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par dh, vendredi 18 décembre 2015, 12:58 (il y a 3061 jours)

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par Claire, vendredi 18 décembre 2015, 18:12 (il y a 3061 jours) @ dh

c'est marrant, je crois que ce sont les trois seuls livres que j'ai lus de théorie sur l'art....j'en ai gardé un souvenir assez vague, en fait. J'ai bien aimé Dubuffet quand il parlait du hasard, le pinceau qui ne va jamais où on veut etc...mais j'ai trouvé assez caricaturale son opposition entre art et culture.

Les théories sur l'art ont les défauts de toutes les théories : elles mettent en lumière un côté des choses et ont tendance à occulter la complexité. Mais ça fait réfléchir, c'est pas mal.

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par dh, samedi 19 décembre 2015, 17:11 (il y a 3060 jours) @ Claire

tu n'as pas aimé mon texte.

tant pis.

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par catr, samedi 19 décembre 2015, 18:39 (il y a 3060 jours) @ dh

perso, suis ambivalante à propos de ce texte, c'est peut-être dû à la manière dont il s'organise, on ne sait pas trop si tu adhères ou pas ou à quoi pourquoi jusqu'où. tiens, mon avis sur ce sujet est que toute théorie sur l'art sert à emprisonner et tuer l'art, et que pour le coup ce n'est pas l'art qui soit un virus mais tout intellectualisme tentant de le "contrôler" ou de le maintenir dans certaines voies... qui le rendrait utile ou récupérable par et pour un système. ce genre de théorie place son instigateur dans une position de pouvoir par rapport à. et à quoi sert-il d'avoir "un pouvoir" sur l'art? si tu me suis, je trouve qu'y a quelque chose de ridicule là dedans parce que la capacité créatrice, en fait toute créativité (qui est expression vivante) est ou serait elle-même une manifestation d'une puissance bien plus remarquable que n'importe quelle forme de pouvoir. je dis ça, je dis rien (comme disait notre julien - qui me manque bien ici) et en connaissance de cause puisque j'ai commis ce péché de la théorie, et crois-moi bien quand je dis que je m'en repends...


bon, je dis tout ça avec une pointe d'ironie et un grain de malice ;)

une émission édifiante et instructive

par dh, samedi 19 décembre 2015, 19:22 (il y a 3060 jours) @ dh

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par catr, samedi 19 décembre 2015, 22:19 (il y a 3060 jours) @ dh

je connaissais d'jà ce projet autour du Général et... bof... mais autour de la minute 51, le plus vieil enregistrement connu, 1860, et particulièrement ce qui est dit ensuite soit trouver ou inventer l'instrument qui permettre d'entendre un paysage, c'est à la fois une idée magnifique et folle, et à mon sens parfaitement poétique — le reste ne me parle pas, ne m'apprend rien sinon que le rappel qu'il faut éviter le plus possible de se croire soi-même, éviter à tout prix de se prendre au sérieux. (mais bon... c'est que mon avis, qui ne vaut que pour moi)

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par Rémy @, mercredi 23 décembre 2015, 00:04 (il y a 3057 jours) @ catr

Ah tiens je vais programmer un programme à qui on donne une image de paysage et qui en tire une musique. Ça n'est pas forcément compliqué et ça peut être rigolo. À suivre.

(Par contre pour décider si une image représente bien un paysage, alors là, pas moyen de le faire par programme... Si on lui donne un portrait à la place, on verra bien ce qui en sort. La machine à entendre les bobines, c'est rigolo aussi, non ?)

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par catr, mercredi 23 décembre 2015, 00:23 (il y a 3057 jours) @ Rémy

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par catr, dimanche 20 décembre 2015, 10:36 (il y a 3059 jours) @ dh

ai réecouté et y a bien quelque chose à propos de l'inadmissible (mais bon la fille et le gars qui en parlent me fatiguent et tout de moi quitte l'enregistrement • j'absorbe pas)... l'affaire autour de l'inadmissible c'est tout de même qu'on ne peut pas véritablement en statuer, l'inadmissible étant à la fois flou et mouvant (subjectif relatif) (et social). l'inadmissible se fond à l'admissible dès que pointe du nez le moindre accord à son sujet, la moindre protoforme de consensus : si tous sont d'accord du fait que n est inadmissible, cette valeur perd tout intérêt... euh.. un exemple concret : si tout le monde était d'accord pour dire que la guerre est inadmissible, la guerre n'aurait plus d'intérêt depuis longtemps, l'acte de guerre se serait fondu, son idée même se serait peu à peu dissoute et jusqu'à se qu'on en parle plus, plus jamais ; le consensus ou l'unanimité quant à son inadmissibilité (alors admise) produirait l'effacement ou l'annulation totale de la notion. alors peut-être que ce ne serait pas tant l'inadmissibilité, ou l'idée d'un inadmissible qui puisse générer du poétique, mais plutôt la résistance naturelle autour de... bien sûr il parle de l'édition, mais ça va bien plus loin que ça... mais bon d'ça j'en parle depuis quinze ans (zut cat, range tes neurones sous l'oreiller...)

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par Rémy @, lundi 21 décembre 2015, 23:49 (il y a 3058 jours) @ catr

Ah oui, l'inadmissibilité comme darwinisme des idées... Chouette concept ! Merci !

une émission édifiante et instructive

par catr, mardi 22 décembre 2015, 01:38 (il y a 3058 jours) @ Rémy

• émission édifiante et instructive

par catr, dimanche 20 décembre 2015, 17:34 (il y a 3059 jours) @ dh

est-ce tu voudrais bien dire ici en quoi, pour toi, cette émission est édifiante et instructive ?
ça m'ouvrirait peut-être à une autre écoute..

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par catr, dimanche 20 décembre 2015, 22:03 (il y a 3059 jours) @ dh

en passant le general instin fait du bruit sur tweeter (pour ceux que ça intéresserait..)

:

kollektive ghost & artistik kommando
- twittémanation du projet GI collectif et interdisciplinaire
#litterature #streetart #etcetera
http://www.lenouvelattila.fr/general-instin/

remue.net/instin

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par zeio @, lundi 21 décembre 2015, 00:50 (il y a 3059 jours) @ catr

Ça a l'air très intéressant, ce projet Général Instin.

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par catr, lundi 21 décembre 2015, 02:02 (il y a 3059 jours) @ zeio

..en regard de ce qui est recherché, et s'il s'y trouve quelques correspondances, certainement. bien que ne s'approchant pas ce que je recherche je suis attentive à ce projet là depuis plusieurs années — j'étais convaincue que vous connaissiez tous ça déjà, d'où mon étonnement du contraire..

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par Rémy @, mardi 22 décembre 2015, 17:56 (il y a 3057 jours) @ catr

J'y trouve une bonne couche de bienpensance et d'animation-cul pour conseil général de gôche, chez cet Instin... Pourtant le nom est génial, il faut bien le dire...

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par catr, mardi 22 décembre 2015, 21:19 (il y a 3057 jours) @ Rémy

suis assez d'accord avec ce que tu dis là, et c'est en partie pourquoi ça ne me rejoint pas tout à fait
(ça n'en enlève pas pour autant quelque intérêt)

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par Claire, dimanche 20 décembre 2015, 18:13 (il y a 3059 jours) @ dh

je me rends compte que j'ai beaucoup de mal avec la pensée abstraite, finalement. Les quelques concepts dont je me sers, je les ai transformés en images, par exemple je vois l'esprit comme une maison, ou un corps, ou un pays.
Je suis d'accord avec ton dernier paragraphe, mais n'est-ce pas une représentation de la pratique artistique qui domine depuis le XIXème siècle ?
En fait, je crois que l'important, justement, ce sont les pratiques (je veux dire ce qu'on fait très souvent). C'est ça qui fait un itinéraire, c'est ça qui nous modifie. Les pratiques que nous avons choisies et celles que nous n'avons pas choisies, tout autant. Et nos pratiques renvoient à ce que nous sommes profondément, elles partent de ce que nous sommes profondément, et nous modifient profondément. C'est au dessous de la pensée. On met des mots là-dessus parce que ça nous fout la trouille de ne rien contrôler, rien comprendre.

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par catr, dimanche 20 décembre 2015, 20:41 (il y a 3059 jours) @ Claire

« On met des mots là-dessus parce que ça nous fout la trouille de ne rien contrôler, rien comprendre. »

oui. et pourtant c'est à partir du moment où on accepte justement de ne rien contrôler et rien comprendre (à partir de cette admission) qu'il se produit véritablement quelque chose ; c'est en renversant ces résistances là que la création ou l'acte de créer existe, génère et exprime (hors de soi) une singularité vivante, communicante

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par Rémy @, mardi 22 décembre 2015, 00:00 (il y a 3058 jours) @ catr

Pah pah pah ah non alors, chuis pas du tout d'accord.

Mais c'est rien de nouveau, Claire et moi on n'est PADACORRE depuis le début sur à quoi sert la cérèbre ni comment on s'en sert.

Moi je suis POUR une cérébration intense et CONTRE l'art décérébré. Çladi, entre cérébration phosphoreuse et prise de tête qui tue, y'a nuance, et du coup, j'ai un peu peur du texte de dh... Il est bien, vous êtes sûres que je peux le lire ?

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par catr, mardi 22 décembre 2015, 01:37 (il y a 3058 jours) @ Rémy

mais non, pas décérébrer, m'enfin, t'es drôle...

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par Claire, mardi 22 décembre 2015, 13:24 (il y a 3057 jours) @ Rémy

Tu sais, les désaccords sont comme les idées, on ne peut pas vraiment compter dessus : ça n'arrête pas de se modifier, c'est plastique et feuilleté.
Ceci dit ce n'est pas de l'art en particulier que je parlais, je parlais des choses qu'on fait de façon répétitive (se lever avec un réveil, écouter de la musique, se laver tous les jours, écrire un poème, manger du pain, se connecter, penser du mal des gens dans la rue, jardiner, s'effacer devant les gens qui sortent dans le métro avant d'entrer, faire un régime...etc...) Je disais que ces pratiques nous modifient, et qu'elles apparaissent, se cristallisent, en réponse à des choses profondes en nous, qui échappent aux concepts, tout comme les changements qu'elles induisent.
Je ne veux pas dire qu'on on ne peut pas conceptualiser à leur sujet, je dis que nous ne conceptualisons pas l'apparition de ces pratiques ni leur effet transformateur.

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par catr, mardi 22 décembre 2015, 17:05 (il y a 3057 jours) @ Claire

toi aussi tu es drôle )))) s'il en est comme ce que tu dis des gestes et petites choses de la vie qui nous font et nous changent (sans que nous puissions conceptualiser - et ce avec quoi j'adhère) ne penses-tu pas qu'il en va de même pour tout acte créatif ? (il me semble bien qu'on avait parlé de ça quelque part dans les pages de délivre) tout geste transforme l'être et l'objet, tout pensée transforme l'être et le réel.


et en tout cas ma réponse, elle, parlait bien d'art

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par Claire, mardi 22 décembre 2015, 19:14 (il y a 3057 jours) @ catr

Oui, bien sûr, je suis partie de la pratique d'un art (pourquoi celui-ci ?) et j'élargissais carrément la réflexion :)

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par Rémy @, mardi 22 décembre 2015, 17:51 (il y a 3057 jours) @ Claire

Hm... Je ne suis pas sûr de voir ce que tu veux dire... Certains de tes exemples sont bien bizarres... On ne fait pas un régime par hasard, il faut bien en décider, et ça se fait en fonction d'une modification espérée : y'a concept ! Laisser descendre avant de monter, si ça n'est pas explicitement transmis aux enfants, ça disparaît, donc il faut bien que ce soit conceptualisé ; et les modifications que ça induit font l'objet de toute une conceptualisation au chapitre "incivilités". Et pour le reste, je veux bien que ça apparaisse et que ça nous change sans qu'on y réfléchisse dans le cas général, mais enfin, c'est justement le cas où on y réfléchit qui nous différencie des bêtes, donc en fin de compte, ça ne doit pas être si rare que ça... Après, savoir si la conceptualisation qu'on trouve tient la route ou pas, c'est une autre question, bien sûr. Mais justement, le pouet c'est l'archétype du gars qui se creuse la tête en vain sur sa pratique, alors c'est quand même un peu à l'envers de s'imaginer qu'écrire des pouems ça se fasse comme ça sans y penser, non ? La poésie ça se fait en y réfléchissant trop, en fait :-)

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par catr, mardi 22 décembre 2015, 21:16 (il y a 3057 jours) @ Rémy

ouinon, il y a un long travail d'apprentissage, de réflexion, de creusage et de je-gratte-ça-jusqu'à-l'os, comme il y a un long travail d'acquisition et d'appropriation de la main, soit la maîtrise et la personnalisation. mais ensuite, dans l'acte de création et son feu, il est nécessaire de faire confiance à tout ce qui aura été absorbé, à tout ce qui a été acquis, et de reculer et lâcher tout intellectualisme ou vélléité de (ainsi que toute posture, qui se révèlerait fausse tout autant que révélant fausse ladite création). car c'est par cette libération là que l'inattendu se rencontre, qu'arrive l'imprévu, et que peut s'exprimer une singularité surprenante. bien sûr ensuite un vrai travail commence pour mettre en forme, et là toutes les capacités mentales sont requises.

le moment x et brut de création est une libération et donc se fout complètement de la réflexion, il n'en a pas besoin. j'irais jusqu'à dire qu'il la fuit, et que ceux qui ne peuvent lâcher ce contrôle n'arrivent pas à créer ni à renouveler un discours poétique - qui lui en a sans cesse besoin.

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par Rémy @, mardi 22 décembre 2015, 23:59 (il y a 3057 jours) @ catr

Mince alors... Du coup moi j'ai plus jamais rien créé d'artistique de ma vie, vu que je le fais toujours en réfléchissant. T'es bien méchante, catr, d'annuler comme ça d'un trait de post toute mon nœuvre, qui est pourtant vaste, variée, grouillante, organique et tentaculaire. Et qui n'a pas fini de pousser, loin de là, vu que j'apprends le violoncelle électrique pour improviser avec une danseuse et une froisseuse de papier (on cherche d'autres musiciens, signalez-vous l'an qui vient SVP) (rrah les mains me démangent, mais je n'ose pas aller en jouer vu qu'il est presque minuit, et même électrique, on entend les cordes).

Non, quand même, me dire que je manque d'imagination, moi, alors là, permettez ! Je ne vous permets pas ! Je ne nie pas que certains jours, bon d'accord, ni qu'il me faille souvent un stimulus pour inventer en réponse, ni que toutes les formes d'art et notamment la littéraire ne me conviennent pas en permanence, mais enfin tout de même, j'estime avoir fait mes preuves. Égales aux vôtres. Non non non non non non, la vraie vérité, c'est que l'imagination, la grande, la pure, l'inspirée, celle qui crée, la muse, breffe ! n'a pas du tout besoin qu'on débranche ni qu'on oublie couaxesoie pour se manifester. Au contraire, des pratiques zet exercices zextrêmement zintellectuels la stimulent et la titillent volontiers, pour sa plus grande joie créatrice et jubilatoire ainsi que la nôtre.

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par catr, mercredi 23 décembre 2015, 00:22 (il y a 3057 jours) @ Rémy

bon, je ne veux pas me chamailler, ta démarche est valable, ma démarche est valable, bien que les deux démarches soient opposées. toi tu brains et moi j'intuitive, et tout est bien comme c'est. je ne vais pas me batailler verbalement, si tu veux garder l'contrôle, garde-le, je te laisse, moi ça ne m'intéresse vraiment pas, j'ai pas de power trip (parcontre la maîtrise, m'intéresse ouioui)

bon, c'est l'heure de la popotte chez moi, on a faim !
à la revoyure ;)

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par Claire, mardi 22 décembre 2015, 18:58 (il y a 3057 jours) @ Claire

je m'intéressais aux pratiques qui durent, qui persistent....qu'est-ce qui fait qu'on va vraiment suivre un régime, cette fois-ci. Qu'est-ce qui fait que même les pires malpolis suivent certains codes (et pas d'autres). Et surtout de quels changements intimes vient une pratique qui soudain prend sa place dans notre vie.
Finalement, qu'est-ce qui nous fait changer ?

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par catr, mardi 22 décembre 2015, 21:27 (il y a 3057 jours) @ Claire

« Finalement, qu'est-ce qui nous fait changer ? »


— un choc. de quelque nature qu'il soit. une rencontre brutale avec un réel présent, présent réel.
ou quelque chose d'assez puissant pour nous faire réaliser que nous pouvons agir, agir et faire un choix, un choix différent.

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par Claire, jeudi 24 décembre 2015, 15:44 (il y a 3055 jours) @ catr

Oui mais aussi parfois une lente élaboration qui soudain se révèle dans la réalité des actes.

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par Rémy @, mardi 22 décembre 2015, 23:17 (il y a 3057 jours) @ Claire

Le hasard nous fait changer, en particulier les coups du sort. Par exemple suite à un accident de voiture et à une amputation des deux jambes, je t'assure que la plupart des gens abandonnent le patinage artistique ou le funambulisme, et se reconvertissent dans autre chose, chais pas moi, la peinture ou la poésie par exemple. Il y a toujours quelques fous absolument incapables de s'adapter raisonnablement à leur nouvelle situation et qui s'acharnent à continuer comme avant - on les admire beaucoup, on leur fait des Jeux Olympiques - mais ce sont des exceptions, et la réalité est là pour les obliger à changer tout en continuant.

En amont du hasard intervient souvent le ras-le-bol. La plupart des gens qui ont changé d'habitudes alimentaires ou qui se sont mises au sport en avaient ras-le-bol de se trouver moches.

Et à part ça, on peut voir plein de magie dans le processus naturel d'usure et ses conséquences aléatoires. Un jour, un neurone particulièrement impliqué dans une activité qu'on pratiquait régulièrement est usé et il tombe en panne - ç'aurait pu être le jour d'avant ou celui d'après, la date de la panne est aléatoire - et ce jour-là, à cause de ce neurone, le geste est différent. Dans 99,9% des cas on dit zut, voilà que je rate ce truc que je fais tous les jours ! et on se reprend, et dans 0,1% des cas (au hasard), c'est le début d'un changement. Bien sûr on peut y voir un effet de l'inconscient et diagnostiquer après-coup une envie de changer ou un événement déclencheur. En fait c'est juste une cellule qui flanche.

Au total on change uniquement par usure et par hasard. Ça tombe bien, ça rime, on peut écrire : par husurd et par asare.

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par Claire, jeudi 24 décembre 2015, 15:47 (il y a 3055 jours) @ Rémy

ah zut alors, je me demande dans quelle catégorie me ranger pour les gens qui viennent me voir (et me paient :).

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par Rémy @, vendredi 25 décembre 2015, 16:07 (il y a 3054 jours) @ Claire

Eh bien, elles ont subi un coup du sort ou elles ont ras-le-bol de quelque chose, donc elles veulent changer, et toi tu les y aides. Leur changement commence par le fait de venir te voir. Non ?


Ça réécrit la question : on ne se demande plus ce qui cause le changement / la volonté de changer, mais ce qui fait qu'on réussit à changer.
- Dans plein de cas c'est l'impossibilité de continuer comme avant : plus de jambes, plus de patinage artistique.
- Dans plein de cas qui restent c'est un mélange entre volonté et irréversibilité des décisions : j'en ai marre de cette boîte, je claque la porte, et ils ne veulent plus que je revienne.
- Dans plein de cas qui restent encore, c'est la volonté secondée par la satisfaction au vu des résultats : j'en ai marre de me trouver moche, je fais trois mois de sport, je constate que ça améliore mon physique, je continue.
- On peut noter le surmontage d'addiction, où on arrive à se replacer dans un des autres cas grâce à un traitement médical : je veux arrêter de fumer, je me fais prescrire un patch, coup de pot, ça marche.
- Enfin restent des cas où un psychologue ou un coach aide. Là c'est toi qui peux dire à quoi tient la réussite... J'imagine, dans ma grande innocence, qu'il y a des schémas généraux et que c'est ton métier de trouver lequel va marcher pour tel patient et sous quelle forme au juste vous allez le mettre en œuvre ? Et que le tout premier de ces schémas, c'est le fait de formuler ses intentions auprès de quelqu'un et de se sentir lié par cette promesse ?
Bon, ça n'explique pas grand-chose de la poésie, tout ça... Ni pourquoi Florian m'abreuve de mails d'insultes...

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par Rémy @, mardi 22 décembre 2015, 00:33 (il y a 3058 jours) @ dh

J'en pense qu'il faut d'urgence que tu arrêtes d'inventer des moulins à vent pour aller les combattre. TOUS les paragraphes de ton texte passent leur temps à dire ce qu'il ne faut pas croire, ce qui n'est pas, ou ce dont on ne veut plus ! Arrête un peu de (te) penser en retranchement, tu verras, ça repose.


Prends plutôt une feuille blanche, infiniment vide jusqu'à ses bords. Tu mets un œil au-dessus, et tu la mates salacement, parce que tu prévois déjà de la violer sans pitié malgré ses cris, et d'en jouir, en plus. Elle tremblote, hein. L'est pas faraude, la vierge. L'appelle son bon dieu d'christ qu'on l'immole par le fer par le feu et par les bêtes sauvages mais qu'on épargne sa vertu membraneuse. Héhéhé. Et là, sans pitié n'aucune ! Tu empoignes ! Une plume ! D'oie ! Blanche ! Tu la retournes vicieusement du côté du bec, tu la lubrifies sous les yeux effarés effarouchés de la pâle allongée sur ton bureau, et sensuellement, sans hâte mais sans hésitation, tu l'en chatouilles. Elle est prise par surprise, sous le choc, ses sentiments s'embrouillent ; elle qui gémissait de peur et de colère outragée, la voilà qui râle d'une extase engendrifère ; elle implorait en pleurant son dieu le malheureux fils-père et voilà qu'elle mouille ! Quelle mouille noir ! N'arrête pas ! Réduis-la à quia, cette drôlesse ! Couche-lui ton génie dessus ! Enfonce-le lui au fond de ses entrailles de feuille ! Invoque jusqu'à Sodome si ça te chante ! Jusqu'au trou ! Macule-la de ta conception ! D'un poême déchirant l'obscurité papiéresque d'un flash de lumière noire d'encre estétéra estétéra !
L'inspiration passée, l'encre séchée et la vengeance refroidie, tu consoles la pauvre feuille en retapotant tout ça posément sur l'ordinateur, tu corriges les fottes de totograf, tu calcules le calcul du bas et tu cliques "OK - Soumettre" (stumpeu hors de propos vuc t'as soumis cette chienne de feuille y'a déjà un moment d'ça, m'enfin on n'y peut rien, on fait pas toujours comme on veut dans la vie). Et voilà ! Et nous on en profite ! C'est bath, non ?

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par Rémy @, mardi 22 décembre 2015, 01:17 (il y a 3058 jours) @ Rémy

En fait l'inspiration ça s'commande pas. On s'en va au boui-boui, euh pardon, au Café de Flore ou aux Deux Magots, bref à un petit café très littéraire de la rive gauche, où on est entre philosophes et entre artistes, donc où on se comprend. Le serveur arrive, et après vous avoir toisé d'un regard soupçonneux, il vous crache son keskecesra ? impatient. Là ça vous rent' dans la peau par le bas par le haut, on a envie d'créer c'est physique. Alors on pousse : heu... hm... râclement de gorge... Soudain ça sort dans un grand cri, chlarf : un café ! Mince, c'est loupé. On rappelle le serveur en s'excusant platement : non, pardon, une noisette plutôt SVP. Son coup d'œil vous fait bien voir quelle merde vous êtes. Mais c'est pas fini ! Le premier jet c'est de la... enfin bon, il faut laisser ça aux "artistes" de premier jet, aux serveurs de la rive gauche, et aux machines à café, pschh. Non, les bons artistes ramassent tout ça et le passent au gueuloir pour le polir. L'on pétrit, l'on modèle, l'on enlève un bout là l'on en remet un ici. L'on concocte, l'on incorpore de l'onction et de la componction. Il y eut des mauvais plaisants pour se figurer que ce serait du travail de métier à remettre sur l'ouvrage et tout le tralala - fi, tas de pisse-froid ! En vérité, malaxer ce qui vous est sorti des entrailles est un immense plaisir, une jouissive régression dont on aurait bien tort de se priver. Ça vous embaume la tête et les mains, je veux dire : ça met du baume au cœur. Surtout, après cet embaumement, n'enterrez rien ! La création ça prend racine dans l'air du temps, et sûrement pas dans des profondeurs oubliettes. Ça brûle de soi-même, flammes et braises, surtout pas d'incinération. Publiez tout sur internet, à moins que vous ne vouliez devenir riche et célèbre sur le papier.