poeme
où nous nous enterrons
nous restons calmes devant la fenêtre close
tandis que le silence fait de petites entailles
transversales
sur nos lèvres
puis il nous coupe la langue — lentement
il pleut
les gouttes frappent
écrasent sur le verre
mille mots
cent cris
que nous n'avons pas
dits
que nous ne dirons plus jamais
le sang monte dans nos yeux
et nous pleurons à l'intérieur de nos enveloppes de peaux
pleurons des lacs assoiffés
de nuit
de désertions
qui resteront derrière nos dents
quelqu'un passe
derrière nous
prend nos poignets translucides où courent
nos veines
bleues et vertes il les presse
quelqu'un attache
de minuscules croix
de bois autour de nos cous
(ce ne sont pas des x dans les cases des jours
ce ne sont pas des christ crucifiés)
ainsi nous portons sur la poitrine
tous nos gestes abandonnés
et nos échecs
pèsent
et nos échecs pèsent
comme le pied pèse
sur la motte noire
où nous nous enterrons le coeur
immobiles
nous restons calmes devant la fenêtre close
tandis que le silence nous fait de petites entailles
nous restons calmes devant la fenêtre close
tandis que le silence fait de petites entailles
transversales
sur nos lèvres
puis il nous coupe la langue — lentement
il pleut
les gouttes frappent
écrasent sur le verre
mille mots
cent cris
que nous n'avons pas
dits
que nous ne dirons plus jamais
le sang monte dans nos yeux
et nous pleurons à l'intérieur de nos enveloppes de peaux
pleurons des lacs assoiffés
de nuit
de désertions
qui resteront derrière nos dents
quelqu'un passe
derrière nous
prend nos poignets translucides où courent
nos veines
bleues et vertes il les presse
quelqu'un attache
de minuscules croix
de bois autour de nos cous
(ce ne sont pas des x dans les cases des jours
ce ne sont pas des christ crucifiés)
ainsi nous portons sur la poitrine
tous nos gestes abandonnés
et nos échecs
pèsent
et nos échecs pèsent
comme le pied pèse
sur la motte noire
où nous nous enterrons le coeur
immobiles
nous restons calmes devant la fenêtre close
tandis que le silence nous fait de petites entailles
poeme
le cristal de ta soif s'est brisé sur tes lèvres
poeme
c'est très très bien ca
ainsi nous portons sur la poitrine
tous nos gestes abandonnés
j'aime moins la fin du poème par contre
ainsi nous portons sur la poitrine
tous nos gestes abandonnés
j'aime moins la fin du poème par contre
poeme
! garde cette courte ligne julienb, elle est trop belle
vraiment trop belle
merci de
vraiment trop belle
merci de
poeme
la fin , le pied sur le coeur ?
poeme
cela me rappelle Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire
d'Apo
d'Apo
poeme
Pas mal du tout. J'ai aimé le côté fragmenté, et pourtant maîtrisé puisque les entailles du début reviennent à la fin. Les métaphores sont assez immédiates, en bref, tu ne dis pas n'importe quoi, on le sent, on sent le sens. L'équilibre réflexion/image est réussi. Un bon poème, quoi.
poeme
merci beaucoup p.a. pour ta lecture, ça fait du bien de lire ton commentaire. je le dis dans le sens où tu lis, tu lis vraiment. ce texte (parmi d'autres qui ne sont pas ici) est un préparatoire et fait partie d'une recherche - ce sera long - pour un projet nº7 (livret de poemes) et justement fragments.
merci encore
merci encore
poeme
"du coup" je place julienb en égalité avec "Apo" ;)
hoOoº
hoOoº
poeme
J'aime bien les deux
poeme
ce qui me frappe dans beaucoup de tes poèmes, c'est la façon dont le corps souffrant, démembré, tailladé, éviscéré, baigne dans une tendresse océanique, offerte.
poeme
Il est très beau et tu as un grand talent.
poeme
étonnement/s
c'est une curieuse beauté sans doute, je suis vraiment étonnée que tu la laisses "approcher"
je ne sais pas pour le talent, je ne veux pas penser à ça, j'essaie d'atteindre quelque chose
merci jambon
c'est une curieuse beauté sans doute, je suis vraiment étonnée que tu la laisses "approcher"
je ne sais pas pour le talent, je ne veux pas penser à ça, j'essaie d'atteindre quelque chose
merci jambon
poeme
oui, moi aussi ça me frappe..
je t'ai écrit
je t'ai écrit
poeme
en fait si je refléchis à ce texte plus spécifiquement, les blessures métaphoriques mais cruelles qu'il décrit viennent de l'intérieur, de ce flux puissant de tendresse océanique qui est enfermé, et dont la pression fendillerait la peau, surgirait en larmes de sang, arracherait le coeur. Et donc ces blessures sont d'une certaine façon signe non d'une violence subie mais de la violence sacrée et nécessaire de cette pression intérieure. Comme si l'océan intérieur devait impérieusement rejoindre un océan qui baigne le monde et en était empêché.
Ce sont des blessures qui cherchent une issue, qui parlent.
Et le poème est lui aussi un chant de la guérison, puisqu'il est celui qui "ouvre" la parole, si désespéré qu'il semble..
Ce sont des blessures qui cherchent une issue, qui parlent.
Et le poème est lui aussi un chant de la guérison, puisqu'il est celui qui "ouvre" la parole, si désespéré qu'il semble..
poeme
ha mais tu me renverses ! je suis ravie !
(laissons le truc agir alors)
(laissons le truc agir alors)