de corps inconnu (bord de mer)
baudruche sur
son lit de goudron
qu'on secoue tant et tant
celle qui
si floue n'était
ne sera plus dés lors
ses yeux grands fermés
d'azur noir
n'ont plus peur du soleil
non
plus peur de rien
ni soleil ni son ombre
*
ses jambes absentes
épousent le sol
dur
jambes molles
sol dur
un
sait-elle seulement
*
éteint son oeil
s'engouffre dans le mien
ses os infiltrent mes os
et son souffle vers
quoi
*
déborde le manque au manque
le vide au vide
elle
tranche le vif
un dernier fil
*
une infâme boue brune
dégorge ses promesses
coule sa chair liquide
au bord de la mer
et bien
tout est consommé
le jour s'affaisse
d'avoir été
quoi?
au juste
*
cloué je suis cloué
martèle en tête
elle
tue l'enfant
qui demeurait
à force de clous
c'est l'incertain grandir
qui meurt de sa mort
à elle
de corps inconnu
*
qu'est
ce qui
tant
coule
en moi
de si peu
d'elle
et quoi?
maintenant
*
de tout ce temps
la somme
à batailler sans armes et
sans plus d'adversaires
alors
on meurt sans rimes
ni raison
baudruche ainsi
son lit de goudron
qu'on secoue tant et tant
celle qui
si floue n'était
ne sera plus dés lors
ses yeux grands fermés
d'azur noir
n'ont plus peur du soleil
non
plus peur de rien
ni soleil ni son ombre
*
ses jambes absentes
épousent le sol
dur
jambes molles
sol dur
un
sait-elle seulement
*
éteint son oeil
s'engouffre dans le mien
ses os infiltrent mes os
et son souffle vers
quoi
*
déborde le manque au manque
le vide au vide
elle
tranche le vif
un dernier fil
*
une infâme boue brune
dégorge ses promesses
coule sa chair liquide
au bord de la mer
et bien
tout est consommé
le jour s'affaisse
d'avoir été
quoi?
au juste
*
cloué je suis cloué
martèle en tête
elle
tue l'enfant
qui demeurait
à force de clous
c'est l'incertain grandir
qui meurt de sa mort
à elle
de corps inconnu
*
qu'est
ce qui
tant
coule
en moi
de si peu
d'elle
et quoi?
maintenant
*
de tout ce temps
la somme
à batailler sans armes et
sans plus d'adversaires
alors
on meurt sans rimes
ni raison
baudruche ainsi
de corps inconnu (bord de mer)
c'est pas mal rodrigue.
poème de chagrin
à L.
c'est notre corps qui est atteint
le corps porte les marques
jouit, détruit, souffle -
maintenant.
il y a quelque chose
des jours désastreux
ce corps-là
il est à oublier.
ce corps blanc, vivant
avec tout ce qui lui est arrivé :
du corps du petit enfant à celui d'homme
les lettres de nos cicatrices.
corps fait pour l'autre, et la terre
on est seul souvent
la douleur se laisse dans le centre du corps
en sortant on la laisse.
l'esprit garde ses reflets
éclats de miroir, cristaux
et fluides coulant sur la tige
du jour.
un nuage chaud
qui se décale et se déplace
la buée dans la bouche, échanges
des insectes d'été.
Ce qui était sale est transparent
l'éclair tombe sans la pluie
la terre répond au ciel
sèchement.
et le ciel couvre la terre
il y a quelque chose qui circule
on est entre eux
on ne dort pas encore.
la main sous la tête
le cou si faible
le lit soutenant le corps
le drap comme une tente la nuit.
tu m'as raconté ton voyage
les marches très tôt dans les rues vides
l'appareil photo
volé.
juste un regard distancié
une voix disant
mais je ne veux pas y aller, moi........
un homme ou une femme qui pleure.
tout ça tellement vide de sens
tout ça envahi de sens
est-ce qu'on s'arrête là,
maintenant ?
(pour t'accompagner, Rod)
c'est notre corps qui est atteint
le corps porte les marques
jouit, détruit, souffle -
maintenant.
il y a quelque chose
des jours désastreux
ce corps-là
il est à oublier.
ce corps blanc, vivant
avec tout ce qui lui est arrivé :
du corps du petit enfant à celui d'homme
les lettres de nos cicatrices.
corps fait pour l'autre, et la terre
on est seul souvent
la douleur se laisse dans le centre du corps
en sortant on la laisse.
l'esprit garde ses reflets
éclats de miroir, cristaux
et fluides coulant sur la tige
du jour.
un nuage chaud
qui se décale et se déplace
la buée dans la bouche, échanges
des insectes d'été.
Ce qui était sale est transparent
l'éclair tombe sans la pluie
la terre répond au ciel
sèchement.
et le ciel couvre la terre
il y a quelque chose qui circule
on est entre eux
on ne dort pas encore.
la main sous la tête
le cou si faible
le lit soutenant le corps
le drap comme une tente la nuit.
tu m'as raconté ton voyage
les marches très tôt dans les rues vides
l'appareil photo
volé.
juste un regard distancié
une voix disant
mais je ne veux pas y aller, moi........
un homme ou une femme qui pleure.
tout ça tellement vide de sens
tout ça envahi de sens
est-ce qu'on s'arrête là,
maintenant ?
(pour t'accompagner, Rod)
poème de chagrin
Merci Claire. Il est très beau ton poème. Vraiment très beau. Et c'est tout à fait ça.
poème de chagrin
"Poème de chagrin". Quel beau titre. Et le texte m'a profondément ému. Sisi. En fait, ton écriture est intéressante car elle suggère les parties cachées de l'histoire. D'où ce rapporr que tu peux avoir à la photo, à l'écriture de l'image. Et tes métaphores ne tombent pas dans le piège de l'opacité. Non. Elle sont subtiles et à bonne distance de l'objet. Trkl koi !
poème de chagrin
merci beaucoup de ta réponse...elle me fait penser à des choses qui vont un peu dans tous les sens...autour de la présence et de l'absence, du regard qu'on "emprunte" aussi.
poème de chagrin
ha zut tu as changé ta réponse à laquelle j'allais répondre ha zut c'est caduc
ton texte est très beau et le commentaire que tu avais mis aussi
ton texte est très beau et le commentaire que tu avais mis aussi
poème de chagrin
oui, mais il y avait quelque chose d'un peu indiscret.
poème de chagrin
..c'était bien, je trouvais.
poème de chagrin
Jeu lait rat taie !
poème de chagrin
Je vais essayer de redire les choses d'une façon qui me convienne mieux.
J'ai posté ce poème, écrit il y a longtemps, parce que j'étais frappée des liens avec le poème de Rod, et plus frappée encore du fait que l'un est dédié à une personne très proche, l'autre à un ami très éloigné puisque je ne l'ai jamais rencontré "en vrai" (seulement des mails, la lecture de ses poèmes, et deux coups de fil).
Les liens les plus frappants ce sont bien sûr une sorte de méditation sur le corps, vivant, affaibli, mort, et puis la question :
« et quoi
maintenant ? » à laquelle répond : « est-ce qu'on s'arrête là,
maintenant ? ».
Le chagrin, je crois que dans les deux cas (même s’il n’est pas comparable, bien sûr), il tient en partie à une communication qui est restée incomplète, qui laisse plus de questions que de réponses, et aussi à l’énigme du malheur. Dans le cas de cet ami, je disais aussi que la distance qui existait, le fait que j’étais restée longtemps sans nouvelles, et le fait de pouvoir relire les mails qu’il m’avait écrits, de repenser à sa voix et à ce qu'il m'avait raconté, l’avait rendu à nouveau complètement vivant pour quelques heures, ce qui n’est pas le cas vraiment pour quelqu’un qui partage notre vie
Je m’interrogeais ensuite sur ces liens qu’on dit « virtuels », qui se tissent souvent sur des années, et qui conjuguent l’éloignement et une étonnante proximité, d’une façon mystérieuse et prenante, nouvelle je crois pour l’espèce humaine.
Pour moi, c’est l’occasion de vérifier par quelles étranges voies passe la communication affective, les liens entre l’esprit, la parole et le corps, et la nature indicible et incompréhensible de l’amour. Comme si c’était un « corps pur », qu’on habille sans cesse de toutes sortes de rationalisations et d’explications car il nous fait peur, alors qu’il n’est, en réalité, qu’une pure sensation/émotion, une sorte de flamme blanche à température parfaite, qui nous baigne et nous emplit, si on l’accepte sans conditions.
J'ai posté ce poème, écrit il y a longtemps, parce que j'étais frappée des liens avec le poème de Rod, et plus frappée encore du fait que l'un est dédié à une personne très proche, l'autre à un ami très éloigné puisque je ne l'ai jamais rencontré "en vrai" (seulement des mails, la lecture de ses poèmes, et deux coups de fil).
Les liens les plus frappants ce sont bien sûr une sorte de méditation sur le corps, vivant, affaibli, mort, et puis la question :
« et quoi
maintenant ? » à laquelle répond : « est-ce qu'on s'arrête là,
maintenant ? ».
Le chagrin, je crois que dans les deux cas (même s’il n’est pas comparable, bien sûr), il tient en partie à une communication qui est restée incomplète, qui laisse plus de questions que de réponses, et aussi à l’énigme du malheur. Dans le cas de cet ami, je disais aussi que la distance qui existait, le fait que j’étais restée longtemps sans nouvelles, et le fait de pouvoir relire les mails qu’il m’avait écrits, de repenser à sa voix et à ce qu'il m'avait raconté, l’avait rendu à nouveau complètement vivant pour quelques heures, ce qui n’est pas le cas vraiment pour quelqu’un qui partage notre vie
Je m’interrogeais ensuite sur ces liens qu’on dit « virtuels », qui se tissent souvent sur des années, et qui conjuguent l’éloignement et une étonnante proximité, d’une façon mystérieuse et prenante, nouvelle je crois pour l’espèce humaine.
Pour moi, c’est l’occasion de vérifier par quelles étranges voies passe la communication affective, les liens entre l’esprit, la parole et le corps, et la nature indicible et incompréhensible de l’amour. Comme si c’était un « corps pur », qu’on habille sans cesse de toutes sortes de rationalisations et d’explications car il nous fait peur, alors qu’il n’est, en réalité, qu’une pure sensation/émotion, une sorte de flamme blanche à température parfaite, qui nous baigne et nous emplit, si on l’accepte sans conditions.
poème de chagrin
Le grand défaut des forums, c'est qu'il n'y a pas de bouton "Like" quand on a rien d'autre à dire...
;)
ha j'pensais que c'était le gros défaut de Fb ! ;)
;)
Bah c'est vrai aussi. Ça empêche pas...