je l'ai laissé s'échapper. La phrase était mon unique vérité. Une fois la phrase dite, tout était accompli, le reste n'était que du sable, comme il l'avait toujours été.
L’infini se trouve dans une cellule comme dans le désert. La tête appuyé sur une pierre, on dort d’un sommeil cosmique.
J’ai toujours trouvé que le plus grand mérite consistait à obtenir ce qui est hors d’atteinte, à vivre là où l’on est pas, à être plus vivant une fois mort que de son vivant – à obtenir, enfin, quelque chose d’impossible, d’absurde, et à surmonter, comme autant d’obstacles, jusqu’à la réalité du monde.
profession de foi
Le début de la préface de Pierre Legendre à un livre consacré à Andreï Tarkovski
profession de foi
élève zeio
14,5/20 pour le commentaire de texte
et rangez moi cette pipe à crack
on ne fume pas les murs de l'établissement
14,5/20 pour le commentaire de texte
et rangez moi cette pipe à crack
on ne fume pas les murs de l'établissement
profession de foi
Je chasse le dragon dans la lézarde du mur