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intempéries & intempérences
Neige arrive se répand embrasse nos joues bouches chevelures
au faîte des grands corps d'arbres danses éparses par mille
ses plumes ménagent les toits comme des pages
des rues aux bruits feutres chuintent giclent fontes
lenteurs et sucres dans cette lumière soudain changée
ici des mers s'écroulent du ciel en flocons chantant d'enfances
très loin de moi derrière une maison tremblent dans la brise
les pâles et frêles fleurs du pommier ou les plumeaux du mimosa
où de fragiles insectes en robe duveteuses et jaunes tournoient
une sarabande ailée et vrombissante pour un miel de décembre
nul ne sait quels périls el ninõ l'enfant terrible fait courir
en déplaçant de sa main l'air chaud sur le globe
joie neuve mue en crainte désenchantée
l'idée qu'au printemps terres et arbres restent nus comme
de sombres présages sans parures sans fruits
et qu'ouvrières tissant un sirop d'or s'affament ou meurent
qu'aucun souhait ni ferveur ne puissent les sauver ni
la saison fille de l'an — ni son père ni sa mère ni son frère —
alors nos gens iraient-il par la faim vers des guerres et l'hiver long
qui de cent siècles de glaces couvrirait le monde tandis qu'à nos fronts
les baisers de Neige ne seraient de lenteurs de sucres dans l'ultime qu'un adieu
Neige arrive se répand embrasse nos joues bouches chevelures
au faîte des grands corps d'arbres danses éparses par mille
ses plumes ménagent les toits comme des pages
des rues aux bruits feutres chuintent giclent fontes
lenteurs et sucres dans cette lumière soudain changée
ici des mers s'écroulent du ciel en flocons chantant d'enfances
très loin de moi derrière une maison tremblent dans la brise
les pâles et frêles fleurs du pommier ou les plumeaux du mimosa
où de fragiles insectes en robe duveteuses et jaunes tournoient
une sarabande ailée et vrombissante pour un miel de décembre
nul ne sait quels périls el ninõ l'enfant terrible fait courir
en déplaçant de sa main l'air chaud sur le globe
joie neuve mue en crainte désenchantée
l'idée qu'au printemps terres et arbres restent nus comme
de sombres présages sans parures sans fruits
et qu'ouvrières tissant un sirop d'or s'affament ou meurent
qu'aucun souhait ni ferveur ne puissent les sauver ni
la saison fille de l'an — ni son père ni sa mère ni son frère —
alors nos gens iraient-il par la faim vers des guerres et l'hiver long
qui de cent siècles de glaces couvrirait le monde tandis qu'à nos fronts
les baisers de Neige ne seraient de lenteurs de sucres dans l'ultime qu'un adieu
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ce qui nous réjouissait nous inquiète. Passant sous le mimosa en fleurs, dans cette odeur presque animale qui ne ressemble à aucune autre, je me suis demandé si j'avais vu en 2012 la dernière neige qui tombera jamais sur ce jardin. Il n'a gelé ni en 2013 ni en 2014.
Mais sûrement il faut aller au delà de l'inquiétude...voir les choses autrement, changer.
Mais sûrement il faut aller au delà de l'inquiétude...voir les choses autrement, changer.
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changer, dis-tu...
je crois bien que chaque ère glacière se charge de cette tâche là, d'ailleurs fort peu de créatures y résistent, mais quant à nous-mêmes (par nous-mêmes) j'ai peu d'espoir...
..ce texte.. je crois bien qu'il a le coeur gros et que rien ne l'étreint, pas même la beauté blanche et cristaline qui d'habitude l'apaiserait... il ne pense pas à lui, mais aux autres, abeilles, fleurs, fruits, humains — très loin dessous il y a une mémoire, une notion du premier noël de l'"humanité", qui est celle d'une "arrivée" en pleine "extinction" ou "holocauste romain", puis en parallèle l'émotion beaucoup plus près de nous des évènements de décembre. dans un même temps il y a un autre parrallèle entre ton pays (ton mimosa, le pommier d'un ami) et mon pays (de 5° à 15° en décembre) ; c'est ce qui a construit le poème, mais tout ça dépend de la lecture de chacun, évidement
je crois bien que chaque ère glacière se charge de cette tâche là, d'ailleurs fort peu de créatures y résistent, mais quant à nous-mêmes (par nous-mêmes) j'ai peu d'espoir...
..ce texte.. je crois bien qu'il a le coeur gros et que rien ne l'étreint, pas même la beauté blanche et cristaline qui d'habitude l'apaiserait... il ne pense pas à lui, mais aux autres, abeilles, fleurs, fruits, humains — très loin dessous il y a une mémoire, une notion du premier noël de l'"humanité", qui est celle d'une "arrivée" en pleine "extinction" ou "holocauste romain", puis en parallèle l'émotion beaucoup plus près de nous des évènements de décembre. dans un même temps il y a un autre parrallèle entre ton pays (ton mimosa, le pommier d'un ami) et mon pays (de 5° à 15° en décembre) ; c'est ce qui a construit le poème, mais tout ça dépend de la lecture de chacun, évidement
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... au fond il est question (par les deux ponts que forment les deux axes mis chacun en parallèle) non pas juste de temporalité mais d'espaces-temps, lectures de sillages ou d'empreintes ; puis il y a dans le texte des mixités de styles des époques littéraires de l'histoire, des tutoiements ou juxtapositions de genres (représentatifs de), en même temps que la surabondance que souligne zeio, qui elle est représentative autant de la bordée de neige du poème (formelle) que de la surinformation qui charge nos cerveaux (au presque point de les vider). il y a encore deux métaphores superposées l'une à l'autre quant au "climat", puis idem quant à une extinction ... donc, deux axes formés de parallèles, une double métaphore comme représentation de pôles, puis la chute proposant une double lecture d'une disparition (éventuelle). bon, voilà pour la structure...
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????
et c'est toi qui parle de "laisser-être" ?
c'est toi qui parle de la vanité de l'auto-analyse ?...
et c'est toi qui parle de "laisser-être" ?
c'est toi qui parle de la vanité de l'auto-analyse ?...
*laisser être
à force de maîtrise dans la contenance et dans la durée, donc par longs silences et abstentions du geste d'écriture, j'en suis arrivée à pouvoir "lâcher ma bride" (ou ouvrir les vannes) et "laisser-être" juste le temps nécessaire pour que l'écriture produise presque par elle-même "une chair" de transmissible (et quelque chose qui me dépasse complètement). relire et travailler la matière du texte m'enseignent et me renseignent sur sa nature et ce qu'elle contient dans toutes ses dimensions, aussi c'est à ses aspects que ma main se soumet. laisser étre n'est pas pour soi, mais pour l'écriture même — de l'écriture, soi n'est jamais que l'outil.
*laisser être
blah blah blah.
*laisser être
évidement, denis, puisque tu es le pape de la littérature poétique du second millénaire a.c. ... ;)
J'vais l'bouffer tout cru !
par Rémy 
, lundi 28 décembre 2015, 22:54 (il y a 3049 jours) @ catr
Ah, en tant qu'ogre, ça m'interpelle... Il faut que je vous raconte la conjonction de deux facteurs concommittants dans ma famille : mon grand-père maternel était instituteur, donc c'était son métier de bouffer du curé ; et ma grand-mère paternelle avait des accointances avec un charcutier d'origine lyonnaise, qui lui fournissait régulièrement de délicieux jésus qu'elle nous préparait en croûte. Tout ça a malheureusement été balayé par le temps et la vieillesse - les pauvres curés de nos jours ne valent plus qu'on les bouffe, et ma grand-mère n'y voit plus assez pour nous faire des jésus en croûte, elle en souffre fort, d'ailleurs, mais que voulez-vous, à 101 ans... De là vous admettrez que je sois tenté de faire une entorse à mon ogritude pour déborder légèrement du côté du cannibalisme ; ça aiderait évidemment si Denis était encore un peu jeune, mais enfin, devant une aubaine pareille je ne vais pas commencer à poser des exigences, tant pis ; je mangerai ce pape comme il est. Mes grands-parents seront fiers de moi, vous comprenez ? Dans ma famille on a la religion gastronomique, c'est atavique.
Mais non, rassurez-vous, je ne le mangerai pas cru, c'est juste un effet de pube dans le titre. Je le ferai griller à feu vif et je le mangerai en sauce Robert, c'est ce qu'il y a de meilleur, et ça convient à tout, même au pape.
Mais non, rassurez-vous, je ne le mangerai pas cru, c'est juste un effet de pube dans le titre. Je le ferai griller à feu vif et je le mangerai en sauce Robert, c'est ce qu'il y a de meilleur, et ça convient à tout, même au pape.
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Remarque inquiète de la gamine d'un collègue à la veille des fêtes : "Il n'y a pas de neige ! Le père Noël ne pourra pas atterrir !".
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oui, chez nous aussi. il a fait 16° le 24 et d'ailleurs vos compatriotes d'Europe étaient tous étonnés et ravis du temps doux, mais pas nous...(nous on avait le sentiment d'une catastrophe)
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par Rémy , lundi 28 décembre 2015, 23:04 (il y a 3049 jours) @ catr
Chez nous ça y est, les Finno-Russes nous envoient leur sale froidure, il est censé geler pour la Saint Sylvestre. Et avec des nuages, en plus, alors qu'on avait un beau soleil jusqu'à présent. Quel ennui ! Envoyez donc toutes ces négativités aux ours blancs, et qu'on nous laisse la douceur dont nous manquons tant !
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ha chez nous aussi ça y est, on a le -10° qui pend au nez ; le -23° s'en vient aussi, et lui, crois moi on l'aura dans l'dos !
tu crois qu'c'est un complot des ruskovs ? moi j'dis que c'est une revanche des inus... remarque, sont peut-être de mèche... ?
je demanderais bien au chef du clan des ours blancs mais c'est la saison du coït... (euh... contournons ce ...territoire)
tu crois qu'c'est un complot des ruskovs ? moi j'dis que c'est une revanche des inus... remarque, sont peut-être de mèche... ?
je demanderais bien au chef du clan des ours blancs mais c'est la saison du coït... (euh... contournons ce ...territoire)
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par Rémy , mardi 29 décembre 2015, 18:31 (il y a 3048 jours) @ catr
À tous les coups c'est les Finnois qui font la liaison ! Regarde, ils sont blonds comme des Russes et ils ont le nez court comme des Esquimaux.
Hm, d'un autre côté, j'en ai fréquenté au moins deux supergentils et très sexys... et tous les deux chauves à nez pointu, et musclés, avec les mains chaudes et douces. Ils étaient fanas de neige et d'aurores boréales, comme tous les Finnois, bien sûr, mais aucun n'avait l'intention de nous les envoyer, au contraire, ils m'invitaient à venir y voir chez eux. J'aurais bien dû le faire, tiens.
Non, à bien y réfléchir ça colle pas, c'est pas la faute aux Finnois. Ça ne peut être que la reine des neiges, Mme Paule Nord, qui nous cherche des noises. C'est une abominable terroriste ! Elle exige qu'on brûle toujours plus de réserves naturelles sur son autel, sinon elle nous envoie ses suppôts la froidure, le givre, le gel, le blizzard et les frimas, sans parler des chutes de précipitations. Des cendouzaines de morts, et tous les ans ! Et des engelures en plus ! Je ne sais pas quelles nationalités elle a, là-bas tout en haut, nénètse ou same ou inouïte, mais si on pouvait l'en déchoir, elle, ça ne serait pas un si mauvais agissement de la part de ce gouvernement, pour une fois.
Alez hop, au four la sorcière ! Grillée à l'essence, rôtie au charbon puis bouillie au gaz naturel ! Parfumée vanille-fraise et empalée sur un bâtonnet pour être léchée par les enfants jusqu'à disparition complète !
(Ha flûte voilà que mon ogritude m'influence de nouveau, et que je parle de cuire et manger des gens, et des petits enfants. Ah lala que voulez-vous, on s'refait pas, et à 18h26 moi je commence à avoir faim, il faut que je me mette en chasse, euh je veux dire en cuisine, si je veux manger quelque chose ce soir. La sauce Robert, ça prend du temps à préparer. Allez, au boulot. Bon appétit à tous !)
Hm, d'un autre côté, j'en ai fréquenté au moins deux supergentils et très sexys... et tous les deux chauves à nez pointu, et musclés, avec les mains chaudes et douces. Ils étaient fanas de neige et d'aurores boréales, comme tous les Finnois, bien sûr, mais aucun n'avait l'intention de nous les envoyer, au contraire, ils m'invitaient à venir y voir chez eux. J'aurais bien dû le faire, tiens.
Non, à bien y réfléchir ça colle pas, c'est pas la faute aux Finnois. Ça ne peut être que la reine des neiges, Mme Paule Nord, qui nous cherche des noises. C'est une abominable terroriste ! Elle exige qu'on brûle toujours plus de réserves naturelles sur son autel, sinon elle nous envoie ses suppôts la froidure, le givre, le gel, le blizzard et les frimas, sans parler des chutes de précipitations. Des cendouzaines de morts, et tous les ans ! Et des engelures en plus ! Je ne sais pas quelles nationalités elle a, là-bas tout en haut, nénètse ou same ou inouïte, mais si on pouvait l'en déchoir, elle, ça ne serait pas un si mauvais agissement de la part de ce gouvernement, pour une fois.
Alez hop, au four la sorcière ! Grillée à l'essence, rôtie au charbon puis bouillie au gaz naturel ! Parfumée vanille-fraise et empalée sur un bâtonnet pour être léchée par les enfants jusqu'à disparition complète !
(Ha flûte voilà que mon ogritude m'influence de nouveau, et que je parle de cuire et manger des gens, et des petits enfants. Ah lala que voulez-vous, on s'refait pas, et à 18h26 moi je commence à avoir faim, il faut que je me mette en chasse, euh je veux dire en cuisine, si je veux manger quelque chose ce soir. La sauce Robert, ça prend du temps à préparer. Allez, au boulot. Bon appétit à tous !)
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suis morte de rire, je viens de découvrir que depuis des années je fais de la sauce robert sans savoir que c'est précisément de la sauce robert ! c'est le comble de la sauce ! ...partageons si tu veux bien, mais que la sauce ; je te laisse l'ogritude ;)
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Il a bien tenté de me la refiler, son ogritude à la sauce Robert.
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en fin de compte, son ogritude lui va comme un gant ( j'vais tenter de consoler mon aubergiste...)
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Je suis déjà bien réconforté qu'il la reprenne à son compte !
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par Rémy , mercredi 30 décembre 2015, 14:34 (il y a 3047 jours) @ Ecrire
Hou mais c'est seulement parce que ton jeune héros est pour l'instant plongé dans d'autres affres. Il ne perd rien pour attendre, quand on est ogre on ne peut pas le nier longtemps, il suffira qu'il voie des angelots dodus gambader sur la plage pour que l'appétit lui revienne.
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par Rémy , mercredi 30 décembre 2015, 14:28 (il y a 3047 jours) @ catr
Mais oui ! La sauce Robert c'est en fait la sauce aux oignons toute bête, la même qu'on fait aussi avec des échalottes pour la bavette à l'échalote. M'enfin, c'est quand même plus clâsse d'appeler ça sauce Robert - on dit bien Chantilly pour crème fouettée et Béchamel pour sauce blanche. Et puis ça fait plus ogre, héhé...
Bon appétit !
Bon appétit !