nt
.
lisière
— inclarté de
t'observe
t'attend se guète au devant
si tu te tenais debout dans le chemin - courant, fleuve
te verrais-tu — arriver
•
et rive
ce n'est rien, rien de ce que tu connaissais déjà
et tout de ce que tu auras longtemps empêché
(tu tournais avec tant d'ardeur dans se contraindre
et l'abstention) sursoir n'arrête ni ne coupe
cette eau du monde ni sa puissance
tu jetais ton corps
à qui et à quelles mains - voeux, paroles et promesses comme à rebours (et se contraindre de) et à ne plus être que
ombre passante et fugitivement ta présence clignotait
spasmes flous dans la contraction du jour
où tu jetais ton corps
rejetant toutes les mains
après la mer
après sa transfusion
une incomparable nuit s'approche ce n'est pas la mort mais
la nuit qui te rèvèle
et sur sa bouche l'avant-goût
de ta vraie nature
•
marcher vers la nuit (sa forêt) et
ta main tendue
frôle — quelle pierre, margelle — la douceur de ses lèvres
et ta propre soif appelle, lui parle : « puits, me boiras-tu, bois-moi
que je me rende enfin à ta vraie nature »
eau — ondoiements clairs
cette transparence
.
lisière
— inclarté de
t'observe
t'attend se guète au devant
te verrais-tu — arriver
•
et rive
ce n'est rien, rien de ce que tu connaissais déjà
et tout de ce que tu auras longtemps empêché
(tu tournais avec tant d'ardeur dans se contraindre
et l'abstention) sursoir n'arrête ni ne coupe
cette eau du monde ni sa puissance
tu jetais ton corps
spasmes flous dans la contraction du jour
où tu jetais ton corps
rejetant toutes les mains
après la mer
après sa transfusion
une incomparable nuit s'approche
la nuit qui te rèvèle
et sur sa bouche l'avant-goût
de ta vraie nature
•
marcher vers la nuit (sa forêt) et
ta main tendue
frôle — quelle pierre, margelle — la douceur de ses lèvres
et ta propre soif appelle, lui parle : « puits, me boiras-tu, bois-moi
que je me rende enfin à ta vraie nature »
eau — ondoiements clairs
cette transparence
.
nt
.
rivage
élèments et simples,
nuit et ses décoctions lentes
te déglutissent
trempent
tes os macèrent
ainsi l'argile dont tu es
reprend la forme qu'est la tienne
car tu es toi-même
et cette plage où dormir
et cette forêt où rêver
et cette pluie — nos corps tombés sur le monde
cette terre
cette seule terre
.
rivage
élèments et simples,
nuit et ses décoctions lentes
te déglutissent
trempent
tes os macèrent
ainsi l'argile dont tu es
reprend la forme qu'est la tienne
car tu es toi-même
et cette plage où dormir
et cette forêt où rêver
et cette pluie — nos corps tombés sur le monde
cette terre
cette seule terre
.
nt
.
je n'ai pas encore dormi ton rêve
toi — ta bouche collée sur
le sein de nuit
alors qu’elle te tète et réinvente —
invente la mer ses orgues,
l'atoll oblong et ses éponges
ou sois
cet arbre
dont les pieds baignent dans le coeur même du monde
cet arbre
dont la tête chuchote aux étoiles
sois
•
tu seras et le fleuve et la rive,
moelle et sang, trempé, tu seras
le rêve debout advenu
la rencontre attendue,
et tu te souviendras alors de ton nom,
debout parmi
tous les noms — noms dits, reçus,
lancés, qui n´étaient pas le tien
devant toi
tu sauras enfin
que tout ce que tu es
est cette terre
cette seule terre
.
je n'ai pas encore dormi ton rêve
toi — ta bouche collée sur
le sein de nuit
alors qu’elle te tète et réinvente —
invente la mer ses orgues,
l'atoll oblong et ses éponges
ou sois
cet arbre
dont les pieds baignent dans le coeur même du monde
cet arbre
dont la tête chuchote aux étoiles
sois
•
tu seras et le fleuve et la rive,
moelle et sang, trempé, tu seras
le rêve debout advenu
la rencontre attendue,
et tu te souviendras alors de ton nom,
debout parmi
tous les noms — noms dits, reçus,
lancés, qui n´étaient pas le tien
devant toi
tu sauras enfin
que tout ce que tu es
est cette terre
cette seule terre
.
nt
(rivage — encore)
os et eaux
tu incarnes telle la falaise — et sur elle tes plantées (arbres de tes arbres, corps et aspects)
d'où s'élancent impensés tes songes futurs
leurs devancements, élongations —
une vue sur la mer
tu te souviens du feu et allumé
rallumé des nuits entières sur les murs des tempêtes
les essuyées graves
tu n'en retrouverais
jamais ton être
l'intact
quel cauchemar cuisait l'écume — ses hordes conduites pour quel assaut
— tes chairs
jusqu’à
toi
•
c'est alors que ta main — de cent symboles blancs
et à même l'interne de ton ventre au lob de ton foie
— traçait la prophétie des eaux profondes d'où ton nom s'éveille
•
tandis que tu marches et rêves
il vient
il vient à ta rencontre comme vers son jumeau
et comme vers son corps retrouvé
l'entends-tu trembler
.
os et eaux
tu incarnes telle la falaise — et sur elle tes plantées (arbres de tes arbres, corps et aspects)
d'où s'élancent
leurs devancements, élongations —
une vue sur la mer
tu te souviens du feu et allumé
rallumé des nuits entières sur les murs des tempêtes
les essuyées graves
tu n'en retrouverais
jamais ton être
l'intact
quel cauchemar cuisait l'écume — ses hordes conduites pour quel assaut
— tes chairs
jusqu’à
toi
•
c'est alors que ta main — de cent symboles blancs
et à même l'interne de ton ventre au lob de ton foie
— traçait la prophétie des eaux profondes d'où ton nom s'éveille
•
tandis que tu marches et rêves
il vient
il vient à ta rencontre comme vers son jumeau
et comme vers son corps retrouvé
l'entends-tu trembler
.
nt
mouais bof... c'est un peu chichiteux tout ça, on ne voit pas bien où est l'enjeu. ça ressemble plus à des exercices d'atelier d'écriture qu'à de vrais poèmes.
nt
ça n'est pas faux, mais je pense qu'il faut voir cet ensemble comme des esquisses, des bribes, des recherches autour de thèmes, d'images, d'archétypes (éléments, alchimie - du verbe), plus que comme le/les poèmes achevé(s). Même si certaines pièces sont très ciselées. Quelque chose qui orbite autour d'un ou plusieurs noyaux, et creuse vers. Enfin, je ne veux pas parler à la place de Catrine - juste que c'est ainsi que je le ressens, guidé par ses propres récentes explications. Certains passages me parlent beaucoup. Pour d'autres, en effet, je rejoins la remarque de dh. Je relis, car c'est copieux et dense.
nt
"un peu chichiteux", "on ne voit pas bien où est l'enjeu"
ça ne veut rien dire du tout
ça ne veut rien dire du tout
nt
c'est une réussite, je suis touché.
je reviendrais les relire, et peut-être écrire un commentaire à leur hauteur (ou douceur)
je reviendrais les relire, et peut-être écrire un commentaire à leur hauteur (ou douceur)
nt
Moi j'y comprends rien. Y'a un contexte ?
carnet brut
[...] voir cet ensemble comme des esquisses, des bribes, des recherches autour de thèmes, d'images, d'archétypes (éléments, alchimie - du verbe) [...]
oui, des recherches autour de. exactement. merci julien, d'entendement merci.
c'est extrait d'un carnet de poche que je trimbalais partout (l'été dernier — et récemment retrouvé) et donc principalement écrit sur les quais de métro, entre deux lieux, dans une mer de gens où personne ne reconnaît personne. d'où, probablement cette affaire du nom, marque d'une identité, noyée dans la foule en transit. puis j'ai probablement pensé au mythe selon lequel chacun aurait un nom avant même de venir au monde, le nom oublié qu'on chercherait toute notre vie ; d'autres choses se sont glissées entre des passages, dont un echange avec un ami très cher et très âgé qui me parlait de la grande nuit... et autrefois marin, il me parlait de Dover, et du cap Horne...puis surtout de la merveilleuse sensation, après des mois en mer, de voir un rivage.. ensuite, je sais que les textes ne sont pas égaux, oui, non, c'est selon. mais je désirais ouvrir ce carnet brut et le lire ici avec d'autre(s), pour voir ce qui en est, trouver une nouvelle piste peut-être, savoir ce que vous en pensez (si vous avez le goût d'en discuter).
oui, des recherches autour de. exactement. merci julien, d'entendement merci.
c'est extrait d'un carnet de poche que je trimbalais partout (l'été dernier — et récemment retrouvé) et donc principalement écrit sur les quais de métro, entre deux lieux, dans une mer de gens où personne ne reconnaît personne. d'où, probablement cette affaire du nom, marque d'une identité, noyée dans la foule en transit. puis j'ai probablement pensé au mythe selon lequel chacun aurait un nom avant même de venir au monde, le nom oublié qu'on chercherait toute notre vie ; d'autres choses se sont glissées entre des passages, dont un echange avec un ami très cher et très âgé qui me parlait de la grande nuit... et autrefois marin, il me parlait de Dover, et du cap Horne...puis surtout de la merveilleuse sensation, après des mois en mer, de voir un rivage.. ensuite, je sais que les textes ne sont pas égaux, oui, non, c'est selon. mais je désirais ouvrir ce carnet brut et le lire ici avec d'autre(s), pour voir ce qui en est, trouver une nouvelle piste peut-être, savoir ce que vous en pensez (si vous avez le goût d'en discuter).
nt
oui, et même plusieurs.
carnet brut
Trop décousu, et ce qui pourrait éventuellement relier les bouts est trop personnel pour être partagé.
Tu pourrais éventuellement les intégrer dans un texte plus vaste, ce serait un essai intéressant de trouver le minimum à rajouter pour que ça se tienne.
Tu pourrais éventuellement les intégrer dans un texte plus vaste, ce serait un essai intéressant de trouver le minimum à rajouter pour que ça se tienne.
carnet brut
tu sais, tu peux entrer plus en détail, ne sois pas frileux ; prends ça comme des esquisses (le bon mot de julien) en vue d'un travail plus long (ce carnet est un rassemblement de chairs pour le projet nº5) ou prends ça comme la mise en place d'un appareil pour ce qu'on appelle chez moi un... "gâteau-éponge" ; j'ai tout mis sur la table. qu'est-ce qui, selon toi, ne va pas dans l'appareil et pour quelle(s) raison(s)
nt
quand tu veux, c'est ouvert ;)
nt
il y a ce moment de vie où on regarde derrière soi, le chemin parcouru, les gens qu'on a aimé, les maisons où on a dormi mangé amouré, chanté et quitté, et tout cela, par le temps et sa perspective qui s'éloigne et s'amenuise peu à peu, dessine une rive qui lentement disparaît à la vision, au coeur, dont la présence s'évanouit petit à petit. nous avançons alors dans une sorte de mer vive, pleine de sons, d'yeux, de mains, de coeurs qui battent sans s'entendre, dans une mer sonore et lumineuse qui palpitte sans en capter toute l'essence, mais quelque chose en nous nous rassemble intérieurement, nous concentre en ce que nous sommes, nous concentre en ce que nous devenons et vers cela, en nous, nous allons. c'est cette rive devant, ce rivage inconnu où réside encore l'inconnu de nous, qui s'approche. lentement. irrémédiablement. en nous-mêmes nous savons que la mort est chaque jour un peu plus proche, nous savons que nous ne nous sommes pas encore rejoints, qu'une part de nous voudrait reculer, mais nous savons également que nous ne le pouvons plus. devant, il y a soi, soi vivant qui nous attend. sa connaissance de ce que nous sommes est une essence véritable que nous aurons à recevoir, à decanter, à absorber tel un aliment profond. nous allons vers cet aspect tout en ne sachant rien encore de ses espérances. nous ne serons pourtant que son rêve, une nuit vivante, un désir, l'inachevé
nt
je te parle, souvent c'est vers toi que je parle, j'ai ce sentiment d'urgence qui m'oblige. à déplier le discours et dessous ce discours, à ouvrir la surface et rendre des profondeurs pénétrables. le noir du noir qui n'est pas noir, ou qui ne l'est que parce que l'être l'y réduit. j'ai tant travaillé à la perméabilité, à rendre le verbe mobile dans l'être, comme acte, tangible. dis-moi, qui craque une allumette dans la nuit du monde, qui joue sa musique.
j'ai tant attendu et espéré, aménagé des espaces pour qu'ils puissent être vivants d'aménagements, accueillants à la différence, espaces rorschach, adaptables et mobiles, acceptant toutes les mutations et permutations possibles, exponentiels, expansatoires de l'être. j'ai écrit pour que tu y lises une correspondance, une intime correspondance au monde, en tout aspect, toute résonance. dis-moi, qu'est-ce qu'être vivant, le sais-tu plus aujourd'hui qu'hier. qu'est-ce qui, dans ta personne et toute la somme de ses jours, nuits, amours, pertes, joies, la signe du vivant fait vivant
j'ai tant attendu et espéré, aménagé des espaces pour qu'ils puissent être vivants d'aménagements, accueillants à la différence, espaces rorschach, adaptables et mobiles, acceptant toutes les mutations et permutations possibles, exponentiels, expansatoires de l'être. j'ai écrit pour que tu y lises une correspondance, une intime correspondance au monde, en tout aspect, toute résonance. dis-moi, qu'est-ce qu'être vivant, le sais-tu plus aujourd'hui qu'hier. qu'est-ce qui, dans ta personne et toute la somme de ses jours, nuits, amours, pertes, joies, la signe du vivant fait vivant
nt
tu marches dans l'interne de ton visage et par lui vers le monde. tu ne le sais pas et pourtant tout ce que tu en partages vient de lui.
si tu fais semblant, tu joues à être beau, parfois à plaire, jouer aux allouettes pour se perdre un peu plus ; la fuite pour ne se trouver
un matin tu te lèves avec un sentiment d'une clarté ahurissante : toute la douleur que tu as vécue, tu l'avais choisie et embrassée
une nuit te réveillera comme en un spasme fulgurant pour réaliser que toi seul fais de ta réalité un fait réel dans le réel du monde
tu marches, en réalité tu fais avancer tes territoires, chambres et îles, des champs et tout ce que porte ton nom, à travers le monde
si tu fais semblant, tu joues à être beau, parfois à plaire, jouer aux allouettes pour se perdre un peu plus ; la fuite pour ne se trouver
un matin tu te lèves avec un sentiment d'une clarté ahurissante : toute la douleur que tu as vécue, tu l'avais choisie et embrassée
une nuit te réveillera comme en un spasme fulgurant pour réaliser que toi seul fais de ta réalité un fait réel dans le réel du monde
tu marches, en réalité tu fais avancer tes territoires, chambres et îles, des champs et tout ce que porte ton nom, à travers le monde
nt
je te parle, encore. je te parlerais des nuits durant. des nuits surtout. je peux bien te le dire : je n'ai pas d'importance, mon existance n'a pas d'importance. je pense que je suis venue au monde simplement pour partager quelque chose. c'est tout. transmettre ou partager. tout le reste ne devait certainement être que le moyen pour me rendre jusqu'à toi et elle (peut-être, des pluriels, peut-être). je n'ai sans doute pas su trouver la forme idéale, en aurais-je seulement inventé une. mais il faut que tu saches, dans toutes ces formes, contenants, vases, emphores, je n'ai versé que ma nuit. son vin. tu le boiras seul, au sein de ta propre nuit. et c'est toi qui en feras un vin réel, robe et arômes. ton boire fait que le vin advient.
carnet brut
Il manque tout simplement les œufs (l'agent liant) et le moule (la forme).
carnet brut
l'agent liant et le moule, c'est le lecteur
j'ai choisi l'abstraction, Rémy, la chose la plus détestée et rejetée de la poésie, je l'embrasse.
mais sache que je t'entends, et je respecte ce que tu dis
j'ai choisi l'abstraction, Rémy, la chose la plus détestée et rejetée de la poésie, je l'embrasse.
mais sache que je t'entends, et je respecte ce que tu dis
petite suite en forme de rivage
[nuit mer]
- petite suite en forme de rivage
lisière
— inclarté de
t'observe
t'attend
si tu te tenais debout dans le chemin - courant, fleuve
te verrais-tu — arriver
et rive
ce n'est rien, rien de ce que tu connaissais déjà
et tout de ce que tu auras longtemps empêché
(tu tournais avec tant d'ardeur dans se contraindre
et l'abstention) sursoir n'arrête ni ne coupe
cette eau du monde ni sa puissance
autrefois tu jetais ton corps
à qui et à quelles mains - voeux, paroles et promesses
comme à rebours
(se contraindre)
ne plus être que
ombre passante et fugitivement ta présence clignotait
spasmes flous dans la contraction du jour
où tu jetais ton corps
rejetant toutes les mains
après la mer
après sa transfusion lente
une incomparable nuit s'approche
ce n'est pas la mort
mais
la nuit qui te révèle
sur sa bouche un avant-goût
ta nature
marcher vers la nuit (mer)
ta main tendue
frôle — quelle pierre, margelle — la douceur de ses lèvres
ta propre soif l’appelle, lui parle :
« me boiras-tu, bois-moi
que je me rende enfin à ma nature »
eau — ondoiements clairs
cette transparence est ton rivage
les éléments et les simples,
ta nuit est une décoction où
tes os macèrent
ainsi l'argile
reprend
la forme qu'est la tienne
car tu es
cette plage où dormir
cette forêt où rêver
mais cette terre et
cette seule terre
[je n'ai pas encore dormi ton rêve]
toi — bouche collée au sein de la nuit
vois comme elle te tète et réinvente —
toi, invente la mer
ses orgues,
l'atoll oblong et ses éponges.
sois cet arbre
dont les pieds baignent
dans le coeur du monde
cet arbre dont la cime tutoie des ciels
tu es un fleuve et sa rive,
trempé tu es
le rêve debout
la rencontre advenue
tu te souviendras de ton nom,
debout parmi
tous les noms — dits, reçus,
lancés,
ceux qui n'étaient pas le tien
devant toi tu sauras enfin
que tout ce que tu es
est cette terre
cette seule terre
(toi — rivage)
os et eaux
tu incarnes
telle la falaise
— sur elle tes plantées (arbres de tes arbres, corps et aspects)
d'où s'élancent
impensés tes songes futurs
leurs devancements, élongations —
une vue sur la mer
tu te souviens du feu
à rallumer des nuits entières
sur les murs
des tempêtes
les essuyées gravent
ton être
quel cauchemar cuisait l'écume
—ses hordes conduites pour quel assaut —
et tes chairs
ta main — de cent symboles blancs
à même l'interne de ton ventre — traçait
la prophétie de la nuit liquide
d'où ton nom s'éveille
tandis que tu marches et rêves
il vient
il vient à ta rencontre
comme vers son jumeau
et comme vers son corps retrouvé
il se prononce
l'entends-tu
- petite suite en forme de rivage
lisière
— inclarté de
t'observe
t'attend
si tu te tenais debout dans le chemin - courant, fleuve
te verrais-tu — arriver
et rive
ce n'est rien, rien de ce que tu connaissais déjà
et tout de ce que tu auras longtemps empêché
(tu tournais avec tant d'ardeur dans se contraindre
et l'abstention) sursoir n'arrête ni ne coupe
cette eau du monde ni sa puissance
autrefois tu jetais ton corps
à qui et à quelles mains - voeux, paroles et promesses
comme à rebours
(se contraindre)
ne plus être que
ombre passante et fugitivement ta présence clignotait
spasmes flous dans la contraction du jour
où tu jetais ton corps
rejetant toutes les mains
après la mer
après sa transfusion lente
une incomparable nuit s'approche
ce n'est pas la mort
mais
la nuit qui te révèle
sur sa bouche un avant-goût
ta nature
marcher vers la nuit (mer)
ta main tendue
frôle — quelle pierre, margelle — la douceur de ses lèvres
ta propre soif l’appelle, lui parle :
« me boiras-tu, bois-moi
que je me rende enfin à ma nature »
eau — ondoiements clairs
cette transparence est ton rivage
les éléments et les simples,
ta nuit est une décoction où
tes os macèrent
ainsi l'argile
reprend
la forme qu'est la tienne
car tu es
cette plage où dormir
cette forêt où rêver
mais cette terre et
cette seule terre
[je n'ai pas encore dormi ton rêve]
toi — bouche collée au sein de la nuit
vois comme elle te tète et réinvente —
toi, invente la mer
ses orgues,
l'atoll oblong et ses éponges.
sois cet arbre
dont les pieds baignent
dans le coeur du monde
cet arbre dont la cime tutoie des ciels
tu es un fleuve et sa rive,
trempé tu es
le rêve debout
la rencontre advenue
tu te souviendras de ton nom,
debout parmi
tous les noms — dits, reçus,
lancés,
ceux qui n'étaient pas le tien
devant toi tu sauras enfin
que tout ce que tu es
est cette terre
cette seule terre
(toi — rivage)
os et eaux
tu incarnes
telle la falaise
— sur elle tes plantées (arbres de tes arbres, corps et aspects)
d'où s'élancent
impensés tes songes futurs
leurs devancements, élongations —
une vue sur la mer
tu te souviens du feu
à rallumer des nuits entières
sur les murs
des tempêtes
les essuyées gravent
ton être
quel cauchemar cuisait l'écume
—ses hordes conduites pour quel assaut —
et tes chairs
ta main — de cent symboles blancs
à même l'interne de ton ventre — traçait
la prophétie de la nuit liquide
d'où ton nom s'éveille
tandis que tu marches et rêves
il vient
il vient à ta rencontre
comme vers son jumeau
et comme vers son corps retrouvé
il se prononce
l'entends-tu
nt
tu écris. je lis. je lis la nuit de ce que tu écris. la nuit de ta nuit. je l'épie. c'est que je la chérie. je ne peux rien d'autre. on dit que chaque phrase écrite efface l'être, j'aime à penser que cet effacement révèle une entièreté dont la vastitude ressemble à tout ce que nous connaissons de l'univers. je t'ecoute là. exactement. assise au bord de la vastitude que tu portes. assise sur la margelle de ta nuit-mer.
parfois tu penches un peu. je pressens l'ombre d'une angoisse, un tressaillement. chaque fois je voudrais tendre la main, calmer l'eau, ses remous, car par mille reflets agités captant ton attention ils t'empêchent de voir. les reflets agités te semblant plus réels que ta propre réalité. tu penches, glisses sur des surfaces. aussi j'attends, patiente, le moment de profonde transparence où tu plongeras pour te traverser.
parfois tu penches un peu. je pressens l'ombre d'une angoisse, un tressaillement. chaque fois je voudrais tendre la main, calmer l'eau, ses remous, car par mille reflets agités captant ton attention ils t'empêchent de voir. les reflets agités te semblant plus réels que ta propre réalité. tu penches, glisses sur des surfaces. aussi j'attends, patiente, le moment de profonde transparence où tu plongeras pour te traverser.
nt
peut-être ne sommes-nous que les cartographes d'une intangibilité. peut-être n'avons-nous que le temps de placer quelques balises. je ne me demande plus à quel escient. plus nous sommes nombreux plus [nuit-mer] acquiert de densité. tu dirais "inconscient" ou "présence intérieure". je te parle de l'impalpable réel qui te peuple, incidemment, qui peuple chacun.
nt
la nuit, mer de "Tonalités agréablement disparates" qui nous possède, fait de nous les traceurs d'impalpables. tel l'arpenteur tu prends la mesure et la rapportes, ainsi cet angle et ces coordonnées. ce ne sont que des repères parmi les ondes. nous lisons les uns les autres une fréquence ou le rapport d'une vibration, ténue, qui selon l'écho dessine peu à peu des espaces traversés, rencontrés ou reconnus. nous plaçons et déplaçons des résonances jusqu'à atteindre la modulation la plus fidèle. combien de tentatives, combien d'essais feront que tu puisses avec ta main te propulser au sein des éléments maîtres où rien n'est fixe
nt
je l'admets, j'ai maintes fois déshabillé ton corps de parole, le torse de son dire, les jambes de son agir, le sexe de sa voix. j'ai contemplé dans sa nudité complète les moindres détails. alors ce n'était plus moi qui te lisais, ce n'était plus moi qui approchais, mais ma nuit. ainsi soulevait-elle ton corps de parole dans ses bras, aménageant tantôt un jardin ou une chambre dans son propre corps. elle se lovait autour de tous les membres, toutes chairs, et trouvait un nid de chaleur. vie. force. beauté. je ne saurais dire si ma nuit prenait ou donnait, sûrement les deux dans un même et exact geste. ensuite, et comme si elle transmettait une satiété, elle reculait très lentement et me laissait te relire. c'est ainsi que j'ai découvert que je portais des amours profondes, dans un impalpable des plus organiques, et dans le détachement le plus total. peut-être est-ce la seule chose que j'ai su cacher ...
nt
toujours la nuit rèpond à la nuit.
comme une onde en touche et rejoint une autre.
nous ne l'admettons pas,
certains disent que c'est par pudeur.
comme une onde en touche et rejoint une autre.
nous ne l'admettons pas,
certains disent que c'est par pudeur.
nt
ah ben dis donc.
(...)
hé, peut-être que ma nuit-mer est peuplée de créatures voraces, nautiles géants et clamars gigantesques, noirs et luisants, ils feraient des signaux phosphorescents que personne ne capte, et cajolant les idées nues et abandonnées aux souples et doux tentacules, mes créatures les avaleraient tout cru comme de petits poissons ...
(...)
qui sait ?
( :-) )
( :-) )
(...)
oui bon mais je m'allais ailleurs, et pas au premier degré... m"enfin..
(...)
ça va je sais bien.
(j'ai bien capté)
(j'ai bien capté)
nt
est-ce que cette forme d'érotisme te dérange ? est-ce la raison de ce que tu as répondu ?
nt
au contraire, j'ai répondu parce que ça me plait. et que ça me cause.
nt
celui-là particulièrement ? ou l'ensemble éclairant le fond et l'autour de l'autre ensemble ?
nt
celui-ci particulièrement, mais le reste aussi me parle, y compris des choses dans l'autre ensemble à nu.
nt
ha.. ha d'accord..
bon... je laisse tout ça là et je vais marcher dehors..
bon... je laisse tout ça là et je vais marcher dehors..
nt
existence et amphore, pas l'inserve.
nt
Ceux-là sont bien, mais je les lis de bas en haut. Je pense que tu devais les mettre tous sur une seule page, avec seulement une ligne sautée entre chaque ; de temps en temps tu peux mettre un point d'interrogation par-ci par-là ; et il faut en écrire 150 pages et voir s'il se produit une évolution, très lente. Çtune œuvre méditative, comme celles-là :
http://www.carstenstruck.de/stuff/graphik/graphik_1/04_gardinen/gardinen.html
(Grmpf, il en a fait de bien plus grandes et bien plus méditatives, vassavoir pourquoi il ne les met pas en ligne ?)
http://www.carstenstruck.de/stuff/graphik/graphik_1/04_gardinen/gardinen.html
(Grmpf, il en a fait de bien plus grandes et bien plus méditatives, vassavoir pourquoi il ne les met pas en ligne ?)
nt
oups :(
merci
merci
nt
ha mais pourquoi pas, tiens, j'hadère assez
merci pour ta lecture et pour le lien !
merci pour ta lecture et pour le lien !
nt
celui-ci particulièrement, et l'ensemble éclairant le fond de l'autre ensemble.
petite suite en forme de rivage
hello catrine.
ci-dessous ce qui me touche/me plait le plus dans cette petite suite.
autrefois tu jetais ton corps
à qui et à quelles mains - voeux, paroles et promesses
comme à rebours
(se contraindre)
ne plus être que
ombre passante et fugitivement ta présence clignotait
spasmes flous dans la contraction du jour
où tu jetais ton corps
rejetant toutes les mains
après la mer
après sa transfusion lente
une incomparable nuit s'approche
ce n'est pas la mort
mais
la nuit qui te révèle
sur sa bouche un avant-goût
ta nature
les éléments et les simples,
ta nuit est une décoction où
tes os macèrent
ainsi l'argile
reprend
la forme qu'est la tienne
car tu es
cette plage où dormir
cette forêt où rêver
[je n'ai pas encore dormi ton rêve]
toi — bouche collée au sein de la nuit
vois comme elle te tète et réinvente —
toi, invente la mer
sois cet arbre
dont les pieds baignent
dans le coeur du monde
cet arbre dont la cime tutoie des ciels
(toi — rivage)
os et eaux
tu incarnes
telle la falaise
— sur elle tes plantées (arbres de tes arbres)
d'où s'élancent
impensés tes songes futurs
une vue sur la mer
tu te souviens du feu
à rallumer des nuits entières
sur les murs
des tempêtes
les essuyées gravent
ton être
quel cauchemar cuisait l'écume
—ses hordes conduites pour quel assaut —
et tes chairs
ta main — de cent symboles blancs
à même l'interne de ton ventre — traçait
la prophétie de la nuit liquide
d'où ton nom s'éveille
ci-dessous ce qui me touche/me plait le plus dans cette petite suite.
autrefois tu jetais ton corps
à qui et à quelles mains - voeux, paroles et promesses
comme à rebours
(se contraindre)
ne plus être que
ombre passante et fugitivement ta présence clignotait
spasmes flous dans la contraction du jour
où tu jetais ton corps
rejetant toutes les mains
après la mer
après sa transfusion lente
une incomparable nuit s'approche
ce n'est pas la mort
mais
la nuit qui te révèle
sur sa bouche un avant-goût
ta nature
les éléments et les simples,
ta nuit est une décoction où
tes os macèrent
ainsi l'argile
reprend
la forme qu'est la tienne
car tu es
cette plage où dormir
cette forêt où rêver
[je n'ai pas encore dormi ton rêve]
toi — bouche collée au sein de la nuit
vois comme elle te tète et réinvente —
toi, invente la mer
sois cet arbre
dont les pieds baignent
dans le coeur du monde
cet arbre dont la cime tutoie des ciels
(toi — rivage)
os et eaux
tu incarnes
telle la falaise
— sur elle tes plantées (arbres de tes arbres)
d'où s'élancent
impensés tes songes futurs
une vue sur la mer
tu te souviens du feu
à rallumer des nuits entières
sur les murs
des tempêtes
les essuyées gravent
ton être
quel cauchemar cuisait l'écume
—ses hordes conduites pour quel assaut —
et tes chairs
ta main — de cent symboles blancs
à même l'interne de ton ventre — traçait
la prophétie de la nuit liquide
d'où ton nom s'éveille
nt
celui-ci me parait plus faible.
nt
fond et forme ?
hm.. les petites loupes de répétitions, sûrement ; je vais voir à ça...
merci beaucoup pour tes attentions
hm.. les petites loupes de répétitions, sûrement ; je vais voir à ça...
merci beaucoup pour tes attentions
nt
... de bas en haut hein ... intéressant , vraiment
dis donc c'est tellement beau ce lien ! je suis en train de fouiller là !
yo ça vibre ses trucs
dis donc c'est tellement beau ce lien ! je suis en train de fouiller là !
yo ça vibre ses trucs
petite suite en forme de rivage
.. de bons choix. sais-tu, ça me fait du bien (de voir par ton lire&voir) merci beaucoup
Claire, j'aimerais qu'approche ton photophore
... émerges-tu de ta [nuit-mer] ?
petite suite en forme de rivage
c'est juste un retour, ou un juste retour j'hésite :-)
de suite, virage en petite forme
Désolé, Catrine, à la relecture je dois dire que j'aime moyennement. Je trouve que tu cherches trop une certaine sophistication, de la forme comme du fond, qui parfois tourne à vide me semble-t-il. Pourtant, il y a de très beaux passages. Les meilleurs sont pour moi les plus évidents / transparents.
maître-nageur
je crois que j’ai perdu mon temps
à regarder passer
assis sur un rivage trop connu
les nageurs fatigués
à regarder passer
assis sur un rivage trop connu
les nageurs fatigués
de suite, virage en petite forme
merci julien. "ailleurs" je reçois des avis diamétralement opposés
aïe
dis, est-ce que tu voudrais élaborer (ici ou par e-mail) ?
aïe
dis, est-ce que tu voudrais élaborer (ici ou par e-mail) ?
de suite, virage en petite forme
Je ne sais pas si je suis très bon pour discourir sur la création, mais pourquoi pas. En fait, je manque de temps en ce moment, c'est aussi pourquoi je fais court ici. Je laisse mon email si tu veux, pas de problème.
...à la géométrie incomplète
d'acc et merci
Claire, j'aimerais qu'approche ton photophore
non, mon photophore, un requin me l'a bouffé et mon poésimetre, je l'ai lâché par maladresse (il faut dire qu'il fait sacrément froid au fond).
là, je suis à mon quatrième pallier, je commence à voir le reflet de la lune en haut.
sérieusement j'ai un coup de mou, la poésie ressemble à un paquebot qui s'éloigne, je fais la planche en lisant un polar...je voudrais écrire un polar.
là, je suis à mon quatrième pallier, je commence à voir le reflet de la lune en haut.
sérieusement j'ai un coup de mou, la poésie ressemble à un paquebot qui s'éloigne, je fais la planche en lisant un polar...je voudrais écrire un polar.
Claire, j'aimerais qu'approche ton photophore
ho non arrête je vais pleurer...
sérieusement (tant pis pour moi et) bon polar ;)
sérieusement (tant pis pour moi et) bon polar ;)
Claire, j'aimerais qu'approche ton photophore
Çtun truc terrible, ça, moi aussi quand je lis un bon quelque chose je me retrouve à écrire dans ma tête comme ce quelque chose.
Là je lis La vie secrète des arbres, de Peter Wohlleben. C'est vachement bien, mais pas littéraire pour deux sous, donc ça ne vous colle pas à l'inspiration. Enfin pas à la mienne, du moins.
Là j'en suis au chapitre sur les acariens, collemboles et charançons du sol. Une des raisons pour lesquelles ce livre n'est pas littéraire, c'est qu'en allemand, ces bêtes n'ont pas de noms spécifiques qui sonnent magique et mystérieux, ce sont simplement des mots composés. Charançon, bostryche, bousier, hanneton, lucane, cétoine, c'est des beaux mots, non ? En allemand on dit "coléoptère à trompe", "coléoptère de l'écorce", "coléoptère du fumier", "coléoptère de mai", "coléoptère-cerf", "coléoptère du rosier à reflets dorés". En plus, coléoptère, qui en soi sonne déjà vachement scientifique et magique et tout, se dit d'un mot totalement banal : Käfer. Valeur poétique : zéro pointé.
Là je lis La vie secrète des arbres, de Peter Wohlleben. C'est vachement bien, mais pas littéraire pour deux sous, donc ça ne vous colle pas à l'inspiration. Enfin pas à la mienne, du moins.
Là j'en suis au chapitre sur les acariens, collemboles et charançons du sol. Une des raisons pour lesquelles ce livre n'est pas littéraire, c'est qu'en allemand, ces bêtes n'ont pas de noms spécifiques qui sonnent magique et mystérieux, ce sont simplement des mots composés. Charançon, bostryche, bousier, hanneton, lucane, cétoine, c'est des beaux mots, non ? En allemand on dit "coléoptère à trompe", "coléoptère de l'écorce", "coléoptère du fumier", "coléoptère de mai", "coléoptère-cerf", "coléoptère du rosier à reflets dorés". En plus, coléoptère, qui en soi sonne déjà vachement scientifique et magique et tout, se dit d'un mot totalement banal : Käfer. Valeur poétique : zéro pointé.
maître-nageur
?
de suite, virage en petite forme
ce sont lesquels pour toi ?
maître-nageur
(ça l'ennuie, il aimerait mieux être sur une plage nudiste..)
maître-nageur
(finalement, il voterait "conservateur" — comme on dit chez nous..)
maître-nageur
ah, l'animal.
nt
il est bien écrit mais il me parle moins, j'accroche moins, me sens moins accroché par l'écriture.
c'est comme une pensée réflexive. moi elle ne me parait pas utile. puis il y a ce "on" or je ne vois pas tout à fait les choses comme ça.
c'est comme une pensée réflexive. moi elle ne me parait pas utile. puis il y a ce "on" or je ne vois pas tout à fait les choses comme ça.
maître-nageur
pour sûr, j'ai déjà la tenue
maître-nageur
non, je ne voterais pas...
l’ennui vient comme la promesse de matins toujours plus brumeux ; il me phagocyte et persévère dans mon être ; il devient ennui même de soi, à partir de quoi plus rien n’est possible sauf l’ennui
l’ennui vient comme la promesse de matins toujours plus brumeux ; il me phagocyte et persévère dans mon être ; il devient ennui même de soi, à partir de quoi plus rien n’est possible sauf l’ennui
de suite, virage en petite forme
notamment
après la mer...
le éléments et les simples...
peut-être
après la mer...
le éléments et les simples...
peut-être
maître-nageur
cool
de suite, virage en petite forme
j'ai retenu ces deux-ci aussi.
et d'autres ?
et d'autres ?
Claire, j'aimerais qu'approche ton photophore
bon, ça va mieux, j'ai fait un bon cauchemar cette nuit où je dévallais en triporteur (je pense) de longs escaliers qui conduisaient à la mer, et où je ratais l'heure d'un examen que je n'avais pas révisé (à partir des notes de cours prises par ma fille), en étais piteusement réduite à me faire à moi-même un certificat médical mensonger...alors maintenant ça va.
je te lis et te dis.
je te lis et te dis.
nt
je réponds pour l'ensemble, après avoir tout relu.
d'abord, c'est très beau. Je veux dire les visions, les images, on voit un film nocturne, une errance dans la nuit, des rencontres, avec les éléments, avec des figures initiatiques. La lenteur, l'indistinction, l'impression de dissolution souvent, la quête, le désir.
Ca pourrait faire un livre dans lequel on entrerait comme dans une forêt la nuit.
après c'est très doux, et peut-être trop, il y a des moments à la limite du sirupeux, du sublimissime. je suis sûre que tu sens bien que c'est ce qui guette ce genre de texte. Tu y tombes très peu, mais un tout petit peu.
ensuite encore, j'y cherche quelque chose que je ne trouve pas (que je ne trouve plus jamais pour moi-même, et c'est très triste) : c'est une sorte de rire, comme un décrochement, de ce rire qui n'a rien à voir avec la dérision ou la gaieté bête, qui est comme une somme de tout : le baiser et le cancer en même temps. un rire de faune, d'étranger. Tu vois, les très grands poèmes, ceux qui me bouleversent portent toujours cela. Mais peut-être je n'ai pas su le voir.
enfin, il y a dans certains passages ce qui me fait quelquefois peur chez toi, ou m'irrite, (on en a déjà parlé en privé), c'est la tentation de parler comme un guide à quelqu'un qui serait en recherche et perdu.
pendant toute la première partie je ne le sens pas cela du tout, on voit quelqu'un qui se parle à lui-même et parle à tous en même temps.....mais à d'autres moments.
j'espère que tu ne m'en voudras pas de ce que je te dis là. ce sont peut-être mes propres refus et défenses qui parlent. Mais ce que tu dis des créatures qui peuplent la mer n'y est pas étranger.
d'abord, c'est très beau. Je veux dire les visions, les images, on voit un film nocturne, une errance dans la nuit, des rencontres, avec les éléments, avec des figures initiatiques. La lenteur, l'indistinction, l'impression de dissolution souvent, la quête, le désir.
Ca pourrait faire un livre dans lequel on entrerait comme dans une forêt la nuit.
après c'est très doux, et peut-être trop, il y a des moments à la limite du sirupeux, du sublimissime. je suis sûre que tu sens bien que c'est ce qui guette ce genre de texte. Tu y tombes très peu, mais un tout petit peu.
ensuite encore, j'y cherche quelque chose que je ne trouve pas (que je ne trouve plus jamais pour moi-même, et c'est très triste) : c'est une sorte de rire, comme un décrochement, de ce rire qui n'a rien à voir avec la dérision ou la gaieté bête, qui est comme une somme de tout : le baiser et le cancer en même temps. un rire de faune, d'étranger. Tu vois, les très grands poèmes, ceux qui me bouleversent portent toujours cela. Mais peut-être je n'ai pas su le voir.
enfin, il y a dans certains passages ce qui me fait quelquefois peur chez toi, ou m'irrite, (on en a déjà parlé en privé), c'est la tentation de parler comme un guide à quelqu'un qui serait en recherche et perdu.
pendant toute la première partie je ne le sens pas cela du tout, on voit quelqu'un qui se parle à lui-même et parle à tous en même temps.....mais à d'autres moments.
j'espère que tu ne m'en voudras pas de ce que je te dis là. ce sont peut-être mes propres refus et défenses qui parlent. Mais ce que tu dis des créatures qui peuplent la mer n'y est pas étranger.
photophore & transparences
je réponds pour l'ensemble, après avoir tout relu.
merci infiniment, pour le temps que tu donnes et la générosité de ce que tu me dis ici.
d'abord, c'est très beau. Je veux dire les visions, les images, on voit un film nocturne, une errance dans la nuit, des rencontres, avec les éléments, avec des figures initiatiques. La lenteur, l'indistinction, l'impression de dissolution souvent, la quête, le désir.
Ca pourrait faire un livre dans lequel on entrerait comme dans une forêt la nuit.
oui, précisément oui, et c'est l'exact but de ce travail amorcé ici même il y a près d'un an. si l'écriture arrive à placer tout ça et que tu lis ça dedans c'est déjà pas si mal mais j'ai encore à plancher tout en maintenant ce "climat" là.
après c'est très doux, et peut-être trop, il y a des moments à la limite du sirupeux, du sublimissime. je suis sûre que tu sens bien que c'est ce qui guette ce genre de texte. Tu y tombes très peu, mais un tout petit peu.
ha ce danger là... ça viendrait peut-être du fait que j'ai vidé mes manches et déposé tous les couteaux. désarmé. tout. tout ce qui était à cran. c'est comme avoir retiré de mon corps tous "mes carnaciers"... et m'être donné la permission de baisser les bras, de ne plus être en "combat"... alors tu vois cette "douceur" elle me fait peur, m'est inconnue, je ne sais pas manier cet aspect, je le réalise en te repondant juste là, et comme j'ai cette nature interne qui "embrasse" (accueille tout d'un aspect) j'en suis peut-être submergée.. ce que tu m'en dis ici me permettra sans aucun doute d'en reculer et de recalibrer la force ou son empreinte, ou plutôt la manière dont ça impreigne l'écriture..c'est important.. je veux dire : merci
ensuite encore, j'y cherche quelque chose que je ne trouve pas (que je ne trouve plus jamais pour moi-même, et c'est très triste) : c'est une sorte de rire, comme un décrochement, de ce rire qui n'a rien à voir avec la dérision ou la gaieté bête, qui est comme une somme de tout : le baiser et le cancer en même temps. un rire de faune, d'étranger. Tu vois, les très grands poèmes, ceux qui me bouleversent portent toujours cela. Mais peut-être je n'ai pas su le voir.
oui, je t'entends. tu as sans doute raison, ça n'est pas là ; je crois que je ne peux pas user de ce rire, pas encore. peut-être le pourrai-je quand j'aurai totalement vaincu/résolu "une chose". d'autre part je ne vise pas à faire "un très grand poème", loin s'en faut. mais probablement qu'un état (ou une certaine somme de gravité(s)) pèse-t-il encore et d'avantage qu'il ne le devrait, et peut-être une conscience réalisée, aussi...
enfin, il y a dans certains passages ce qui me fait quelquefois peur chez toi, ou m'irrite, (on en a déjà parlé en privé), c'est la tentation de parler comme un guide à quelqu'un qui serait en recherche et perdu.
pendant toute la première partie je ne le sens pas cela du tout, on voit quelqu'un qui se parle à lui-même et parle à tous en même temps.....mais à d'autres moments.
oui je vois ce dont tu veux parler — en lisant ton commentaire j'ai senti cet aspect remuer (ho elle me voit! ho) c'est curieux...— je pense que quelque chose se mobilise particulièment autour du désir de vie, et je pense que c'est un aspect très fort (et sans doute un peu trop puissant) qui tiendrait peut-être (un gros peut-être) du surmoi (entretenu malgré moi et pour me survivre à moi-même) ou ce serait une figure archétypale de la mère (un mix) et je suis en partie consciente de ce qui m'est adressé dans le texte et sous-texte, et pourquoi.
quelque chose doit être surmonté... là, j'entrevois quoi (de la chose et de l'aspect) et c'est un tout autre travail (un entraînant l'autre, forcément chez moi)...
j'espère que tu ne m'en voudras pas de ce que je te dis là. ce sont peut-être mes propres refus et défenses qui parlent
pourquoi t'en voudrais-je ? au contraire ! je préfère mille fois recevoir les éclairements de ton photophore que de rester dans "la bouche du doute". et puis "tes refus" tu y as droit, ils ont leurs nécessités, mais surtout, toi seule peut évaluer quoi et en quoi — rien ne m'y appartient.
Mais ce que tu dis des créatures qui peuplent la mer n'y est pas étranger. ;)
hahahAHAHAAHahahha c'est toi qui me les as fait voir et rencontrer... depuis ce jour là, je les apprivoise ;)
Claire, merci.
merci infiniment, pour le temps que tu donnes et la générosité de ce que tu me dis ici.
d'abord, c'est très beau. Je veux dire les visions, les images, on voit un film nocturne, une errance dans la nuit, des rencontres, avec les éléments, avec des figures initiatiques. La lenteur, l'indistinction, l'impression de dissolution souvent, la quête, le désir.
Ca pourrait faire un livre dans lequel on entrerait comme dans une forêt la nuit.
oui, précisément oui, et c'est l'exact but de ce travail amorcé ici même il y a près d'un an. si l'écriture arrive à placer tout ça et que tu lis ça dedans c'est déjà pas si mal mais j'ai encore à plancher tout en maintenant ce "climat" là.
après c'est très doux, et peut-être trop, il y a des moments à la limite du sirupeux, du sublimissime. je suis sûre que tu sens bien que c'est ce qui guette ce genre de texte. Tu y tombes très peu, mais un tout petit peu.
ha ce danger là... ça viendrait peut-être du fait que j'ai vidé mes manches et déposé tous les couteaux. désarmé. tout. tout ce qui était à cran. c'est comme avoir retiré de mon corps tous "mes carnaciers"... et m'être donné la permission de baisser les bras, de ne plus être en "combat"... alors tu vois cette "douceur" elle me fait peur, m'est inconnue, je ne sais pas manier cet aspect, je le réalise en te repondant juste là, et comme j'ai cette nature interne qui "embrasse" (accueille tout d'un aspect) j'en suis peut-être submergée.. ce que tu m'en dis ici me permettra sans aucun doute d'en reculer et de recalibrer la force ou son empreinte, ou plutôt la manière dont ça impreigne l'écriture..c'est important.. je veux dire : merci
ensuite encore, j'y cherche quelque chose que je ne trouve pas (que je ne trouve plus jamais pour moi-même, et c'est très triste) : c'est une sorte de rire, comme un décrochement, de ce rire qui n'a rien à voir avec la dérision ou la gaieté bête, qui est comme une somme de tout : le baiser et le cancer en même temps. un rire de faune, d'étranger. Tu vois, les très grands poèmes, ceux qui me bouleversent portent toujours cela. Mais peut-être je n'ai pas su le voir.
oui, je t'entends. tu as sans doute raison, ça n'est pas là ; je crois que je ne peux pas user de ce rire, pas encore. peut-être le pourrai-je quand j'aurai totalement vaincu/résolu "une chose". d'autre part je ne vise pas à faire "un très grand poème", loin s'en faut. mais probablement qu'un état (ou une certaine somme de gravité(s)) pèse-t-il encore et d'avantage qu'il ne le devrait, et peut-être une conscience réalisée, aussi...
enfin, il y a dans certains passages ce qui me fait quelquefois peur chez toi, ou m'irrite, (on en a déjà parlé en privé), c'est la tentation de parler comme un guide à quelqu'un qui serait en recherche et perdu.
pendant toute la première partie je ne le sens pas cela du tout, on voit quelqu'un qui se parle à lui-même et parle à tous en même temps.....mais à d'autres moments.
oui je vois ce dont tu veux parler — en lisant ton commentaire j'ai senti cet aspect remuer (ho elle me voit! ho) c'est curieux...— je pense que quelque chose se mobilise particulièment autour du désir de vie, et je pense que c'est un aspect très fort (et sans doute un peu trop puissant) qui tiendrait peut-être (un gros peut-être) du surmoi (entretenu malgré moi et pour me survivre à moi-même) ou ce serait une figure archétypale de la mère (un mix) et je suis en partie consciente de ce qui m'est adressé dans le texte et sous-texte, et pourquoi.
quelque chose doit être surmonté... là, j'entrevois quoi (de la chose et de l'aspect) et c'est un tout autre travail (un entraînant l'autre, forcément chez moi)...
j'espère que tu ne m'en voudras pas de ce que je te dis là. ce sont peut-être mes propres refus et défenses qui parlent
pourquoi t'en voudrais-je ? au contraire ! je préfère mille fois recevoir les éclairements de ton photophore que de rester dans "la bouche du doute". et puis "tes refus" tu y as droit, ils ont leurs nécessités, mais surtout, toi seule peut évaluer quoi et en quoi — rien ne m'y appartient.
Mais ce que tu dis des créatures qui peuplent la mer n'y est pas étranger. ;)
hahahAHAHAAHahahha c'est toi qui me les as fait voir et rencontrer... depuis ce jour là, je les apprivoise ;)
Claire, merci.
photophore & transparences
puis, si je fais bien la synthèse de ce que tu me transmets et par rapport à la "suite", il s'agit du registre dans l'adresse, de son inégalité, et je comprends bien que c'est plutôt crucial "à son couloir"...
! je viens de "capter" quelque chose...
! je viens de "capter" quelque chose...
photophore & transparences
bien, décidément on se comprend 5 sur 5...ou plus exactement tu me comprends 5 sur 5.
merci Catrine.
merci Catrine.
nt
je passe outre ce que tu juges selon ce que tu es et ce contexte qui t'est particulier, mais surtout outre ton incroyable obstination à "me percevoir" et gratter dans l'os quand bien d'autres le devraient (être perçus et se grattés). tu suexamines en fonction de ta peur (de ...) et cela te fait passer à côté. tu guettes une ombre qui n'est jamais que la tienne ou alors seulement ce que tu peux imaginer d'une ombre, et ce que tu en imagines te sert à te cacher à toi-même, de toi-même — de fait tous les êtres agissent ainsi — mais aussi à te cacher une réalité.
ailleurs et d'autre part, ai reçu commentaire d'une profondeur tout à fait surprenante, lecteur ayant tout capté, auquel j'ai partagé "tes points de vues". sa réponse, tranchante comme une lame, un non catégorique. l'opposition ferme parce que inévitablement "ton contexte" impermet entendement. et on va jusqu'à me conseiller de fermer frontières — ce qui est tout à fait contre toute ma démarche et je n'agirai pas cela (mais réfléchis à reculer et à revoir toute approche). c'est pour te dire à quel point j'ai conscience des différences profondes qu'occurrent nos deux cultures, leurs conséquences directes sur le communiquable et jusqu'à l'incommunicabilité.
“Quand on écrit, il y a comme un instinct qui joue. L’écrit est déjà là dans la nuit. Ecrire serait à l’extérieur de soi dans une confusion des temps : entre écrire et avoir écrit, entre avoir écrit et devoir écrire encore, entre savoir et ignorer ce qu’il en est, partir du sens plein, en être submergé et arriver jusqu’au non-sens. L’image du bloc noir au milieu du monde n’est pas hasardeuse […] Ecrire ce n’est pas raconter des histoires. C’est le contraire de raconter des histoires. C’est raconter tout à la fois. C’est raconter une histoire et l’absence de cette histoire. C’est raconter une histoire qui en passe par son absence.”
Duras in La Vie matérielle, P.O.L, 1987.
ailleurs et d'autre part, ai reçu commentaire d'une profondeur tout à fait surprenante, lecteur ayant tout capté, auquel j'ai partagé "tes points de vues". sa réponse, tranchante comme une lame, un non catégorique. l'opposition ferme parce que inévitablement "ton contexte" impermet entendement. et on va jusqu'à me conseiller de fermer frontières — ce qui est tout à fait contre toute ma démarche et je n'agirai pas cela (mais réfléchis à reculer et à revoir toute approche). c'est pour te dire à quel point j'ai conscience des différences profondes qu'occurrent nos deux cultures, leurs conséquences directes sur le communiquable et jusqu'à l'incommunicabilité.
“Quand on écrit, il y a comme un instinct qui joue. L’écrit est déjà là dans la nuit. Ecrire serait à l’extérieur de soi dans une confusion des temps : entre écrire et avoir écrit, entre avoir écrit et devoir écrire encore, entre savoir et ignorer ce qu’il en est, partir du sens plein, en être submergé et arriver jusqu’au non-sens. L’image du bloc noir au milieu du monde n’est pas hasardeuse […] Ecrire ce n’est pas raconter des histoires. C’est le contraire de raconter des histoires. C’est raconter tout à la fois. C’est raconter une histoire et l’absence de cette histoire. C’est raconter une histoire qui en passe par son absence.”
Duras in La Vie matérielle, P.O.L, 1987.
nt
oh làla, quelle bouillie !
nt
t'es encore là toi ? t'es pas mort ? et est-ce que je te cause, glandu !
nt
écoute, vraiment, tu me coupes complètement envie d'écrire ici
si c'est ton but, tu l'atteins. tu diras à tes copains que tu as gagné ta gageüre ; évidemment ça va encore faire épaissir ton égo qui,
lui, ne passe plus dans les portes depuis que tu t'es fait publier...
si c'est ton but, tu l'atteins. tu diras à tes copains que tu as gagné ta gageüre ; évidemment ça va encore faire épaissir ton égo qui,
lui, ne passe plus dans les portes depuis que tu t'es fait publier...
nt
oh tu m'embètes à la fin. je vais écouter le quatuor pour la fin du temps et essayer de dormir malgré ma grippe.
bonne nuit godinette.
bonne nuit godinette.
précisions
en te disant ça (ci-haut) je veux surtout te signifier que je comprends très bien ce que toi tu comprends et lis, et pourquoi et comment, mais que dans un même temps j'ai conscience que la réciproque est impossible, du moins, pour le moment... aussi, ce n'est pas que je sois irritée, ni que je veuille t'irriter, non, vraiment pas, c'est simplement que je comprends mieux et apprends à composer avec
je serai moins présente dans les prochaines semaines, j'ai besoin de me concentrer sur ce qui s'en vient..
(mais je n'abndonne pas notre projet pour autant)
je serai moins présente dans les prochaines semaines, j'ai besoin de me concentrer sur ce qui s'en vient..
(mais je n'abndonne pas notre projet pour autant)
précisions
le contraire m'aurait surprise (je parle de l'idée que tu comprends et que je ne comprends pas, qui fonctionne chez toi comme un axiome).
j'en ai assez Catrine, restons-en là. Je préfère avoir un balai dans le cul qu'un gourou, je te l'ai déjà dit.
(fin aussi du "projet").
j'en ai assez Catrine, restons-en là. Je préfère avoir un balai dans le cul qu'un gourou, je te l'ai déjà dit.
(fin aussi du "projet").
précisions
quelle mouche te pique.. ?
je me sors d'ici, zou !
salut la compagnie
je me sors d'ici, zou !
salut la compagnie
précisions
https://delivre.net/index.php?id=16052
tu peux toujours essayer de devenir asperger léger (donc on se reparle dans ta prochaine vie..)
salut
tu peux toujours essayer de devenir asperger léger (donc on se reparle dans ta prochaine vie..)
salut
précisions
là tu mélanges tout, et c'est vraiment moche
nt &
... (je continue de réfléchir autour des textes et commentaires) ... on oublie presque toujours que le texte s'adresse d'abord à la main qui l'écrit, on oublie aussi que tout lecteur parle de lui-même en commentant, même en restant concentré sur l'objet, même dans une idée d'objectivité. au début j'ai pris ton commentaire en payant tous les frais mais avec le recul je ne vois plus la même chose (et le regard d'amis québecois a renversé la va-peur...certaines choses de chez nous ne feront jamais partie de chez vous, et inversement)
la lecture la plus basic de ce texte — bien qu'inspiré par divers éléments, et différés dans le temps — se résume à ceci que :
[je] doit traverser [mer] pour rencontrer [je] ; et pour rencontrer cet [inconnu] il est nécessaire d'être disponible.
c'est tout. au fond, c'est cela.
de manière concrète, dans mon réel, il s'avère je dois prendre l'avion dans quinze jours et je n'ai pas pris l'avion depuis vingt-cinq ans (yaiks!) : [excitation] et [stress] se disputent comme un vieux couple, et (dans le texte — mais dans ma personne aussi) un [ressort] s'active pour réveiller [calme] [confiance] et quelques aspects sereins pour supplanter les aspects négatifs (euh..je pense..)... et de manière concrète "on" m'avait dit il y a plus d'un an que ça serait une éventualité que de faire ce voyage, donc je pense aussi que des "aspects" de ma personne ont intégré l'idée de ce [voyage], comme une préparation, d'où devoir faire des réparations (ou soins) avant le départ. hors le voyage à plusieurs sens, et même, chez les grecs anciens mortis était considéré comme un voyage (sur un des trois fleuves)... et finalement je ne suis pas étonnée de ce que mon brain a tricoté là, hors de la mort, a side from it, autour de, mais aussi avec (parce que "partir c'est mourir un peu"), en attendant que la perspective (rapprochement de rive) advienne. c'est ce que le texte est pour moi, et même les paragraphes adressés spécifiquement à julien...
bon, après, c'est sûr qu'il y a plein de niveaux de lectures et de types de lectures et qui ne dépendent pas de moi, qui ne m'appartiennent pas.. et ne t'inquiète pas je reçois tout ça.
c'est pour dire que ..
mais dans tout ça, mon réel étonnement avec ce texte, c'est la douceur (ça c'est le truc que je ne sais pas dealer, mais c'était l'temps que ça m'arrive !)
..bon... je voulais te dire ça
(et ça me manque d'échanger avec toi)
la lecture la plus basic de ce texte — bien qu'inspiré par divers éléments, et différés dans le temps — se résume à ceci que :
[je] doit traverser [mer] pour rencontrer [je] ; et pour rencontrer cet [inconnu] il est nécessaire d'être disponible.
c'est tout. au fond, c'est cela.
de manière concrète, dans mon réel, il s'avère je dois prendre l'avion dans quinze jours et je n'ai pas pris l'avion depuis vingt-cinq ans (yaiks!) : [excitation] et [stress] se disputent comme un vieux couple, et (dans le texte — mais dans ma personne aussi) un [ressort] s'active pour réveiller [calme] [confiance] et quelques aspects sereins pour supplanter les aspects négatifs (euh..je pense..)... et de manière concrète "on" m'avait dit il y a plus d'un an que ça serait une éventualité que de faire ce voyage, donc je pense aussi que des "aspects" de ma personne ont intégré l'idée de ce [voyage], comme une préparation, d'où devoir faire des réparations (ou soins) avant le départ. hors le voyage à plusieurs sens, et même, chez les grecs anciens mortis était considéré comme un voyage (sur un des trois fleuves)... et finalement je ne suis pas étonnée de ce que mon brain a tricoté là, hors de la mort, a side from it, autour de, mais aussi avec (parce que "partir c'est mourir un peu"), en attendant que la perspective (rapprochement de rive) advienne. c'est ce que le texte est pour moi, et même les paragraphes adressés spécifiquement à julien...
bon, après, c'est sûr qu'il y a plein de niveaux de lectures et de types de lectures et qui ne dépendent pas de moi, qui ne m'appartiennent pas.. et ne t'inquiète pas je reçois tout ça.
c'est pour dire que ..
mais dans tout ça, mon réel étonnement avec ce texte, c'est la douceur (ça c'est le truc que je ne sais pas dealer, mais c'était l'temps que ça m'arrive !)
..bon... je voulais te dire ça
(et ça me manque d'échanger avec toi)
nt &
oui, ça me manque aussi mais je ne sais plus comment faire.
C'est vrai que je ne suis ni québécoise ni Asperger léger. Alors, comment faire si c'est tellement important ? Se comprendre ça ne peut être qu'une réciprocité.
C'est vrai que je ne suis ni québécoise ni Asperger léger. Alors, comment faire si c'est tellement important ? Se comprendre ça ne peut être qu'une réciprocité.
nt &
et puis il y a autre chose que je me suis dit : nous sommes en train de vivre une expérience inconnue des générations précédentes : les partages en direct et en virtuel de textes littéraires...la part que les relations personnelles jouent dans ces "messages dans une bouteille" que sont les textes, ou au moins dans leur lecture. Le lecteur est un interlocuteur.
Du coup, la question de l'adresse explicite ou implicite, le "tu" utilisé dans le poème...qui est ce "tu" ? soi-même ? un lecteur fantasmé ? un lecteur particulier, connu mais à la fois proche et lointain ? (et ce sont des questions que je me pose depuis longtemps pour moi-même) . Comment être compris ? comment maintenir l'universalité de l'adresse ?
Je crois que nous avons une sorte de défrichage à effectuer dans cette jungle nouvelle, faute de quoi nous nous perdons et nous sommes en danger de dévoyer l'outil que nous utilisons.
(Je ne parle pas du tout de tes textes à toi, c'est bien plus large).
Du coup, la question de l'adresse explicite ou implicite, le "tu" utilisé dans le poème...qui est ce "tu" ? soi-même ? un lecteur fantasmé ? un lecteur particulier, connu mais à la fois proche et lointain ? (et ce sont des questions que je me pose depuis longtemps pour moi-même) . Comment être compris ? comment maintenir l'universalité de l'adresse ?
Je crois que nous avons une sorte de défrichage à effectuer dans cette jungle nouvelle, faute de quoi nous nous perdons et nous sommes en danger de dévoyer l'outil que nous utilisons.
(Je ne parle pas du tout de tes textes à toi, c'est bien plus large).
nt &
hm... le seul truc que j'aie pour, c'est de rester ouvert ...euh... comme devant une oeuvre d'art : tiens, tu es une oeuvre d'art — faite de tous tes jours! wow les gens sont étonnants vus comme ça ! — ou une oeuvre de résonance... alors je "regarde" avec joie, innocence, dans le sens de candeur, de non-connaissance, aussi dans le sens de "liberté joyeuse" et "espace vivant et libre", et de cette manière je découvre toujours, j'essaie le plus possible de ne pas prendre pour acquis (au fond, en toute franchise, comment le pourrais-je c'est impossible). c'est tout. j'essaie de rester hors du jugement puisque ça ferme et enferme. les gens sont beaux quand ils sont libres d'être qui ils sont vraiment.
pour moi ..certains jours ou sujets ou êtres apparaissent aussi mystérieux et indéchiffrables que des tablettes sumériennes
pour moi ..certains jours ou sujets ou êtres apparaissent aussi mystérieux et indéchiffrables que des tablettes sumériennes
nt &
ouais, exactement comme mon supermarché ;)
nt &
oui, je t'entends. moi aussi je réfléchis à ce sujet depuis longtemps... mais je pense qu'il y a toujours et l'implicite et l'explicite dans des proportions x ou n ( avec un nombre fascinant de combinaisons possibles) de l'auteur d'une part et du lecteur d'autre part. et tout ce que tu avances et la complexité, c'est vrai que c'est plutôt neuf et que les échanges autour ou la nature des échanges peuvent dévoyer, en plus que l'auteur ne sait jamais vraiment tout à fait ni parfaitement ( et c'est fascinant) jusqu'où ça va ou peut aller dans son texte, je veux dire personne n'est "supra-conscient" lol, et donc il y a là oui des dangers, mais aussi plein de découvertes à faire (dans cent ans ils liront de ces théories ho my god des fois je voudrais avoir des capacités "spatio-temporelle"!)
nt &
ouais ! ;)
nt &
en tout cas je suis contente que tu nommes ces choses là, elles sont importantes
part ailleurs ..je pense aussi qu'on manque parfois de prudence, en général sur les forums — je lis des comm ailleurs oufff (et je pense à des choses que j'aurais déjà dites à certaines personnes..)— on le fait tous jusqu'à un certain degré. le commentaire c'est tellement personnel finalement, je veux dire que c'est le rapport de soi avec le texte qu'on partage à son auteur, et on ne sait pas le rapport de l'auteur avec son propore texte ! alors c'est comme si tout un pan d'intimité tombait devant l'auteur, il y a ça aussi...
alors être compris, conserver l'universalité, ça ressemble peut-être à une notion idéaliste et cette notion change de nature couleur paramètre selon les gens moeurs cultures us, peut-être que c'est d'une autre époque déjà, peut-être qu'il faut (re)permettre une personnalisation, peut-être que ça, c'est le mouvement inverse de la "globalisation", il y a tellement de facteurs...
part ailleurs ..je pense aussi qu'on manque parfois de prudence, en général sur les forums — je lis des comm ailleurs oufff (et je pense à des choses que j'aurais déjà dites à certaines personnes..)— on le fait tous jusqu'à un certain degré. le commentaire c'est tellement personnel finalement, je veux dire que c'est le rapport de soi avec le texte qu'on partage à son auteur, et on ne sait pas le rapport de l'auteur avec son propore texte ! alors c'est comme si tout un pan d'intimité tombait devant l'auteur, il y a ça aussi...
alors être compris, conserver l'universalité, ça ressemble peut-être à une notion idéaliste et cette notion change de nature couleur paramètre selon les gens moeurs cultures us, peut-être que c'est d'une autre époque déjà, peut-être qu'il faut (re)permettre une personnalisation, peut-être que ça, c'est le mouvement inverse de la "globalisation", il y a tellement de facteurs...
nt & aussi
Le lecteur est un interlocuteur. dis-tu, en bout de ligne oui, quelque part on ne sait où. mais au moment d'écrire, l'auteur y pense-t-il, est-ce volontaire, est-ce conscient et jusqu'où?
... personnellement "au moment d'écrire" je tu il elle on nous vous ils ou elles, je sais que je ne pense pas à ça, et je ne me dis jamais que je veux que ça fasse tel et tel effet, de toute façon ça sonne faux ou ça ne marche pas du tout, donc j'ai låché ça depuis un méchant bout de temps. "au moment d'écrire" je ne pense à "rien", je suis un espace libre, ou en vacance, quelque chose se place et je ne sais pas ce que c'est ... je le laisse prendre place. alors l'adresse c'est pour moi un mystère. puis parfois un texte ne me parle (se révèle) que des années après l'avoir écrit, pas vraiment à chaud, plus tard je relis des trucs et là je comprends ce que j'étais en train de faire à ce moment d'écrire et pourquoi, mais rarement sur le coup. alors qu'est-ce qui se joue, pourquoi et comment ?
..à moins d'avoir une approche hyper intellectuelle et étudiée, ou de s'auto-hyper-analyser... même à ça... (remarque : je suis trop intuitive pour ce genre de démarche, moi ça m'étouffe lolll d'où le fait de très peu publier de livres parce que ça me stoppe complètement).
...donc je me dis qu'en tant que lecteur-interlocuteur il faut rencontrer très longtemps une main d'écriture ou lui laisser le temps — il y a une forme de générosité à la patience là-dedans, ou l'inverse — et simultanément accepter et toujours se rappeler qu'on ne sait pas vraiment, on ne peut pas (même dans la tête de l'auteur on ne comprendrait pas tout).
de l'interlocuteur, on ne sait en général rien du tout, et ce qu'il capte pense vit avec un texte, ça lui appartient en propre, je veux dire que cet interlocuteur (indéfini) est rejoint ou se rejoint lui-même (ou pas du tout) avec l'écriture mais en fonction de ce qu'il expérimente, engrange... c'est de l'inconnu total... peut-être qu'on ne peut qu'appréhender pourquoi on résonne avec tel type d'écriture, tel genre d'auteur, mais encore ... n'y perd-on pas une sorte de joie ou son renouvellement ?
depuis des années nous nous lisons mutuellement, plusieurs d'entre nous ici, nous lisons des tentatives, de bouts de cartes, de territoires, des segments, des parcelles, petits bouts de, c'est un peu comme des morceaux de casse-tête, ou des tessons, éparpillés, comme de menus trésors sur une plage, une couleur inattendue dans un jour gris (je dis ça... je ne sais pas..) ça ne laisse jamais qu'entrevoir une trame de tissage, je veux dire on ne voit jamais tout l'ensemble... ni de ce qu'on fait, ni de ce qu'on est, ni du monde, ni du réel...
en somme, tu ou je ou il et elle, ce sont des milliards de possibles, ce sont des résonateurs, des balises pour des fréquences non-rencontrées
... peut-être ... peut-être...
... personnellement "au moment d'écrire" je tu il elle on nous vous ils ou elles, je sais que je ne pense pas à ça, et je ne me dis jamais que je veux que ça fasse tel et tel effet, de toute façon ça sonne faux ou ça ne marche pas du tout, donc j'ai låché ça depuis un méchant bout de temps. "au moment d'écrire" je ne pense à "rien", je suis un espace libre, ou en vacance, quelque chose se place et je ne sais pas ce que c'est ... je le laisse prendre place. alors l'adresse c'est pour moi un mystère. puis parfois un texte ne me parle (se révèle) que des années après l'avoir écrit, pas vraiment à chaud, plus tard je relis des trucs et là je comprends ce que j'étais en train de faire à ce moment d'écrire et pourquoi, mais rarement sur le coup. alors qu'est-ce qui se joue, pourquoi et comment ?
..à moins d'avoir une approche hyper intellectuelle et étudiée, ou de s'auto-hyper-analyser... même à ça... (remarque : je suis trop intuitive pour ce genre de démarche, moi ça m'étouffe lolll d'où le fait de très peu publier de livres parce que ça me stoppe complètement).
...donc je me dis qu'en tant que lecteur-interlocuteur il faut rencontrer très longtemps une main d'écriture ou lui laisser le temps — il y a une forme de générosité à la patience là-dedans, ou l'inverse — et simultanément accepter et toujours se rappeler qu'on ne sait pas vraiment, on ne peut pas (même dans la tête de l'auteur on ne comprendrait pas tout).
de l'interlocuteur, on ne sait en général rien du tout, et ce qu'il capte pense vit avec un texte, ça lui appartient en propre, je veux dire que cet interlocuteur (indéfini) est rejoint ou se rejoint lui-même (ou pas du tout) avec l'écriture mais en fonction de ce qu'il expérimente, engrange... c'est de l'inconnu total... peut-être qu'on ne peut qu'appréhender pourquoi on résonne avec tel type d'écriture, tel genre d'auteur, mais encore ... n'y perd-on pas une sorte de joie ou son renouvellement ?
depuis des années nous nous lisons mutuellement, plusieurs d'entre nous ici, nous lisons des tentatives, de bouts de cartes, de territoires, des segments, des parcelles, petits bouts de, c'est un peu comme des morceaux de casse-tête, ou des tessons, éparpillés, comme de menus trésors sur une plage, une couleur inattendue dans un jour gris (je dis ça... je ne sais pas..) ça ne laisse jamais qu'entrevoir une trame de tissage, je veux dire on ne voit jamais tout l'ensemble... ni de ce qu'on fait, ni de ce qu'on est, ni du monde, ni du réel...
en somme, tu ou je ou il et elle, ce sont des milliards de possibles, ce sont des résonateurs, des balises pour des fréquences non-rencontrées
... peut-être ... peut-être...
nt & aussi
peut-être pour toi.
c'est plus compliqué pour moi.
c'est plus compliqué pour moi.
nt & aussi
ha..(je pensais que c'était d'jà pas mal compliqué mais bon..) ;)
alors pour toi c'est compliqué comment ?
alors pour toi c'est compliqué comment ?
nt & aussi
disons que ça ne m'aide pas à sortir de la "personne sociale" que je suis, qui m'encombre.
nt & aussi
..ce que tu dis me plonge en plein étonnement et perplexité..je vais réfléchir.
mais en tout cas merci pour tes réponses, Claire. on se rattrape par e-mail si tu veux.
mais en tout cas merci pour tes réponses, Claire. on se rattrape par e-mail si tu veux.
"personne sociale"
ça me fait penser à un ancien poème :
la corruption lente des vieilles feuilles
à l’automne naissant
et l’éclair dans les yeux d’un renard
répondent à l’âme du marcheur
qui se déplace dans mes pensées
malgré la furie du monde
l’homme social que je suis
phagocyté par les obligations matérielles
n’est qu’une ombre insignifiante
seuls sont réels
la corruption lente des vieilles feuilles
et l’éclair dans les yeux d’un renard
lorsque j’aurai atteint l’étang
au centre de la forêt
je regarderai mon reflet s’effacer
la corruption lente des vieilles feuilles
à l’automne naissant
et l’éclair dans les yeux d’un renard
répondent à l’âme du marcheur
qui se déplace dans mes pensées
malgré la furie du monde
l’homme social que je suis
phagocyté par les obligations matérielles
n’est qu’une ombre insignifiante
seuls sont réels
la corruption lente des vieilles feuilles
et l’éclair dans les yeux d’un renard
lorsque j’aurai atteint l’étang
au centre de la forêt
je regarderai mon reflet s’effacer
"personne sociale"
oui, tout à fait, c'est un état d'inspiration que tu décris : l'homme social s'efface.
"personne sociale"
oui, c'est aussi ce que dit proust : la vraie vie est dans la littérature.
"personne sociale"
lol
"personne sociale"
A mon sens c'est plutôt l'inverse.
"personne sociale"
quoi lol, y en marre à la fin. on peut plus rien dire.
"personne sociale"
j'aime bien ton poème.
nt & aussi
Le lecteur n'est un interlocuteur que sur un forum comme ici. Dans la vraie vie, c'est seulement un destinataire qui ne répond pas.
nt &
Nous subissons aussi l'influence des chansons américaines, où un mot sur deux est à la première personne et un mot sur trois à la deuxième, I me me I me you me my me I you my me me I your me mine yours we me I our me my your me. C'est nouveau. Rimbaud n'écrivait pas comme ça.
Pour obtenir une universalité de l'adresse, je suggère tout simplement d'utiliser la troisième personne.
Pour obtenir une universalité de l'adresse, je suggère tout simplement d'utiliser la troisième personne.
nt &
oui, sérieusement j'y pensais...mais pas au sens de traduire bêtement "je" en "elle", qui fait assez faux-cul je trouve dans un poème. Au sens d'utiliser d'autres personnages que soi pour dire ce qu'on a envie de dire...
nt & aussi
oui, et ça imprègne forcément peu à peu l'écriture si on poste à peu près tout ce qu'on écrit.
nt & aussi
tiens, j'avais écrit un poème qui parle de ça : de la difficulté à écrire quand on est trop présent :
(je me tutoie, mais là c'est évident)
autoportrait au train corail
Premier jour dans les gares,
retour dans les limbes, les pigeons posés sur le toit
les poutrelles.
Dans la lumière atténuée
tu n'arrives plus à t'abstraire.
Peut-être la vitre te renvoie
trop nettement
le reflet de ta main
et du carnet, du stylo,
alors tu ne parviens pas
à partir.
Glissant le long des tags,
des coquelicots sur le ballast
tu vois que le monde est beau, éternel
mais,
aujourd'hui,
pas toi.
(je me tutoie, mais là c'est évident)
autoportrait au train corail
Premier jour dans les gares,
retour dans les limbes, les pigeons posés sur le toit
les poutrelles.
Dans la lumière atténuée
tu n'arrives plus à t'abstraire.
Peut-être la vitre te renvoie
trop nettement
le reflet de ta main
et du carnet, du stylo,
alors tu ne parviens pas
à partir.
Glissant le long des tags,
des coquelicots sur le ballast
tu vois que le monde est beau, éternel
mais,
aujourd'hui,
pas toi.
nt & aussi
oui, et justement nous parlions de cette nouveauté qu'occurrent internet et les forums, de l'instantanéité autour des artéfacts (à chaud), du fait de commenter et de recevoir des commentaires et de comment des échanges écrits -proche/loin- peuvent devenir "des lentilles déformantes" pour lire les textes.
la littérature ne s'aborde plus de la même manière, internet fait qu'on "entre" dans le texte, nous interagissons avec, dessus, autour, nous transformons et sa substance et sa nature et son essence, ce n'est pas l'immuable dans la fibre du papier, l'intouchable, le texte sacré, c'est quelque chose qui palpite bouge respire avec et parmi nous (ou s'étouffe et agonise en live devant ou par nous), à laquelle nous faisons subir des tortures, des ablations, que parfois nous l'humilions ou l'exhaussons. et l'auteur du texte le vit (peut le vivre) tout autant qu'il est vivant, il vit ce qui est fait du texte. à ce point-ci, on en est plus au destinataire (invisible et muet) abstrait, on est dans la sensibilité et sa réalité chez l'auteur, on est dans la sensibilité et sa réalité chez le lecteur, in, parce que les textes sont déposés volontairement, ils sont "ouverts à", il y a une sorte de consentement à.
l'adresse est autre chose encore
la littérature ne s'aborde plus de la même manière, internet fait qu'on "entre" dans le texte, nous interagissons avec, dessus, autour, nous transformons et sa substance et sa nature et son essence, ce n'est pas l'immuable dans la fibre du papier, l'intouchable, le texte sacré, c'est quelque chose qui palpite bouge respire avec et parmi nous (ou s'étouffe et agonise en live devant ou par nous), à laquelle nous faisons subir des tortures, des ablations, que parfois nous l'humilions ou l'exhaussons. et l'auteur du texte le vit (peut le vivre) tout autant qu'il est vivant, il vit ce qui est fait du texte. à ce point-ci, on en est plus au destinataire (invisible et muet) abstrait, on est dans la sensibilité et sa réalité chez l'auteur, on est dans la sensibilité et sa réalité chez le lecteur, in, parce que les textes sont déposés volontairement, ils sont "ouverts à", il y a une sorte de consentement à.
l'adresse est autre chose encore
nt & aussi
pour ma part, je crois qu'écrire des poèmes nécesite une sorte d'erreur et d'aveuglement.
nt & aussi
Excusez-moi toutes deux, j'ai lu en partant du bas et posté avant d'être arrivé assez haut.
Une nouvelle manière d'écrire, oui.
Une nouvelle manière d'écrire, oui.
nt & aussi
Oui, une sorte d'erreur et d'aveuglement, mais aussi une sorte de vérité et de lucidité.
Et aussi une sorte d'ambition et de prétention, mais aussi une sorte de renoncement et d'humilité.
Et aussi une sorte de concentration et d'application, mais aussi une sorte de spontanéité et de fait-sans-y-réfléchir.
Et aussi une sorte de malaise et de protestation, mais aussi une sorte d'aisance et de confort.
Et aussi une sorte d'humanité et de compassion, mais aussi une sorte de cruauté et d'impitoyablerie.
Et aussi une sorte d'impiété et d'iconoclasme, mais aussi une sorte de mystique et de ferveur.
Et aussi une sorte de tristesse et d'amertume, mais aussi une sorte de rire et de plaisanterie.
Et aussi une sorte d'âge et d'expérience de la vie, mais aussi une sorte de jeunesse et d'enfance.
Et aussi une sorte d'éloquence et de logorrhée, mais aussi une sorte de concision et d'arrêtez-moi bondinchien vous voyez donc pas que chuis parti pour y passer la nuit, là ?
Enfin bref pour écrire des poèmes il faut surtout du vocabulaire.
Et aussi une sorte d'ambition et de prétention, mais aussi une sorte de renoncement et d'humilité.
Et aussi une sorte de concentration et d'application, mais aussi une sorte de spontanéité et de fait-sans-y-réfléchir.
Et aussi une sorte de malaise et de protestation, mais aussi une sorte d'aisance et de confort.
Et aussi une sorte d'humanité et de compassion, mais aussi une sorte de cruauté et d'impitoyablerie.
Et aussi une sorte d'impiété et d'iconoclasme, mais aussi une sorte de mystique et de ferveur.
Et aussi une sorte de tristesse et d'amertume, mais aussi une sorte de rire et de plaisanterie.
Et aussi une sorte d'âge et d'expérience de la vie, mais aussi une sorte de jeunesse et d'enfance.
Et aussi une sorte d'éloquence et de logorrhée, mais aussi une sorte de concision et d'arrêtez-moi bondinchien vous voyez donc pas que chuis parti pour y passer la nuit, là ?
Enfin bref pour écrire des poèmes il faut surtout du vocabulaire.
nt & aussi
et aussi une forme de lassitude et de renoncement mais aussi une forme de résurgence et d'obstination
et aussi une forme d'isolement et de désertification mais aussi une forme de fraternité et de multitude
et aussi une forme d'allaitement et d'essuiement mais aussi une forme de crachat et de ricanement
et aussi une forme d'isolement et de désertification mais aussi une forme de fraternité et de multitude
et aussi une forme d'allaitement et d'essuiement mais aussi une forme de crachat et de ricanement
nt & aussi
et aussi une forme de maladresse et de trébuchement mais aussi une forme de perfectionnnement et de vol plané
nt & aussi
HA, tac, contaminée ! T'es partie pour y passer la nuit :-)
nt &
Il est plus facile de se mettre à poil derrière un paravent. Quand bien même celui-ci est à demi transparent.
exergue
Qu'est-ce que la musique ?
L'imminence
De cette île qui est et n'existe pas
La non-trouvable, errante dans l'esprit
Et soudain l'aperçue, presque la rive.
— Yves Bonnefoy
L'imminence
De cette île qui est et n'existe pas
La non-trouvable, errante dans l'esprit
Et soudain l'aperçue, presque la rive.
— Yves Bonnefoy