Des ponts

par Rod., vendredi 08 janvier 2016, 18:28 (il y a 3038 jours)

Pas l'habitude d'écrire des textes "unitaires", qui se suffisent à eux-même. Mais là c'est une commande pour un livre d'artiste sur le thème de Lyon. C'est disons une évocation de certains quartiers.

Vous en pensez quoi?



où les eaux prennent fin.
je crois bien qu'envahit telle proximité
soudain,
séparément,

se nouent dans mon regard
aux ondes fluviales
tant de ponts sous nos doigts,
presque une île
un décor idéal.

marchons
nous marchons près de ça
confluents dégingandés
la syntaxe des pas suit son cours arythmique

à l'intérieur de nous,

c'est une rue pavée,
des tunnels secrets qui résonnent par vagues,
une foule peut-etre qui bat
comme un renoncement.

et derrière
les yeux s'attardent,

suivre ou ne pas suivre ce fil mouvant,
traverser les incendies nocturnes
vers d'autres lieux vers
ce qui tremble.

une autre ville en feu

Des ponts

par catr, vendredi 08 janvier 2016, 19:34 (il y a 3038 jours) @ Rod.

hello Rod !

je ne connais pas du tout Lyon (je fais une visite virtuelle, grâcieuseté googlesque)...
et pour le texte je me demande juste pourquoi "je crois bien qu...",
pourquoi "ça",
et pourquoi le "peut-être" après foule... ?
..je questionne simplement la nécessité de.

je te relis plus tard ce soir, et autrement





p.s. je suis contente que tu déposes à lire, et ça fait du bien de te lire.
ça faisait un bout ;)

Des ponts

par Rod., vendredi 08 janvier 2016, 20:16 (il y a 3038 jours) @ catr

Bonjour Catrine,
Pour "je crois bien que", "ça" et "peut-être", c'est la même raison. J'évoque certains lieux (que des lyonnais reconnaîtraient sans mal)dans une sorte de déambulation entre deux. C'est donc à la fois les lieux réels, un lien avec le monde intérieur et puis la déambulation concrète, la vraie, celle qu'on fait sans savoir ce que ça fait au moment où on la fait. Et donc je voulais apporter quelque chose qui dise cette naïveté du marcheur juste en train de marcher... C'est pas plus mal si c'est un peu dissonant, mais j'espère juste que ça ne l'est pas trop.
Voilà.
Et merci pour ta lecture et ta re-lecture.

Des ponts

par Rémy @, samedi 09 janvier 2016, 10:33 (il y a 3037 jours) @ Rod.

Hm, c'est vraiment commandé... J'veux dire : tu décris-parcours la ville mais sans aucun affect. Remarque, ça peut plaire à ton commanditaire, mais... Pas sûr que ce soit très honnête, d'écrire sans rêver ni faire rêver...

Le reste je vois de quoi tu parles, mais explique "renoncement" ?

Des ponts

par Rod., dimanche 10 janvier 2016, 09:43 (il y a 3036 jours) @ Rémy

Manque d'honnêteté, non.
Mais peut-être que ça manque de "rêverie"... De toute façon, ce n'est qu'un premier jet.
Merci de ta lecture.

Des ponts

par LECTRICE :)), samedi 09 janvier 2016, 12:39 (il y a 3037 jours) @ Rod.

Salut Rod :))

Si j'avais un reproche à faire à ton poème Rod, c'est le manque de repères visibles :))
Chaque ville possède ses spécificités: architecturales, gastronomiques, ses expressions etc. Un lyonnais ou une lyonnaise, "amoureux" de Lyon, puisque que tu cites cette ville, l'aurait décrite (donc écrite:)) mieux que toi, c'est certain :))

Suis allée piquer ça qui suit sur Magic Internet :))
Son auteur est soit lyonnais soit Lyon l'a acceptée :))

LYON ( LUGDUNUM )
Ville Mystérieuse

par Guy Créquie

On te surnomme ville aux trois fleuves
Tu es aussi ville de piété
De la révolution tu ne voulus
Mais la résistance tu connus

On te surnomme ville à Mystère
Croyants du Christ- Francs maçons- Matérialistes
Se croisent toujours sous ta bannière

Ta vérité est d'une certaine teneur
Dont seule tu connais l'espace intérieur

Ville littéraire, tu es
Ville de prières, tu restes
Ville planétaire, tu le deviens

Tes rues piétonnières
Résonnent de la diversité
Des chants colorés
Des passants de toutes nationalités
En quête de services et transports proposés
Dont le tramway est le dernier-né

Catholiques sociaux ouverts
Canuts révolutionnaires
Bourgeois propriétaires
Furent la diversité de ta lumière

Vestiges de pierre
Tu es ville de l'esprit et de chair
On t'envie pour ta gastronomie

Croix Rousse : tu restes symbolique
Passé des fureurs ouvrières
De la soierie lyonnaise si recherché
Ton marché coloré
Egaie bien des matinées
Bellecour : tu es ce conte d'amour
Dont on fait le tour
Fourvière : tu perpétues la colline qui prie
Pour ce qui te concerne quartier de la part dieu
Tu ravis le lot des badauds……………………….


Et au cas ou tu l'ignorerais Rod, Lyon est la capitale de France :)) :)) :))

Clin d'oeil aux Artistes :))

Des ponts

par La Nouille @, samedi 09 janvier 2016, 13:09 (il y a 3037 jours) @ LECTRICE :))

le poème cité de Guy Créquie n'est pas mon truc en poésie, dsl ... Je n'ai pas envie (besoin ?) d'une brochure touristique ou historique
Je me rapproche plus de toi Rod pour ce qui est de l'émotion même si dans tes écrits, ces dissonances me semblent parfois artificielles
Lyon (j'y ai vécu de longues années) a un coeur Il faut se brancher sur son pouls pour effectuer une transfusion émotionnelle
Je serai curieuse de découvrir la jonction image/poème qui me semble en modernité absolument indissociable pour rendre tout son sens et à l'instant image et à l'instant poème ..

Des ponts

par LECTRICE :)), samedi 09 janvier 2016, 13:46 (il y a 3037 jours) @ La Nouille

"Je me rapproche plus de toi Rod"

Pour quelle raison l'internaute tu ne t'adresses pas à Rod en direct ?

Et si l'envie de t'accrocher à mes basques te reprend l'internaute, présente ton CV Littéraire et ton cursus "artistique" avant
J'aviserais
En attendant l'internaute, son pseudo te sied à ravir :)) :)) :))

Des ponts

par LECTRICE :)), samedi 09 janvier 2016, 14:48 (il y a 3037 jours) @ LECTRICE :))

hello la nouille :))

Viens de me relire

Grausse fôte :))

LIRE
En attendant l'internaute, TON ( la nouille :)) pseudo te sied à ravir :)) :)) :))

Si tu ne me réponds pas l'internaute la nouille, c'est pas grave. Ton silence parle pour toi...:))

Des ponts

par kelig, dimanche 10 janvier 2016, 11:12 (il y a 3036 jours) @ LECTRICE :))

la nouille est une bonne pâte, en général.

ah ces chamaillereries entre bonne femmes.

des chipies vous dis-je.

Salut N.Martienne

par catr, samedi 09 janvier 2016, 19:32 (il y a 3037 jours) @ La Nouille

Lyon (j'y ai vécu de longues années) a un coeur Il faut se brancher sur son pouls pour effectuer une transfusion émotionnelle
Je serai curieuse de découvrir la jonction image/poème qui me semble en modernité absolument indissociable pour rendre tout son sens et à l'instant poème ...


je trouve que tu apportes quelque chose d'intéressant, ce que tu nommes par rapport à un affect (qui semblerait être évacué d'office).
je serais aussi curieuse de "découvrir la jonction" ...


(dis, tu nous déposes un texte un jour ou l'autre ?)

Des ponts

par Rod., dimanche 10 janvier 2016, 09:39 (il y a 3036 jours) @ LECTRICE :))

C'est une blague?
Non seulement ce truc est écris avec les pieds mais en effet ça ressemble à un guide touristique...
C'est vrai, j'ai oublié de parler de la cervelle de canut, du parc de la Tête d'Or et du théâtre antique de Fourvière... M'enfin!

Des ponts

par LECTRICE :)), dimanche 10 janvier 2016, 11:51 (il y a 3036 jours) @ Rod.

:)) :)) :))

Salut Rod :))

Peut-être que celle-ci de poésie te plaira mieux (idem manip' que le précédent :))


Petits poèmes d'aujourd'hui sur la ville de Lyon par Anne Poiré
-

dans le cinquième
de la rue des aqueducs
rendons-nous allée de l'aurore
c'est l'impasse
à compter du crépuscule
-
entre rhône et saône
brumes du matin
la rue de la claire
n'est pas celle de ma soeur
mais la source
de ce nom
-
ô vaise agreste
aux vastes prairies
bouchons d'aujourd'hui
fontaines ruisseaux
flots loin partis
-
après gorge-de-loup
la rue l'impasse
se continue le chemin des deux amants
que faut-il en conclure ?
-
la rue du souvenir
était voie du cimetière
autrefois
-
à la croix-rousse séductrice
raidillons et plateaux
façades maquillées
la montée de la boucle
frisotte
aux tempes des collines
-
traboule révolutionnaire
des voraces
prolongement d'une esplanade
ombragée
de platanes
encore conservés
-
et la place des tapis
proche de la rue de cuire
sit-in
gazons frivoles
depuis longtemps rasés gratis
-
ruelle tarabiscotée
qui chemine
de la montée coquillat
à la rue des fantasques
aléatoires
ô baroques courbes dans la marge
ondulant dans l'imaginaire
-
passage des gloriettes
quels troublants succès
abritez-vous ?
-
rue du panorama
jusqu'aux alpages
et l'enfance
l'on distingue
par temps serein
-
l'avenue du point-du-jour
imperturbablement sinue
même au couchant
-
la rue du mail
comme ailleurs
terrain de jeux petit maillet
boule de bois manche flexible
ou alors prémonitoire
loin du vieux siècle
de l'internet
croquet électronique
-
minuscule passage du mont-sauvage
ô solitudes
des pentes escarpées
-
croix-alezane
d'écureuil vénitien
en tes écrins secrets
traboules et mystères
-
et la rue des pierres-plantées
elle ne pousse pas
non
-
les quais et ponts de saône
rousseau
le jeune jean-jacques
près des étroits
la lune y regarda
-
presqu'île et ta rue de l'arbre-sec
on boit

et rue des bouquetiers
l'on songe à des charrettes ambulantes
de fleurs fraîchement liées
-
rue des forces
grands ciseaux tranchants
pour tondre les draps
-
rive gauche du rhône
géographie humaniste
si bien nommée
édifiée
en 1968
la rue des droits de l'homme
-
rue de l'éternité
les fossoyeurs perpétuels
au bout
-
sortie des ouvriers
immortalisée
portail ouvert
fermé
accéléré
c'est la rue rembobinée
du premier film
-
parc de la tête d'or
rue du rêve d'or
rue du chariot d'or
la ville
charrie ses légendes
trésors et monnaies
fantasmés

Extraits de la Crinière de Lyon
(Anne Poiré)


Mais peut-être ( je dis bien peut-être :)) n'es-tu pas "fait" pour écrire sur commande :))
Je te cite Rod : "Mais là c'est une commande"
Perso, je suis totalement inapte d'écrire sur commande :))
Au sortir de la paperasserie administrative :)) :))


Lorsqu'on connait, grace à l'Habitant, on sait qu'il vise juste et beau :))

https://www.youtube.com/watch?v=tZ6h9jbAyqw

Des ponts

par Claire, samedi 09 janvier 2016, 15:03 (il y a 3037 jours) @ Rod.

moi, ce qui m'a émue, c'est cette strophe :

c'est une rue pavée,
des tunnels secrets qui résonnent par vagues,
une foule peut-etre qui bat
comme un renoncement.

parce que je connais un peu Lyon pour l'avoir visitée, à chaque fois un dimanche, et ce qui m'avait frappée, en dehors de la présence puissante et splendide des deux fleuves, c'est l'impression que cette ville était devenue une châsse, dans laquelle ne demeurait que le souvenir d'une vie intense, difficile, trépidante, conflictuelle. Par exemple quand on se ballade dans les traboules, maintenant absolument silencieuses. Et qu'on sait que leur architecture est faite pour soutenir le poids de centaines de métiers à tisser qui faisaient un tel boucan qu'on ne pouvait pas les garder à l'intérieur. Que Lyon était la ville où ce bruit rythmé et violent régnait tout le temps.
Et l'histoire de la révolte des canuts aussi.
Mais maintenant, les boutiques de luxe, les bouquinistes le long des quais, les soieries, les restaus délicieux, les collines.
où est le Lyon ouvrier ? plus entre les deux rivières, j'imagine.

Le chant des canuts

par Claire, samedi 09 janvier 2016, 15:14 (il y a 3037 jours) @ Claire