bibi et les guenons
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Le toubib me signala que je courrais un risque en écrivant sur un thème qui attisait l’anxiété et son cortège de maux associés. Sa réaction était sans surprise. Le danger, effectif. Dans les premiers temps, il se manifestait de façon quasi systématique, quoique selon une intensité variable. Le malaise atteignait son apogée lorsque j’estimais que l’expression produite n’était pas à la hauteur de la visée initiale. Je m’étais confronté au chaos sans parvenir à lui conférer une forme satisfaisante. Cela revenait à perdre le combat dans l’arène symbolique, après avoir échoué dans la réalité. Les émotions que j’avais impudemment réveillées entamaient une existence indépendante de ma volonté. Pire, elles s’activaient dans une direction résolument contraire au dessein d’origine. Faute de les contrôler, je dénombrais les douleurs. Leur dynamique s’avérait circulaire et dotée de dents pointues. Si encore elles s’étaient contentées de poursuivre un travail de sape isolé… Mais non. Elles conviaient d’autres affres, telles des amies enthousiastes qui se téléphonent pour s’inviter à la fête. Ces hôtes en sollicitaient à leur tour de plus anciens, en revisitant le passé de loin en loin. Elles remontaient ainsi jusqu’à la petite enfance, puis déployaient leur zèle au-delà. Elles grimpaient, avec l’agilité de guenons rébarbatives dans l’arbre généalogique de bibi et contactaient jusqu’aux ancêtres les plus reculés. Elles recueillaient les souffrances, les terreurs et les larmes accumulées depuis les balbutiements de la préhistoire. J’héritais de cette collection prodigieusement sévère. Abominable présent biographique et trans-générationnel. Désastre multimillionnaire livré directement du cerveau reptilien à son voisin limbique. Alors, j’avais beaucoup à faire pour survivre.
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Le toubib me signala que je courrais un risque en écrivant sur un thème qui attisait l’anxiété et son cortège de maux associés. Sa réaction était sans surprise. Le danger, effectif. Dans les premiers temps, il se manifestait de façon quasi systématique, quoique selon une intensité variable. Le malaise atteignait son apogée lorsque j’estimais que l’expression produite n’était pas à la hauteur de la visée initiale. Je m’étais confronté au chaos sans parvenir à lui conférer une forme satisfaisante. Cela revenait à perdre le combat dans l’arène symbolique, après avoir échoué dans la réalité. Les émotions que j’avais impudemment réveillées entamaient une existence indépendante de ma volonté. Pire, elles s’activaient dans une direction résolument contraire au dessein d’origine. Faute de les contrôler, je dénombrais les douleurs. Leur dynamique s’avérait circulaire et dotée de dents pointues. Si encore elles s’étaient contentées de poursuivre un travail de sape isolé… Mais non. Elles conviaient d’autres affres, telles des amies enthousiastes qui se téléphonent pour s’inviter à la fête. Ces hôtes en sollicitaient à leur tour de plus anciens, en revisitant le passé de loin en loin. Elles remontaient ainsi jusqu’à la petite enfance, puis déployaient leur zèle au-delà. Elles grimpaient, avec l’agilité de guenons rébarbatives dans l’arbre généalogique de bibi et contactaient jusqu’aux ancêtres les plus reculés. Elles recueillaient les souffrances, les terreurs et les larmes accumulées depuis les balbutiements de la préhistoire. J’héritais de cette collection prodigieusement sévère. Abominable présent biographique et trans-générationnel. Désastre multimillionnaire livré directement du cerveau reptilien à son voisin limbique. Alors, j’avais beaucoup à faire pour survivre.
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bibi et les guenons
Je trouve ce texte excellent, et il me parle, en plus.
bibi et les guenons
Peut-être en écho, la découverte annoncée aujourd'hui d'une nouvelle espèce de type Homo
http://www.bbc.com/news/science-environment-34192447
http://www.bbc.com/news/science-environment-34192447
bibi et les guenons
"Supercherie du style : donner aux tristesses usuelles une tournure insolite, enjoliver des petits malheurs, habiller le vide, existerpar le mot, par la phraséologie du soupir et du sarcasme".
Cioran
Cioran
bibi et les guenons
C'est juste.
J'avoue avoir pris le texte au premier degré, tant pis si je me plante sur la volonté de l'auteur il me convient de cette façon.
J'avoue avoir pris le texte au premier degré, tant pis si je me plante sur la volonté de l'auteur il me convient de cette façon.
bibi et les guenons
Saluons le tour de force de nos ancêtres. Ils obtenaient déjà des résultats miraculeux en l'art de la chirurgie esthétique exécutée au silex !
bibi et les guenons
L'a pas l'air commode, le nouvel ancêtre...