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(éloignement)
une nuit m’aspire. une nuit longue de soixante-quinze jours ; elle n’a rien à voir avec le monde. ni le temps de la planète.
soleil ni lune. je suis sans. tu dirais peut-être un égarement, peut-être le Lethée. longer patience et garder la soif.
il y a ce chemin, parfaitement sis entre deux états. ou lieux. ou pensées. in, une chambre s’agrandit.
je n’ai pas besoin de regarder, je sens. je laisse, laisse avec le sentiment fort et clair de la nécessité.
hors d’attention. libre de. éloignement est un don d’espace.
*
je ne regarde pas. j’aime. j’aime l’expansion. la largesse. la chambre qui respire. l’espace se remplissant d’espace.
maison, chambre, lieu d’être.
lieu d’être n’est jamais raison ni territoire, mais le geste donnant. une main ouverte. détendue. qui n’attend rien.
n’est-ce pas une coupe offerte, une poire, un joyau pour toujours.
ainsi l’espace. et ainsi j’ai admiré tes yeux
_________________________________
tiré du carnet de notes n°6, 2015
une nuit m’aspire. une nuit longue de soixante-quinze jours ; elle n’a rien à voir avec le monde. ni le temps de la planète.
soleil ni lune. je suis sans. tu dirais peut-être un égarement, peut-être le Lethée. longer patience et garder la soif.
il y a ce chemin, parfaitement sis entre deux états. ou lieux. ou pensées. in, une chambre s’agrandit.
je n’ai pas besoin de regarder, je sens. je laisse, laisse avec le sentiment fort et clair de la nécessité.
hors d’attention. libre de. éloignement est un don d’espace.
*
je ne regarde pas. j’aime. j’aime l’expansion. la largesse. la chambre qui respire. l’espace se remplissant d’espace.
maison, chambre, lieu d’être.
lieu d’être n’est jamais raison ni territoire, mais le geste donnant. une main ouverte. détendue. qui n’attend rien.
n’est-ce pas une coupe offerte, une poire, un joyau pour toujours.
ainsi l’espace. et ainsi j’ai admiré tes yeux
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tiré du carnet de notes n°6, 2015
nt
Quel plaisir de te lire catrine.
nt
oui.
nt
comme un voyage intérieur sans limite...
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ça me rappelle un vieux poème de moi qui figurera dans un prochain recueil :
la procession
allongée seule dans l'obscurité
tu embrasses le front de la nuit
avec tes lèvres teintées de rouge sombre
les murs de la chambre
s’éloignent infiniment et le froid
extérieur pénètre dans ta chair
il n’y a plus de meubles ou de tentures
seulement un champ de ténèbres nues
au loin un arbre isolé perdu
jette l’écriture de ses branches difformes
dans la clarté bleue de la lune
et les nuages noirs semblent s’accélérer
mais ton cœur bat toujours imperturbablement
le son frêle et distant d’une cloche
s’immisce et résonne dans le silence
accompagné de lueurs fantasques
la procession est bientôt devant l’arbre
visages terreux des villageois
dans la lumière incertaine des torches
l’un d’entre eux conduit une chèvre
attachée au bout d’une corde
le prêtre à face de corbeau
prononce quelques paroles incompréhensibles
et caresse l’écorce de l’arbre
le prêtre à face de corbeau
égorge la chèvre terrifiée
le sang rouge sombre gicle et tombe dans la terre
l’esprit de l’arbre reçoit la vie de la chèvre
et les nuages noirs semblent se disloquer
et ton cœur bat toujours imperturbablement
la chambre est calme et tranquille
tu embrasses le front de la nuit
la procession
allongée seule dans l'obscurité
tu embrasses le front de la nuit
avec tes lèvres teintées de rouge sombre
les murs de la chambre
s’éloignent infiniment et le froid
extérieur pénètre dans ta chair
il n’y a plus de meubles ou de tentures
seulement un champ de ténèbres nues
au loin un arbre isolé perdu
jette l’écriture de ses branches difformes
dans la clarté bleue de la lune
et les nuages noirs semblent s’accélérer
mais ton cœur bat toujours imperturbablement
le son frêle et distant d’une cloche
s’immisce et résonne dans le silence
accompagné de lueurs fantasques
la procession est bientôt devant l’arbre
visages terreux des villageois
dans la lumière incertaine des torches
l’un d’entre eux conduit une chèvre
attachée au bout d’une corde
le prêtre à face de corbeau
prononce quelques paroles incompréhensibles
et caresse l’écorce de l’arbre
le prêtre à face de corbeau
égorge la chèvre terrifiée
le sang rouge sombre gicle et tombe dans la terre
l’esprit de l’arbre reçoit la vie de la chèvre
et les nuages noirs semblent se disloquer
et ton cœur bat toujours imperturbablement
la chambre est calme et tranquille
tu embrasses le front de la nuit
nt
bonjour catrine,
puis-je le mettre sur mon blog ?
puis-je le mettre sur mon blog ?
nt
merci zeio-san, et je te retourne ce plaisir pour tes splendides k.
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j'aime bien les trois premières strophes
ensuite ..ça me parle moins
en tout cas, mes félicitations
ensuite ..ça me parle moins
en tout cas, mes félicitations
nt
merci kelig, mais c'est que des notes, mais si tu veux, pourquoi pas..
nt
nt
hou-hou ;)
nt
oui, je crois bien que oui. ça me fait réaliser que depuis longtemps les trajectoires vers l'incertain et mes moteurs d'écriture allaient vers des extérieurs, pour rejoindre hors, le plus loin possible, comme une expiration ou expansion, et que (c'était jusqu'à maintenant maintenu dans une sorte d'inclarté, ou encore dans un état volontaire de non-conscience...) depuis quelques temps le mouvement se serait inversé, renversant le mouvement en une longue inspiration.. c'est curieux (mais je ne veux pas éclairer ça davantage) (je pense que tu me sais assez pour capter) ;)
nt
"l’espace se remplissant d’espace"
très beau
très beau