un coup

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 10:40 (il y a 3043 jours)

tu es comme une bernique
dans ton élément
tu laisses filtrer
les vagues arrivent et te couvrent tu te laisses aller tu t'ouvres
c'est plein de piquant et de sel
la mer de l'océan reflue tu t'accroches avec énergie
le soleil te dore les nuages te mélangent à la coûte tu t'endircis longtemps
un coup un marin, ou même un paysan de passage t'arrache et te mange tout cru
ton coeur attendri laisse aller pisser le liquide avec un peu de sable

un coup

par vagabond vagabondant, mercredi 06 janvier 2016, 14:43 (il y a 3040 jours) @ kelig

c'est plutôt bien écrit, mais un tantinet trop descriptif-énumératif pour mon pauvre goût

je ne sais pas comment aurais-je aimé lire ce poème, enfin j'ai le goût porté à la folie, à l'extrême dénuement ou à l'extrême achèvement formel

un coup

par kelig, mercredi 06 janvier 2016, 17:19 (il y a 3040 jours) @ vagabond vagabondant

merci de ton commentaire.

ici c'est le style de poème que je m'autorise, qui me viennent comme le titre, parfois je n'y retouche pas, celui-ci je ne sais encore.

un coup

par Rémy @, mercredi 06 janvier 2016, 22:04 (il y a 3040 jours) @ kelig

Il faut remplacer "tu es comme une" au premier vers par "ô". C'est une ode à la bernique, ou bien une élégie, en considérant qu'elle meurt à la fin.

Tiens, ça me fait venir une idée rigolote... Essayons voir... Voyons, que choisir... Il ne faudrait pas que ce soit démesurément long, ni exagérément fastidieux...

Tu es comme l'agate
Une variété de calcédoine à dépôts successifs de couleurs ou de tons différents
Une pierre fine
Akhatês grecque
Tu dois ton nom à une rivière de Sicile
Où l'on te trouvait en abondance
Tu existes en plusieurs variétés
D'aspect, de coloration
Rouges, vertes, jaunes, bleues
Ou noires
Ta couleur, si elle est éclatante, peut être artificielle
Un processus exploite ta porosité
Il est connu depuis au moins 1820
À Idar-Oberstein (où l'on t'extrait depuis le XVe siècle)
Toutefois il y aurait des preuves que déjà
Les Romains t'aient teinte
Piégée à l'intérieure de la géode
L'eau de cristallisation
Parfois accompagnée d'une phase gazeuse
Te rend enhydre et d'une variété très particulière
On scie et on polit la partie superficielle de ton nodule
- Elle seule -
Pour laisser voir par transparence
Les deux phases
Ornement
Objet d'art
Ta résistance
À l'abrasion
Sert à fabriquer des mortiers
Ou des billes de broyage
Pour la chimie et les céramiques
Tu permets de polir l'or
Lorsqu'il est appliqué en feuille
Collection
Peintures
Broyée
Tu colores des huiles
Associée en calligraphie à la gomme
Arabique
Tu es entourée de légendes
Tu fais commerce ésotérique


Moui, c'est pas mal... Y'a de belles idées... J'aime particulièrement "que déjà les Romains t'aient teinte", "ta résistance sert à fabriquer des mortiers ou des billes de broyage", "calligraphie à la gomme" et "Tu es entourée de légendes".
https://fr.wikipedia.org/wiki/Agate

un coup

par kelig, jeudi 07 janvier 2016, 07:22 (il y a 3039 jours) @ Rémy

salut rémy. une ode, en partie. l'esprit de la bernique. bon, du coup c'est sans doutepas assez bien écrit.. le tu à la base c'est moi, tout comme marin, paysan de passage. je le lis comme une sorte de poème brut de pomme "animiste" si tu veux, tu saisis ? merci. je retente.

tu es bernique
dans son élément
tu laisses filtrer
les vagues arrivent et te couvrent tu te laisses aller tu t'ouvres
c'est plein de piquant et de sel
la mer de l'océan reflue tu t'accroches avec énergie
le soleil te dore les nuages te mélangent à la coûte tu t'endircis longtemps
une fois marin, ou même paysan de passage arrache la coque, se mange tout cru
le coeur attendri laisse aller pisser le liquide avec un peu de sable

...

voila il me semble que c'est bon là.

un coup

par Rémy @, jeudi 07 janvier 2016, 23:55 (il y a 3039 jours) @ kelig

Là c'est vraiment une ode à la bernique ! Le lecteur n'a aucune raison de croire que ce serait une image qui s'appliquerait à quelqu'un. Tu décris la vie de la bernique, voilà tout. Pourquoi pas, mais... C'est quand même pas folichon...

un coup

par kelig, vendredi 08 janvier 2016, 00:18 (il y a 3039 jours) @ Rémy

lis mieux, en fin tu verras que la bernique ce peut être aussi le marin ou le paysan de passage ou se confond avec

un coup

par Rémy @, samedi 09 janvier 2016, 00:15 (il y a 3038 jours) @ kelig

Oui mais dis donc, le lecteur n'est pas là pour imaginer lui-même des manières de lire qui seraient plus intéressantes que ce que tu lui fournis. Parce que, à ce compte-là, ton texte pourrait aussi être une prière à la bernique, ou un message satanique caché, ou une énigme mystérieuse, ou un acrostiche frivole, ou une traduction de Lao-Tseu, ou vassavoir quoi - en me pressant moi-même le citron, j'arrive à faire du personnage d'Ecrire un ogre, alors ta bernique, je pourrais en faire n'importe quoi. Et toujours à ce compte-là, si c'est à moi de faire le boulot d'imagination, je ne vois pas pourquoi je devrais me creuser la tête sur ton texte plutôt que sur un article de l'Ouiquipédie ou sur la dernière lettre que m'a envoyée la Sécu. En laissant le travail au lecteur, tu rabaisses ton texte à l'état de prétexte et tu le rends aussi peu signifiant que mille millions de documents écrits sans aucune prétention poétique. Bref, tu l'annules.

Non non, l'imagination c'est le boulot de l'auteur, pas celui du lecteur !

un coup

par kelig, samedi 09 janvier 2016, 01:52 (il y a 3038 jours) @ Rémy

Il s'agit juste de lire ce qui est écrit. Bref... Et puis tu m'agaces par moments avec ton bavardage.

pire sourd !

par Rémy @, samedi 09 janvier 2016, 12:15 (il y a 3037 jours) @ kelig

Est écrite une ode à la bernique, et rien de plus, c'est ce que je te dis depuis le début.

Bien sûr que mon bavardage t'agace, quand il te dit que tu te fais des idées sur ton pouem ! C'est normal de na pas savoir exactement si les mots qu'on a mis vont déclencher chez le lecteur les mêmes associations que chez soi-même, mais enfin, tu crois que ça ne m'agace pas quand tu parlementes avec moi comme un marchand de tapis pour tenter d'obtenir que je veuille bien lire ton texte à ta manière et pas autrement ?

"pire sourd !"je m'étais dit la même chose à ton sujet!!

par kelig, samedi 09 janvier 2016, 13:16 (il y a 3037 jours) @ Rémy

lol

bon on laisse béton

tu es un lecteur, Rémy, non pas le lecteur. encore heureux!

:-)

pire sourd !

par Claire, samedi 09 janvier 2016, 14:50 (il y a 3037 jours) @ Rémy

bon, je ne suis pas d'accord avec toi, parce que le poème commence par "tu es comme une bernique", le "tu" étant assez évidemmment le poète lui-même. Du coup, il s'agit bien plus pour moi d'une métaphore autour d'une façon d'être, une philosophie de la vie.

(mais je viens de relire un de mes vieux poèmes qui dit à peu près la même chose, c'est pour ça.)

ce qu'en dit ensuite kelig à propos des expérience avec les berniques des membres de sa famille n'ajoute rien au poème, au contraire, ça fait une sorte de deuxième volet très différent.

pire sourd !

par Rémy @, dimanche 10 janvier 2016, 00:35 (il y a 3037 jours) @ Claire

Le "tu es comme" du début n'y suffit pas du tout, c'est bien là le problème. Si on veut faire une métaphore, il faut prendre la peine de la filer un minimum.

flaque

par kelig, dimanche 10 janvier 2016, 10:13 (il y a 3036 jours) @ Rémy

la prochaine fois j'en ferai un sur les pissous pour toi.

le pissou se trouve en bord de flaque, on appuye dessus avec la pouce et ça gicle
quand on est grand on le ne le fait plus parce qu'on sait qu'une flaque est précieuse c'est un écosystème à protéger.

là ils donnent d'autres définitions :
https://fr.wiktionary.org/wiki/pissou

autour de ce petit bout de poème

par kelig, vendredi 08 janvier 2016, 08:03 (il y a 3038 jours) @ kelig

"tu es bernique"
être bernique, c'est une expression.
"bernique"
expression : http://bureaudestyle.fr/lorigine-de-lexpression-bernique/

en gros pour moi "bernique" dit non, zut, et "être bernique" "tu n'as plus rien" et "tu as perdu" voire son contraire.

mon cher pépé, Louis, qui était paysan (à quelques kilomètre de la mer) - d'ar goat (littéralement du bois) (versus d'ar mor (de la mer)) (paysan / marin) allait parfois à la mer et aimait à "cueillir" une bernique sur un rocher - mouillé ou dans une flaque là où elles s'arrachent d'un petit coup sec de talon, pour la manger crue - c'est spécial
ce que j'ai aimé faire moi aussi plus tard. plijadur. (plaisir)

autour de ce petit bout de poème

par Rémy @, samedi 09 janvier 2016, 00:23 (il y a 3038 jours) @ kelig

Fais en sorte qu'on puisse détecter tout ça dans le texte même quand on n'est pas de ta famille ni de ta région. Ou bien alors publie-le dans l'album de famille ou dans le journal de la région.

autour de ce petit bout de poème

par Rémy @, samedi 09 janvier 2016, 00:53 (il y a 3038 jours) @ kelig

Tu sais ce que c'est qu'une marmotte ?
Non, tu ne sais pas.
Une marmotte, c'est quand on fait de la randonnée en haute montagne. Soudain celui qui marche devant vous, dont on a les fesses sous les yeux depuis des heures, et l'obsédante tache de boue sur son mollet gauche, s'écrie "regarde !" en tendant le bras et le doigt. Là, il y a un blanc de quelques secondes pendant lequel on regarde de partout, et ensuite il dit "y'avait des marmottes". Ensuite, si on n'est pas encore très expérimenté en randonnée, il y a un échange digne d'un téléphone portable : "où ça ?" "là, dans le pré en pente" "là juste devant ?" "mais non, là-bas, sous les rochers" etc. etc. etc., avec force index tendus et descriptions de points de repère ; si votre prédécesseur, en plus de vous montrer ses fesses et son mollet crotté pendant des heures, est un trou-du-cul, il demande d'un air étonné "tu les as pas vues ?", et il vous plaint, ou il vous console : "on en verra d'autres plus haut" ; et en tout cas ça se finit toujours par la formule "elles ont filé se cacher dans leurs terriers, les marmottes c'est très craintif" répétée trois fois, et on retrouve ses fesses et sa tache de boue sur le mollet gauche pour les heures suivantes.
Un chamois ou un bouquetin, c'est la même chose qu'une marmotte, mais sur le versant opposé, et vers le haut au lieu de vers le bas. Il y a une légère adaptation de la formule de fin : "ils se sont sauvés derrière la crête, les chamois (resp. les bouquetins) c'est très craintif". La tradition randonnière n'autorise pas les chamois ou bouquetins à se cacher dans leurs terriers ni les marmottes à se sauver derrière la crête ; c'est une convention.
Quant à un edelweiss, c'est un peu comme une bernique, mais il y a toujours un de ces papillons mollassons, dégoûtants et empoisonnés noirs et rouges collé dessous (une zygène, c'est l'animal qui termine les livres sur les animaux classés par ordre alphabétique), alors on ne les croque pas. D'ailleurs les berniques, tu ferais mieux de ne plus les croquer, c'est comme les edelweiss, nos pépés en ont trop croqué alors c'est en voie de disparition, et va savoir quelle boulette de mazout est collée dessous.
Voilà, maintenant tu connais la montagne, et tu peux commencer à me raconter la mer.

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par zeio @, samedi 09 janvier 2016, 01:13 (il y a 3038 jours) @ Rémy

J'ai bien rigolé, et je connais ça très bien.
Les marmottes, on les entend siffler, c'est à peu près tout (car une fois qu'elles sont sifflé, il est déjà trop tard : c'est le signal d'alarme, elle sont déjà dans le terrier).
Par contre j'ai vu des chamois, parfois de très près. Un jeune, pas vraiment fuyard. Une autre fois, un grand mâle, à quelque mètres devant moi.
Ils ne sont pas difficiles à trouver en particulier au début du printemps quand ils n'ont pas encore retrouvé les sommets.

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par Claire, samedi 09 janvier 2016, 12:32 (il y a 3037 jours) @ zeio

et moi j'ai vu des grands cerfs et biches dans le crépuscule à Fontainebleau, la fois où on avait perdu les clefs de la voiture dans le sable lors de la pause déjeuner. Ils marchaient lentement au bord de la petite route...et en nous voyant ils se sont tout aussi lentement renfoncés dans la forêt.

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par kelig, samedi 09 janvier 2016, 13:48 (il y a 3037 jours) @ Claire

Moi j'en ai vu un en Ardèche pendant au moins deux minutes j'étais à trente mètres il m'a regardé un moment dans les yeux puis il est parti.

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par kelig, dimanche 10 janvier 2016, 10:25 (il y a 3036 jours) @ kelig

il est parti d'un coup après qu'on se soit regardé un moment je ne sais combien de temps et il a disparu dans le petit bois.

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par kelig, dimanche 10 janvier 2016, 10:27 (il y a 3036 jours) @ kelig

peut-être c'était à trente pas ou moins

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par kelig, samedi 09 janvier 2016, 13:46 (il y a 3037 jours) @ Rémy

Bon c'est rigolo c'est vrai.
Des marmottes j'en ai vu un paquets, j'ai des photos alors hein d'abord.
Quand j'étais ado dans les pyrénnées une grande balade de vingt bornes en famille y en du long on aurait dit qu'y en avait autant que de lapins à l'île de mollène (près d'ouessant), une autre fois dans le parc du mercantour à la longue ballade des lacs une encore plus grande balade alors hein
Les chamoix d'accord c'est pas facile mais j'en ai aperçu quand même aux alentours grenoble - je crois - en randonnées, les bouquetins j'en ai vu trop facile
edelweiss c'est quoi ce machin ça a l'air dégueu ton truc.
Comme si je connaissais pas la montagne pff.
https://www.youtube.com/watch?v=tkI5wGVjfX8

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par zeio @, samedi 09 janvier 2016, 01:03 (il y a 3038 jours) @ kelig

J'ai jamais réussi à en détacher une, ces satanées berniques !

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par kelig, samedi 09 janvier 2016, 06:42 (il y a 3038 jours) @ zeio

Alors tu es bernique !
(et ce que j'ai écrit, quand tu en auras détaché une et l'auras mangée, tu seras aussi bernique)

...

mon conseil de bigouden : choppes-en une en bord de flaque quand la marrée se retire ou carrément dans la flaque. restée trop longtemps à l'air la bernique est indétachable, à moins de la casser ou de l'asperger de seaux d'eau de mer (ceux servant à construire des donjons de sable de préférence)

un coup

par kelig, dimanche 10 janvier 2016, 08:59 (il y a 3036 jours) @ kelig

tu es tel bernique
dans ton élément
tu laisses filtrer
les vagues arrivent et te couvrent tu te laisses aller tu t'ouvres
c'est plein de piquant et de sel
la mer de l'océan reflue tu t'accroches avec énergie
le soleil te dore les nuages te mélangent à la coûte tu t'endircis longtemps
une fois tel marin, ou même tel paysan de passage s'arrache la coque, te mange tout cru
au coeur attendri malaxé laisse aller et pisser le liquide avec un peu de sable